Démarrage un peu tardif ce matin. Le temps est gris et ce coup-ci c’est pour plusieurs jours et ça me fait plaisir ! Timing des vacances aux petits oignons, j’ai eu une chance de dément pour la météo, surtout dans cette région surnommé ‘Evergreen State’, un peu la Normandie locale. Mon avion ne décolle que plus tard dans l’après-midi, ma valise est bouclée, j’ai donc quelques heures à tuer devant moi, de quoi faire un tour sur les routes de Seattle en attendant de rendre la voiture. En chemin je renvoie mon boîtier photo loué et découvre à la radio le tout nouveau Pearl Jam. A Seattle, ça, c’est fait ! La route m’amène sur les chaînes de Renton, au sud du Lake Washington, où Boeing assemblent les 737. Les usines sont d’un côté de la Cedar River, transformée en canal, et la piste est de l’autre, difficile de comprendre comment ça marche. Je reprends l’autoroute, traverse les ponts gigantesques sur le Lake Washington et repasse par le Museum of Flight. J’en profite pour dire coucou au M-21 et passe à la boutique pour acheter un livre pour l’avion. Time’s up, il est temps de rentrer, direction SeaTac.
Je flippe un peu au moment de rendre la voiture, j’ai quand même fait une belle bugne sur le pare-choc avec ma marche arrière ratée sur Orcas. J’ai essayé de masquer avec de la poussière, mais le résultat est exactement inverse, c’est encore plus flagrant. Une fille m’indique une place pour arrêter la voiture. Je sors assez vite et me dirige vers le coffre avant qu’elle n’y soit, sort ma valise et la plante devant la bugne. Un collègue à elle en attente de client me voit faire de loin et je vois à sa tête qu’il a flairé l’embrouille, mais ne pipe un mot. Ca passe tout seul.
Dans l’aéroport, encore du Pearl Jam et des répliques d’avions au plafond, j’aime bien ce coin. Un dernier burger et je monte dans mon A330 qui me ramène à Paris. J’essaye de dormir rapidement mais mon voisin a décidé de bouquiner avec la veilleuse allumée, qui s’avère être plus un spot genre DCA qu’une veilleuse. Sans masque, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Il part pisser, coupe sa veilleuse. Je lui abois dessus quand il tente de la rallumer au retour. Il finira de lire ses papiers à la lumière blafarde de son écran individuel.
Je ressasse les trois dernières semaines en cherchant le sommeil. Cinquième gros voyage aux US et pourtant je continue d’être surpris par ce que ce pays a à offrir. Yosemite m’avait fait une grosse impression à l’époque, mais il faut bien dire ce qui y est, Yellowstone et Grand Teton ont mis la barre très haut désormais. La côte Pacifique n’a pas déçu non plus, que ce soit par les villes et ce qu’elles ont à offrir où les paysages variés de montagne, de forêt, de plage, d’océan. Et par dessus tout, cette capacité à préserver des espaces complètement sauvage, parfois hostile, au pays du service à domicile et de l’air conditionné. 6000km plus tard, on peut dire que je n’ai pas perdu mon temps et j’ai pu voir tôt ce que je voulais voir, dans des conditions météo exceptionnelles. C’est donc sans aucune amertume que j’accepte la fin du voyage, le cerveau et les cartes mémoire bien remplies. Il faudra un peu de temps pour digérer tout cela. Une perspective heureuse me met le sourire : je vais enfin pouvoir un retrouver un rythme de sommeil normal. A commencer par maintenant, je ferme les yeux, et ne les ré-ouvrirait que de l’autre côte de l’Atlantique.