PNW’13 – Day 12 – Vancouver Island & Martin Mars

Aujourd’hui je quitte le continent. A l’ouest de Vancouver se trouve une gigantesque île et comme les canadiens sont des gens pragmatiques, ils ont appelés ça l’île de Vancouver (bon, en vérité ils étaient sans anglais à l’époque). C’est relativement sauvage, peu accessible, et surtout réputé pour sa côte Pacifique, mais je n’irai pas sur la côte. Non, ma destination du jour est bien plus spécifique. Je pars voir deux pachydermes datant d’une époque révolue, deux monstres qui n’ont dû leur préservation qu’au caractère isolé de cette île. Les deux seuls Martin Mars restant parmi les sept construits, autrefois hydravions de transport géants aujourd’hui convertis en bombardiers d’eau lourds.

Philippine Mars

Mais avant tout cela il faut prendre le bateau et l’embarcadère se situe à West Vancouver, c’est à dire de l’autre côté de la baie de Burrard. La journée débute donc par un record avec un lever à 4h15. Aaargh. Je plie bagage vite fait et me met en route en moins d’une demi-heure. Le ciel est encore une fois parfaitement dégagé, comme les routes. La ville est déserte, tous les feux sont en clignotant, je traverse une ville fantôme.

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J’enchaîne 4th street, Granville Bridge, Seymour, Georgia, Lions Gate comme dans un jeu vidéo et me retrouve sur la Route Maple 1. L’embarquement est une formalité, mais il y a déjà pas mal de monde à cette heure là. Je rentre la voiture dans le ferry, me trouve un siège accompagné d’une jolie voisine, sauf que je privilégie la récupération. Je somnole quasiment tout du long, même si le panorama est superbe.

On accoste à Nanaimo une heure plus tard et je m’engage sur la route de Sproate Lake. Comme je me l’imaginais, la route est un grand ruban tracé dans la forêt, bordée d’arbres aux troncs immenses. L’île vie de sa forêt et il y a beaucoup d’industrie de débardage dans le coin. Les Mars sont là pour protéger tout cela des risques de l’été, car un feu de forêt qui démarre ici peu se propager très loin, sauf quand il se prend près de 30 tonnes d’eau sur le coin de la tronche.

La route se fait bien, il y a quand même du relief à passer. Arrivé à proximité de Sproate Lake, je n’ai pas de carte et j’improvise… mal. Je me perds sur une première route, tombe sur un lac mais pas le bon, fais demi tour, me perds presque sur une 2e route qui passe au sud du lac, mais au moins je vois un Mars sur l’eau. 2e demi tour et je trouve enfin la route, il aurait juste fallu que je pousse 500m plus loin la première fois… Hawaii Mars est sur l’eau et Philippine Mars est à terre comme prévu. Récemment mis à la retraite, il est en train d’être rénové avant de partir au musée. Les quatre moteurs sont montés, du moins le dernier est caché derrière un abri, sans doute qu’ils le terminent à l’ombre. Je demande à un mec qui sort d’un hangar si je peux faire quelques photos, il n’y voit pas d’inconvénient. Hawaii est légèrement de dos, en contre jour, dommage. Je shoote Philippine mais il y a pas mal de pièces / camions / échafaudages devant. Je cherche un autre point de vue, en vain, et ne force pas trop ma chance chez Coulson (la boîte qui les possède) car ils n’accueillent plus les visiteurs, c’est écrit en gros à l’entrée.

Hawaii Mars

Je me dis que si je trouve un joyeux plaisancier prêt à me faire faire le tour du lac contre quelques dollars dans son esquif, ça pourrait un bon plan. J’essaye sur une première rampe, mais il n’y a personne. Je trouve une autre marina avec une fille qui tient l’accueil et la pompe à essence. Je lui explique mon cas et, très sympa, elle me trouve quelqu’un qui le ferait pour $50. C’est sans doute plus que ce que j’aurai mis naturellement mais bon… J’ai déjà fait un sacré détour pour venir jusqu’ici. Le gars arrive 20min plus tard et nous voilà parti sur un lac d’huile, par un temps magnifique. Martin Mars ou pas, la ballade est fort sympathique. La GoPro est branchée pour immortaliser tout ça. On arrive à proximité d’Hawaii dont la peinture reluit dans le soleil matinal. On passe sous l’aile, sous le stab et sous le flotteur de l’autre aile. Un autre tour, je shoote à tout va, le buffer sature.

Boating on Sproate Lake

Hawaii Mars

Hawaii Mars

Hawaii Mars

J’immortalise aussi Philippine à terre, mais il y a toujours ces encombrants au premier plan. Le captain m’offre ensuite un joli tour de Sproate Lake, lac gigantesque entourée d’une forêt épaisse,  dont une partie est bordée de «cabines», pour la plupart des énormes résidences secondaires avec embarcadères perso etc. La richesse de Vancouver vient en week-end ici. Tous les pontons sont montés le long de poteaux verticaux comme si on était sur l’Atlantique. Le captain m’explique qu’en fonction de la fonte des neiges, le niveau du lac peut varier de plusieurs mètres !

Sproate Lake

Sproate Lake

Retour à la marina avant midi, je suis pile dans le timing, avec une belle visite du Mars. Sur le coup je ne sais pas si ca valait $50, mais au moins on ne peut pas dire que je sois venu pour rien. En fait si, ça les valait carrément, mais je ne m’en rendrai compte que bien plus tard : Hawaii Mars a été également mis à la retraite et sorti de l’eau dans les mois qui ont suivi.

J’ai un troisième bateau à prendre ce soir alors je repars sur la route, mange un morceau à Nanaimo, grille mes derniers dollars canadiens en essence et pousse jusque Victoria au Sud de l’île. La route est belle mais rien de très différent à ce qu’on peut trouver sur le continent. En même temps on ne peut pas dire que j’ai vraiment visité l’ile de Vancouver, je l’ai surtout traversée. Arrivé à Victoria en milieu d’après midi, je me laisse une petite heure pour visiter avant de reprendre la route pour faire les 40 derniers km jusqu’à l’embarcadère à Sydney, BC. Victoria est une des plus anciennes villes de Colombie Britannique, établie il y a 170 ans soit une demi-éternité en échelle Nord-américaine. Je visite le centre ville, avec son Parlement historique, son hôtel Empress et ses touristes qui profitent du soleil dans les nombreux parcs ou qui s’apprêtent à embarquer sur une croisière de whale-watching. Au delà des deux ou trois bâtiments au style victorien, un centre ville un peu historique, pas énormément de choses à voir, ça me fait penser à un Québec version anglaise. Là encore les hydravions vont et viennent dans le port. Le Chinatown a l’air plus sympa que celui de Vancouver mais le bateau ne m’attendra pas.

Totem & Parliament

The Empress

Seaplane activity

Victoria, BC

En fait je flippe de le louper parce que il n’y a pas beaucoup de fréquences et le prochain, c’est demain soir. J’arrive à l’embarcadère 1h30 avant le départ. C’est désert et le quai ne paye pas de mine ! Difficile de croire qu’une ferry international va accoster ici. Par contre le panorama sur le Puget Sound et sur la chaine du parc Olympic est splendide. Les îles San Juan, ma destination pour les prochaines 36 heures, montrent le bout de leur nez. Je passe un précheck, puis le check des billets, puis la douane une première fois. Finalement je suis une heure une avance ! On embarque sur le Chelan, pas tout récent et pas si grand. J’ai bien fait de réserver. Un demi tour et il met le cap sur les îles. Avec le vent relatif il ne fait pas si chaud et après quelques photos je me mets à l’abri à l’intérieur. La balade à travers les îles est charmante, c’est quasiment inhabité. Mais quand c’est habité,  alors c’est plutôt en version énorme-baraque-vue-sur-mer, ponton avec gros bateau et éventuellement hydravion. Les San Juan, c’est habité par quelques locaux et surtout par les gens fortunés de Seattle.

Traffic on the Haro strait

Spieden Island

La traversée dure quand même plus d‘une heure et on accoste enfin à Friday Harbour, sur l’île San Juan. Re-controle de douane, fini le Canada, je suis désormais de retour aux US. Les balcons sont déjà garnis de décorations pour le 04 juillet, ça risque de bien donner demain. Je commence par chercher le magasin du kayak pour confirmer ma réservation de demain. Je flippe un peu en ne le trouvant pas à la rue indiquée sur ma résa. Je m’imagine déjà que la boîte a mis la clé sous la porte depuis le mois de janvier quand j’avais réservé. En fait ils avaient déménagé en laissant un tout petit écriteau sur la vitrine. Je les trouve enfin mais c’est fermé.

Il est 20h passé, le soleil est bien bas et je pousse jusqu’au campground qui se trouve de l’autre côté de l’ile. Sur la route deux biches et un pygargue me traverse sous les moustaches… L’île est très belle dans la lumière du couchant, ça ressemble à un petit bout de paradis isolé de tout le reste. Je trouve le campground et des kayakistes mettent à l’eau pour une balade au couchant. Je récupère mon emplacement à l’accueil, m’installe vite fait et reprend la voiture pour aller faire des photos du couchant à Lime Kiln Point dont on peut soit disant voir les baleines et les orques depuis la côte. Encore quelques biches sur le chemin, qui broutent sur le bas côté. J’arrive sur place mais le soleil en pleine figure n’aide pas pour les photos ni pour voir les baleines. Quoiqu’il en soit l’ambiance est paisible.

Lime Kilm Point

Lime Kiln, Haro strait and Olympic range

Je reviens alors jusqu’à Friday Harbor pour trouver de quoi manger un morceau. Un burger vite avalé et je fini le tour de l’ile par le nord avec le restant de luminosité. Encore quelques daims évités sur la route, et je pars me coucher.

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Vancouver Island

Vancouver Island

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