Le Rêve Américain – Part XIV – Chino

Ce matin, grasse mat’. Las Vegas est la ville des couches-tard, et donc des lèves-tard, et j’en fais parti ! Après cinq nuit en camping à chasser les levers de soleil, ça fait du bien. Je ne m’éternise pas pour autant, et m’embarque sur l’Interstate qui doit m’emmener dans les environs de Los Angeles après 400km de bitume.

Je repasse par des paysages connus, puisque je referme « ma grande boucle du Sud » et retrouvant des noms que j’avais déjà croisé en quittant la Vallée de la Mort : Barstow, Mojave Nat’l Preserve, Victorville, San Bernadino (qui longe le tracé de l’ancienne Route 66 soit dit en passant).

Ma destination de la journée est Chino Airport. Rien de bien affriolant à Chino me direz-vous, qui est dans la grande banlieue de L.A., en dessous d’Ontario. Non effectivement, Chino c’est principalement de l’élevage intensif de bovins. J’ouvre d’ailleurs une parenthèse sur Los Angeles. On s’en fait vite une idée de béton et de buildings à perte de vue, mais finalement c’est relativement plat et relativement vert. Beaucoup de parcs, de palmiers, d’espaces verts vraiment verts. Et on peut très bien trouver, comme je le disais, des fermes et des élevages dans la grande banlieue.

Quittons nos boeufs et revenons à nos moutons. Si je vais à Chino, ce n’est pas pour y découvrir l’agriculture locale. Si je vais à Chino Airport, c’est parce que c’est l’un des rares grands sanctuaires de la restauration et de la préservation d’avions de collections au monde. A Chino est établi le Plane of Fame, qui est plus qu’un musée d’avions, c’est un musée volant. Au même titre qu’à la Ferté, Duxford ou Old Rhinebeck, la plupart des avions du Plane of Fame ont à la fois un vrai passé, avions historiques fidèlement restaurés, et également un vrai futur car ils sont en état de vol et volent d’ailleurs régulièrement.

Comme pour La Ferté, Duxford ou Old Rhinebeck, la collection du Plane of Fame ne date pas d’hier. Elle a été crée par Ed Maloney il y a 50 ans, et fidèlement complétée depuis sa mort par Steve Hinton, vainqueur de Reno, aujourd’hui directeur de course à bord de son T-33, grand copain de Stephen Grey et grand monsieur de l’aviation de collection tout court.

J’arrive à Chino en début d’après midi, m’acquitte de mon droit d’entrée et le bonheur commence. A la Ferté, on fait à la française : les avions sont en bon état et tous entassés dans un petit hangar pas très lumineux, parce que ma bonne dame on fait avec ce qu’on a. A Duxford, on fait à l’anglaise. Les avions sont impeccables, surtout les Spit, et ils sont rangés dans des ex-hangars impeccables de la RAF autour desquels l’herbe est verte et taillée, impeccable, et ou des vieux monsieurs boivent le thé accompagnés de leur lady, parce que ma bonne dame, ici on a un certain standing. A Chino, on fait à l’américaine. Les avions brillent, et ils sont mis en valeur dans des hangars énormes, dans lesquels on pourrait manger par terre et qui sont tous équipés pour les personnes handicapés, parce que ma bonne dame, on voit pas comment on pourrait faire autrement.

La collection du Plane of Fame est vraiment magnifique. J’en avais déjà eu un aperçu l’autre jour en visitant l’antenne de Valle, Arizona, de ce musée, mais le site de Chino est vraiment un cran au-dessus. Rien que la richesse de la collection est impressionnante : deux P-38, P-39, Dauntless, Panther, X-2, D-558, P-40C, P-80, F-86, P-47, toute la famille des Cat de Grumman, Spit, Hurricane, Zero, Rayden, OV-10, aile volante Northrop, les premiers jets allemands, Mig-17 et j’en passe. Ils sont tous là, et tous dans un état remarquable, et pour une grande majorité en état de vol. En plus de ça, les murs des hangars sont garnis de vitrines pleines d’une collection encore plus impressionantes de maquettes. On y trouve absolument tout, même les avions de courses de Reno.



Et par ailleurs, le musée continue de s’agrandir. On peut visiter les ateliers de restauration et s’apercevoir qu’il y a quelques beaux projets en cours, et pas des moindres : Airacobra, B-17, P-39, Bearcat… Quel boulot !


J’en prends une fois de plus plein les mirettes et m’en vais rejoindre mon hôtel à deux pas américains de là. Encore une fois, on doit à la volonté d’une paire d’hommes, comme Jean Salis et son fils, Stephen Gey et Ray Hanna et ici Ed Maloney et Steve Hinton pour créer et préserver les plus beaux coffres à jouets volants de la planète. Remercions-les !


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3 commentaires

  1. Superbes vacances robin!!

    Je suis content de te savoir en un morceau. Cette dernière série de photos est superbe elle-aussi. Je me suis cultivé sur l’A12 entre temps, mais là il y a un bronco bizarre je trouve: le train semble renforcé: je me trompe?

    En tous les cas, tu dois etre rudement content de tes vacances… Ca c’est une vraie (et belle) coupure avec la (dure) réalité de la vie.

    A bientot mon grand, Pierre

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