NZ Day 9-10-11 – Sur l’eau, c’est mieux que sous l’eau

Les nuits étoilées ne se distinguent pas que par la beauté du ciel, c’est aussi 10° de moins au réveil. Surprise saisissante de bon matin, et le chemin jusqu’aux douches se fait au pas de course dans la rosée, d’autant plus que nous voulons démarrer tôt pour rejoindre le parc national d’Abel Tasman, 150km à l’ouest, avant midi.
Silver Fern
Abel Tasman est un nom assez présent dans la région. Le navigateur Hollandais commandité par Van Diemen a pas mal roulé sa bosse dans les parages au milieu du XVIIe siècle. En tirant plein Est depuis l’île Maurice, il loupa évidemment les Indes mais trouva sur son chemin la Tasmanie. Poursuivant toujours vers le Levant, il tomba ensuite sur la côte de Nouvelle Zélande. Il envoya une embarcation à terre pour récupérer des vivres et de l’eau douce, mais fut accueilli manu militari par les Maoris, qui découvrirent les joies de l’homme blanc et des armes à feu. La baie où ils avaient fait étape fut nommée la Baie des Meurtriers et Tasman leva l’ancre pour poursuivre vers le nord en loupant le détroit entre les deux îles. Il pensa donc qu’il était en train de remonter l’Amérique du Sud, et ce fut Cook qui cent ans plus tard « trouva » le détroit. Presque fair-play, les anglais baptisèrent le sommet le plus haut le mont Cook, et le second sommet le mont Tasman. Le détroit fut baptisé Cook Inlet et la baie proche de l’accrochage avec les Maoris devint alors la Baie de Tasman, au bord de laquelle est blotti un des plus petits parcs du pays, réputés pour ses eaux calmes, ses plages de sables, ses balades dans la forêt et ses kayaks de mer.

Retrouvez toutes les photos ici.

Abel Tasman National Park

Abel Tasman National Park

Abel Tasman National Park

Abel Tasman National Park

Abel Tasman National Park

La route se fait sous un soleil radieux, mais ce qui était un trait relativement droit sur la carte s’avère être un joli tortillard dans les reliefs et nous mettons trois heures à rallier le parc. Nous arrivons sur les coups de midi, en espérant pouvoir partir en kayak dans l’après midi. Le premier loueur chez qui on se pointe nous met la pression en nous disant qu’on a dix minutes pour se décider et une heure pour se préparer après quoi il sera trop tard. Un peu pris au dépourvu, on décide de ne pas se stresser et d’attendre le lendemain matin pour partir avec un autre loueur pour deux jours de kayak avec camping sur une plage en chemin, et retour en water taxi. En guise d’interlude, nous dégustons au soleil deux tasty & juicy burgers du Fat Tui, une roulotte en bord de route. Yummy Nous profitons de l’après midi pour faire une petite rando le long de la côte et nous découvrons le paysage presque méditerranéen du coin, les fougères en plus. L’eau est turquoise, le sable glisse entre les doigts de pieds et la météo est au beau fixe pour les jours à venir. L’heure de la revanche sur la météo de l’Ile du Nord a sonné. Seule ombre au tableau : l’omniprésence d’horribles petites mouches noires vicieuses et pernicieuses, qui s’attaquent à nos mollets immaculés et nous arrachent des cris de douleurs en même temps que des petits bouts de peau. Saleté !

Abel Tasman National Park

Abel Tasman National Park

Abel Tasman National Park

La soirée est occupée à préparer les victuailles pour les jours à venir, sandwiches et salade de riz. Le seul hic est que notre seule et unique casserole fait à peu près 12cm de diamètre sur 5 de haut, et qu’il nous faut une heure pour cuire un kilo de riz et cinq œufs durs. En parallèle on se fait deux jolies côtes d’agneaux, moins cher que le bœuf ici, et un T Bone histoire de ne pas dormir le ventre vide. Encore une nuit fraîche, mais il va falloir s’y habituer, la température ne va pas vraiment augmenter au fur et à mesure que nous descendrons vers le Sud. Ici le Sud, c’est le froid. Nous arrivons de bonne heure et de bonne humeur pour prendre possession de notre vaisseau, et assister au briefing sécurité assuré par une sorte de Patrick Swayze en mode Point Break. Un tracteur emmène les kayaks jusqu’à l’estran, et nous suivons à pied sur la plage. Première mise à l’eau, un peu froide, il ne faudrait pas se renverser mais tout reste stable. Les épaules commencent à tirer au bout du premier quart d’heure de pagaie mais c’est juste le temps que la mécanique se mette en place et que le binôme trouve son rythme de croisière. Nous longeons la côte et traversons vers une première île.

Prendre la température…

Notre Patrick Swayze

Otaries

Cormorans

Pause casse-croûte

L’absence d’opossums, de rats ou autres pestes locales en fait un paradis pour les oiseaux et à 200m nous entendons déjà leurs chants. À grands coups de pagaies nous lançons notre kayak à l’assaut d’une première plage histoire de mettre pied à terre pour casser une croûte, l’occasion de faire la connaissance de Lila et Sarah, deux françaises échouées sur la même plage pour la même raison. En vacances en mode camping en NZ depuis deux mois, elles sont au début d’un trip de quatre jours, avec la même partie en kayak que nous mais elles continueront ensuite à pied vers le Nord. Charmante compagnie dotée de gros arguments : un jeu de cartes et une bouilloire. Nous repartons l’après midi pour deux heures de pagaie destination Anchorage Bay, en faisant un détour sur l’île la plus proche pour aller voir une colonie d’otaries. Il y a en partout et l’un deux s’amuse à nous suivre juste à la poupe et à nous passer dessous. L’eau cristalline nous permet de le suivre facilement. Le vent forcit un peu et les vagues aussi, alors nous rejoignons la côte pour être un peu plus à l’abri.

Anchorage Bay

Anchorage Bay

AnchorageBay s’ouvre enfin devant nous, avec son bateau-backpacker et ses quelques cabines qui surplombent la baie. Les filles nous rejoignent et nous mettons les bateaux au sec et montons les tentes. Les affaires s’étalent partout par terre dans l’espoir qu’elles auront séché pour le lendemain. Quelqu’un se présente pour nous prévenir que nous ne serons pas seuls ce soir, un groupe scolaire campera ici aussi ! Bonne nuit en prévision… Après quelques parties de belote et balades sur la plage, et quelques morsures de mouches plus tard, nous attaquons la salade de riz et voyons avec effroi une horde de teenagers s’installer autour de nous. Sans surprise, le début de soirée est relativement sonore mais la fatigue l’emporte. Rebelote au petit matin, les djeuns lèvent le camp à 7h alors que nous avons une grass’ mat’ devant nous. Nous démarrons lentement, en échangeant Nutella contre café chaud. Nous devons rendre les bateaux à 15h, 4h de pagaie plus au nord, et nous nous activons enfin sur les coups de 10h30. Le programme est relativement similaire, eau turquoise, petites criques, colonies de phoques à l’abri sur leurs petites îles. La côte est encore plus découpée et nous nous amusons à glisser le nez du kayak au milieu de quelques arches naturelles.

Arches

Arches

Arches

Arches

La pause du midi sonne et nous trouvons une plage inaccessible à pied, et j’en profite pour piquer une tête. Nous partageons avec les filles notre deuxième kilo de salade de riz tout en gesticulant pour éloigner les guêpes et ces saletés de mouches noires. Nos mollets se transforment gentiment en champ de bataille. Dernière île, derniers phoques, dernières vagues, derniers coups de pagaie, nous arrivons pile à l’heure au rendez-vous du water taxi. Le temps de vider les kayaks et de dire au revoir aux filles, deux autres Patrick Swayze nous font monter sur le bateau après avoir accroché les deux kayaks à l’arrière. Plein gaz cap au sud, nous nous arrêtons 10 minutes plus tard pour charger cinq randonneurs, puis encore quatre autres cinq minutes plus tard, avec une cargaison de kayaks qui commencent à s’empiler à l’arrière de taxi de manière plutôt inquiétante. Mais Patrick s’y connaît en nœuds marins et rien ne bouge.

Abel Tasman National Park

Fin du kayak trip

Vingt minutes suffisent pour refaire à grand coup de moteur ce que nous avons mis deux jours à faire à l’huile de coude. Perfect timing, les nuages commencent juste à voiler le soleil. Patrick enfile directement le bateau sur la remorque, et nous voilà sur la route, toujours assis dans le bateau. Nous récupérons notre fidèle campervan et quittons un peu à regret ce parc dans lequel nous avons passé du vrai bon temps, qui marque une transition nette avec la première semaine. Mais la route nous appelle et nous filons vers la côte ouest. La route zigzague encore et le coucher de soleil allume les nuages. La route légèrement humide reflète le spectacle et nous voilà sur un long ruban doré qui mène vers l’enfer. Mais ceci est une autre histoire…

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Day 9 & 10 - Autour d'Abel Tasman

Days 9, 10 & 11 – Autour d’Abel Tasman

 

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