PNW’13 – Day 17 – Evergreen Museum & Portland

Pas drôle de se lever pour aller faire une lessive mais quand il faut, il faut ! 7h du matin et le doux bruit du tambour de machine à laver berce mon petit dej. Je profite du temps à tuer pour écrire mon journal de la veille. Quelques quarters plus tard, tout est lavé séché plié. Je prends la route direction l’aéroport de McMinnville, Oregon, il fait beau, à part quelques petits bancs de nuages matinaux qui ne vont pas tarder à disparaitre. McMinnville est connue pour deux choses : une photo de soucoupe volante qui la rendit célèbre dans les années 50 et une compagnie aérienne pas comme les autres : Evergreen. Fondée dans les années 60 par Delford Smith, elle fut d’abord uniquement un opérateur d’hélicoptères, et Smith fut le premier à les utiliser pour du travail agricole en leur accolant des rampes d’épandage. Il fit fortune avec cela, acheta de plus gros hélicos dont la fameuse grue volante qui allait vite acquérir une réputation de cheval de trait aérien sous ces couleurs. Plus tard il se lança dans l’aviation cargo, d’abord avec un Electra pour finir avec des 747, dont un transformé en bombardier d’eau. Ils devinrent les pros de la bidouille de 747, modifiant un SP en télescope aérien pour la NASA. Occasionnellement, ils volaient pour le gouvernement US et la CIA. Son fils, Michael Smith, tombé tout petit dans la marmite, devint pilote de chasse et passionné d’aviation. Quand Disney décida en 1990 de se séparer du fameux Spruce Goose, l’avion géant d’Howard Hughes, qui dormait dans un hangar de Long Beach, CA, depuis son seul et unique vol quarante trois ans plus tôt, Smith se porta sur les rangs, en proposant de rapatrier l’Oie Géante dans l’Oregon par péniche et de construire un musée autour. Et Smith remporta l’enchère. Huit ans plus tard, l’appareil était transporté, restauré par des bénévoles, abrité sous un beau musée tout neuf. Dans l’intervalle, Michael Smith trouva la mort dans un accident de voiture et ne vit donc jamais le résultat de son travail.

Evergreen Air & Space Museum

Quand on arrive sur la route, on voit cherche l’aéroport, et on ne voit pas de musée. Et puis on regarde de l’autre côté de la route, et on voit un 747 au milieu d’un champ de blé, et un autre sur le toit d’un bâtiment. Et derrière, deux énormes bâtiments pyramidaux. Tout est construit dans le même style, avec des grandes façades vitrées. Ca promet. A travers l’une d’entre elle, on distingue la silhouette d’un gros hydravion… Clignotant, on tourne à droite, et on emprunte un bout de route peint comme une piste d’atterrissage. Remplissant le pare-brise, le bâtiment abritant Spruce Goose. Dans le rétroviseur, de l’autre côté de la piste, un F-15 posé en stèle en l’honneur de Michael Smith. Devant les hangars, déjà quelques beaux bébés, du Tomcat, du Mig29, du Starship. Je shoote en profitant de la lumière du matin et en attendant l’ouverture. Le 747 sur le toit est particulier : deux toboggans sortent par le fuselage ! C’est en fait le clou d’un side-project, le Evergreen Wings & Waves, une sorte d’aquaboulevard aéronautique.

Capt. Michael King Smith Memorial

Wings & Waves

Agressor

Starship

Je rentre dans le premier bâtiment et c’est effectivement très lumineux et aéré. Spruce Goose crève l’écran et prend tout l’espace. Pour ceux qui ne verraient pas de quoi je parle, visionnez vite The Aviator avec DiCaprio. Où qu’on se place dans le bâtiment, on ne voit qu’elle. Je cache mal mon impatience de la visiter, en prenant des photos des avions sur le chemin. Un escalier permet de monter à l’intérieur et de se rendre compte des dimensions gigantesques. Ca a plus d’envergure qu’un A380 et aussi haut en sommet de dérive. Tout est en bois, ou une sorte de composite fait de bouleau (et non de spruce) et de colle. On ne peut malheureusement pas visiter grand-chose à ce niveau, et il faut rajouter 25$ pour voir le cockpit. Je tique par réflexe, mais au final pourquoi avoir fait autant de chemin pour s’arrêter ici.

Spruce Goose

Spruce Goose

Spruce Goose

DC-3

Je lâche donc mes 25$ et ait le droit à un tour privé du flight deck, avec photo aux commandes à la clé. Tout est gigantesque, le poste de pilotage est fait pour être piloté tout seul (au mecano-nav près qui doit lire une douzaine d’instruments par moteur, et il y en a huit). Pour parer a la paranoïa hypocondriaque de Howard Hughes, le siège pilote est équipé d’un tube pour cracher de l’air degermifié. A cette époque les avions se pilotaient aux muscles mais celui-ci était bien trop grand : les premiers boosters hydrauliques ont été inventés pour les commandes de cette machine. Des coursives ont été aménagées dans les ailles pour pouvoir aller inspecter les moteurs en vol. Pas besoin de s’y accroupir, on parcourt l’aile comme dans un couloir. Le guide me propose de me prendre en photo, c’est compris dans les 25$. Je coiffe le Fedora/Borsalino de Hughes et mon plaisir naturel à être à cet endroit à ce moment se voit sur la photo ! Le guide voyant que je suis passionné (et seul visiteur à ce moment) m’en propose un peu plus que ce qui est normalement au programme. Le 1/4h prévu passe à toute vitesse.

Inside the Goose

Inside the Goose

Inside the Goose

Flying the Goose

Le reste du musée n’est pas en reste et je passe 2h rien que dans le premier bâtiment. La collection est de choix, les avions en superbe état et très bien exposés, comme seuls les Américains savent le faire je crois. Ford Trimotor, Grumman Goose, unique Beech D-17A, un superbe B-17, une belle collection WWII, un GeeBee Sporster, etc. Le deuxième bâtiment, orienté Jets et Espace, vaut également le détour. Missile Titan dans son silo, réplique de Module Lunaire, de capsule Apollo sous un Seaking, de X-15, capsule Mercury, des hélicos en tas dans un coin, et un SR-71 superbement exposé, avec une aile relevée pour montrer le montage du moteur et tous les équipements principaux qui ont longtemps été classés TOP SECRET, des caméras, des radars. A coté de lui un drone D-21 comme celui qui était monté sur le M-21 du Museum of Flight. Pour assortir tout ça, du F-104, du F-15, du MiG etc. Superbe musée. Par contre, deux mauvaises nouvelles : la stab du 70-200 a bel et bien rendu l’âme, tout comme la cellule d’exposition du 30D… des frais en perspective… :o( Le musée abrite également une salle IMAX et j’en profite pour découvrir un titre que je ne connaissais pas, Rescue 3D, racontant l’histoire de l’effort logistique qui a été mis en place suite au tremblement de terre à Haïti. Les images en 3D de la ville complètement détruite sont assez impressionnantes. Sont ils vraiment aller filmer ça à ce moment là ? C’est vraiment marquant. Le temps de manger une salade qui a mis 20 minutes à venir et de faire un dernier tour, il est déjà 14h30 quand je me mets en route vers Portland ! Ca va être court pour la visite de la ville.

Blackbird

Superfortress

Starfighter

X-15

Apollo Hooking for a Seaking

Staggerwing D-17A

Corsair

La route se fait sans mal, je trouve le motel mais le réceptionniste ne trouve pas ma résa. La bonne blague. Je vais chercher le papier et me rend compte que je me suis viandé sur les dates, j’ai réservé pour la veille… La bonne blague. Heureusement ça s’arrange, mais pour près de 90$ quand même ! Bon je ne fais pas la fine bouche et vais poser ma valise. Mais il va falloir que je retire des sous car c’est marée basse dans le porte-monnaie. Je saute ensuite dans un tram direction downtown, passe un pont en fer qui ne date pas d’hier et continue à pied. Première étape :  Powells Bookstore, un immense magasin de bouquins qui s’étale sur tout un quartier, un genre de vieux campeur en mode Gutenberg. Je n’en ressorts évidemment pas les mains vides, en particulier un grand beau livre sur le Bush Flying en Alaska, pour 12$ !

Streets of Portland

Streets of Portland

Pionneer Square

Je me trimballe donc tout ça pour le reste de la ballade et arpente les rues, la Pionner Court, les rues principales, les buildings, et remonte la rivière Willamette par une ballade prisée des joggers, cyclistes, yogistes, bref tous ceux qui veulent faire un break. On voit le Mt Hood au loin, ma destination de demain, bien dégagé. Je fais quelques photos mais pas tant que ça. C’est une petite ville Américaine, réputée pour être très branchée, mais à part les nombreux ponts aux styles variés sur la Willamette, pas grand chose de spécifique à mettre dans le viseur. La population oscille entre les hyperhypsters et les vieux mans qui font la manche. Il y en a beaucoup d’ailleurs, par rapport à Seattle par exemple. Je ne m’éternise pas, mange un morceau, et rentre en tram sans ticket puisqu’il est tombé de ma poche. Ah oui et l’appareil photo était mal réglé donc la moitié des photos sont foirées… Désolé !

Portland Marina, Hawthorne Bridge

Retrouvez toutes les photos ici et ici

McMinnville to Portland

McMinnville to Portland

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