USA’10 – Day 11 – Et au milieu coule une rivière

Il y a plusieurs façons de raconter la même histoire.

Par exemple je pourrai vous dire : aujourd’hui, avec Travis, on a pris l’hélicoptère, un Bell 407 rutilant, et on est parti vers le sud, en remontant la rivière. Arrivé sur zone, Travis a pris de l’altitude de manière à ce qu’on puisse faire la reco du site dans sa globalité. Au voyait bien qu’au sol, ca fourmillait de monde et qu’il ne valait mieux pas qu’on ait à se poser la au milieu. Une fois la reco effectuée, on s’est pas éternisé et on est reparti comme on est venu, par la rivière. Arrivé à proximité de la drop zone, Travis a mis le Bell en descente rapide et nous a gratifié d’un atterro «efficace» comme seul lui sait les faire. Encore un vol sans encombre, j’en garde un souvenir précieux.

Même histoire, autre version : aujourd’hui, comme n’importe quel bon gros touriste de base visitant les chutes du Niagara, j’ai fait un tour en hélico pour voir ça d’en haut.

Le site de Niagara Helicopters se trouve à proximité du «Whirlpool», un site secondaire en aval des chutes. Après avoir embarqué avec 5 autres bons gros touristes comme moi, notre pilote se présentent à nous comme il l’a déjà fait cent fois aujourd’hui tant les vols s’enchainent : «Hello, I am Travis, everybody strapped in ? Ok let’s go». On survole le Whirlpool et on remonte le Niagara vers les chutes en prenant de l’altitude. C’est sûr, de là haut la vue est imprenable, et voit sans doute mieux que les quantités de gens qui s’amassent le long de la route principale qui sert de balcon. Time is money, un tour au dessus des chutes et on est déjà sur le chemin du retour, toujours en suivant le Niagara. Time is money, histoire de grappiller quelques secondes sur la descente, Travis nous gratifie d’un vario bien joufflu en approche, avant de tirer un gros flare au dessus de l’héliport. Et comme n’importe quel bon gros touristes, j’ai même acheté une photo souvenir à prix d’or…


Alors, laquelle vous préférez ? Bon, c’est sûr que la réalité s’approche un peu plus de la deuxième version. Quoi qu’il en soit, le spectacle était au rendez-vous. On m’avait dit «tu verras c’est génial», «tu verras c’est surfait», «tu verras ce n’est pas si grand que ça, c’est juste que les Américains ils en ont pas beaucoup des comme ça». Et bien moi j’ai plutôt apprécié le spectacle. La chute canadienne, en fer à cheval est assez impressionnante et cette colonne de brume qui remonte au centre (et qui empêche de faire une belle photo de cascade complète) génère de beaux arc en ciel. Côté ville, c’est un mini Las Vegas au sirop d’érable, c’est à dire beaucoup plus doux et gentil que le vrai. Son mini strip, ses casinos, ses fêtes foraines, son feux d’artifice quotidien, sauf que là les fontaines sont remplacées par les chutes.

Et pour arriver là, il m’a fallu quitter Cleveland (snif…) et longer le lac Erié. Heureusement on sort vite de la Rust Belt et retour à la verdure et au bord de lac idyllique à base de petite plages, de falaises, de petits maisons avec vues imprenables, de lac dont on ne voit pas l’autre rive. Un peu plus surprenant, pas mal de vignes et de vignobles dans ce coin ci de l’Amérique ! Là aussi dans le genre l’histoire aux deux visages, je pourrai vous raconter comment j’ai vu au loin quatre aigles pêcheurs et comment je les ai approchés pendant de longues minutes pour les observer : Splendide ! Mais je pourrai tout aussi bien vous dire qu’après avoir volé un quart d’heure pendant que j’approchais, ces saloperies de piafs sont allés se poser sur leur nid bien en hauteur quand j’étais enfin à porter d’appareil photo et qu’ils n’en ont plus bougé pendant une demi heure. Brecouille et furax, j’ai repris la route direction Buffalo (back to rust) et le Canada, la frontière étant faite par la rivière qui relie le lac Erié au lac Ontario. Contrôle de douanes, et hop me voilà au pays du hockey pour quelques jours avant de repartir vers Detroit.

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