Le Rêve Américain – Part XVII – Monterey & Hollister

Ce matin, reveillé par un réveil que je n’avais pas programmé. Je ne sais pas ce que c’était, mais il avait faim et était venu voir si par hasard il n’y avait pas un truc à se mettre sous la dent entre le toit et le double toit. Sans doute un écureuil ou truc comme ça. Mais finalement, à la bonne heure puisque le vrai réveil n’a sonné que cinq minutes plus tard.

Je plie le camp une dernière fois pour ses vacances. Neuf nuits sous la tente, et une seule pas géniale. Jamais chaud, jamais froid, jamais inconfortable, et jamais bruyant (aux ours près…). On peut pas en dire autant de tous les motels. Je quitte ma forêt de Sequoia sur les coups de 9h30 après avoir attendu que ma dernière cartouche de gaz veuille bien se vider. Je reprends la route côtière, et m’arrête quelques miles plus au Nord, au parc de Point Lobos. Un bout de côte sauvage aménagé avec des sentiers de randonnées. On y croise des pélicans, des cormorans, des otaries, des loutres (parait il), beaucoup de lézards, des goélands, et des vagues. Point Lobos, c’est la Pointe des Loups en espagnol. Parce qu’à l’époque, les gens du coin pensaient que les aboiements qu’on pouvait entendre au loin étaient poussés par des loups. Ce n’était en fait que la colonie d’otaries… On ne dirait pas comme ça, mais ça tapait fort sur les rochers. Je profite donc du soleil, cherche en vain une loutre, et reprends la route.



Je traverse d’abord Carmel, la ville de Clint Eastwood, et roule sous la limite parce qu’il parait que le sheriff local joue du 357 Magnum. J’arrive ensuite à Monterey et sa baie. Monterey est un tout petit San Francisco, avec ses allées en pente, son Fisherman’s Wharf etc. Monterey est surtout réputé pour la richesse de sa faune océanique. Il faut dire qu’ici, sous la mer, il y a un canyon qui plonge très profond, et les courants font remonter de nombreuses bestioles à des profondeurs plus commodes.Je décide d’aller voir ça de mes propres yeux. Je prends un cours de plongée vite-fait, achète une boite étanche pour l’appareil photo et plouf à l’eau. Et on peut dire que la pêche a été bonne.



Meduse

J’en vois au fond qui lève un sourcil dépeignant une incrédulité certaine face à mes propos. On mettrait ma parole en doute ? J’en suis pas capable ? Humm, bon OK, c’est pas faux.

A Monterey, on trouve un superbe aquarium, qui a été fondé à la base par David Packard, de Hewlett-Packard. Il est très bien fait également et montre toute la faune – y compris l’avifaune – et la flore du littoral californien. On peut caresser les raies, toucher les mollusques locaux, voir ce qui se cache sous les wharfs, ce qui se passe dans les rochers balayés par les vagues (avec des vrais rochers et des vrais vagues), contempler toutes les sortes de méduses des parages, voir des loutres etc. Clou du spectacle, un énorme bassin sur lequel on a une vue panoramique, rempli de poissons énormes : thons, requins, poissons lunes etc. C’est vraiment impressionnant et je pourrais rester devant pendant des heures. Très bel aquarium, j’ai bien fait de prendre le temps d’y passer. Mais il n’y a toujours que 24h dans une journée et il me faut avancer, car je dors à 200km d’ici. Je reprends la route et quitte enfin la Highway, après 400km de côté pacifique, pour tirer dans les terres et retourner dans la vallée de San Joaquin.

Sur le chemin, je passe par Hollister. Hollister et son Air Attack Base, à savoir la base de Canadairs locaux. Je cherche l’aéroport pendant un bout de temps, et fini par demander mon chemin. Je trouve enfin ma route, et note sur le chemin une station essence pas cher avec car-wash. Bien noté, j’y reviendrai tout à l’heure après les photos. J’arrive enfin à Hollister AAB, quand je vois le Bronco et un Tracker qui virent en finale. Je presse le pas, dégaine le télé aussi vite que mes doigts maladroits le permettent, et quand enfin je suis prêt, le Bronco et déjà sur le taxiway et le Tracker pose ses roues, en complet contre-jour. J’enrage. Les avions viennent ravitailler. Je fais quelques photos, mais entre le contre-jour et les grillages, ça ne rend rien de bien. Les avions repartent, à trois ce coup-ci, vers l’Ouest. Bien, tant pis pour moi, je me fais la remarque que pour la première fois de ces vacances, j’ai pas eu de bol d’un point de vue photo.


Je fais demi-tour pour retrouver la station essence notée sur le chemin, ravitaille titine, la nettoie un coup parce qu’après 20j de ballade, elle accuse le coup. Elle est désormais toute propre, et je repars sur ma route, et repasse de fait devant l’aéroport. Et là que vois-je au-dessus des sierras ? Trois petits points noirs, le premier ayant les roues sorties. Nom de nom, je me ferrai pas avoir deux fois, je trouve vite fait un coin avec le soleil du bon côté ce coup-ci, sans grillage. Et là, revanche ! Le Bronco atterrit en premier, suivi des deux Trackers, par une belle lumière de fin journée ! Ca me remet le sourire et je me fais la remarque qu’encore aujourd’hui j’ai eu pas mal de chance niveau photo.


17h30, je repars vers l’Est avec le soleil dans le dos qui illumine la Sierra que je traverse, et c’est magnifique. Le relief est tout valloné, couvert d’une espèce d’herbe rase jaunâtre et de quelques arbres épars. je redescends sur la route de Merced dans la vallée de San Joaquin, véritable corne d’abondance de la Californie et de tout l’Ouest américain en fait. Une vaste plaine cultivée entre deux sierras, irriguée par un système de canaux géants, dont le California Aqueduct que je traverse, aussi large que la Seine.

Le soleil se couche sur ma gauche dans un dégradé qui va du rouge au bleu, avec la silhouette de la sierra qui se détache. Je traverse des grands champs et des marais. Et à cette heure là, c’est l’heure où les insectes se réveillent. Et en moins de dix minutes, mon pare-brise tout propre se recouvre d’une fine pellicule de purée de moustique. Un vrai carnage. J’entends les impacts des bestioles comme s’il pleuvait. Je suis partagé d’une part par le fait que mince, elle était toute propre, et d’autre part que c’est ma revanche sur toutes ces nuits insupportable ou un moustique venait bbbzzzzzzzzzzzzzzzer dans mon oreille.

J’arrive enfin à Turlock, en plein milieu des champs et des silos. Mais pourquoi suis-je là ? Parce qu’à deux pas d’ici, il y a Castle AFB et son musée que je visiterai demain, avant de retourner sur San Francisco. Eh oui, demain c’est la dernière étape et le retour à la case départ !


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2 commentaires

  1. Arrrghhhh si je lis pas tous les jours j’arrive plus à suivre! Heureusement que c’est fini ! :p …..dis éclaire ma lanterne et explique moi quel est c drole de truc qui pourrait être un mix entre une baleine et une………moule? ou peut être ne regarde-de-je (hi hi hi hurlez hurlez camarades) pas dans le bon sens? 😎

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