USA’10 – Day 11 – Et au milieu coule une rivière

Il y a plusieurs façons de raconter la même histoire.

Par exemple je pourrai vous dire : aujourd’hui, avec Travis, on a pris l’hélicoptère, un Bell 407 rutilant, et on est parti vers le sud, en remontant la rivière. Arrivé sur zone, Travis a pris de l’altitude de manière à ce qu’on puisse faire la reco du site dans sa globalité. Au voyait bien qu’au sol, ca fourmillait de monde et qu’il ne valait mieux pas qu’on ait à se poser la au milieu. Une fois la reco effectuée, on s’est pas éternisé et on est reparti comme on est venu, par la rivière. Arrivé à proximité de la drop zone, Travis a mis le Bell en descente rapide et nous a gratifié d’un atterro «efficace» comme seul lui sait les faire. Encore un vol sans encombre, j’en garde un souvenir précieux.

Même histoire, autre version : aujourd’hui, comme n’importe quel bon gros touriste de base visitant les chutes du Niagara, j’ai fait un tour en hélico pour voir ça d’en haut.

USA’10 – Day 10 – Du Maïs au Métal

Dayton, c’est en plein dans la Corn Belt, cet espace agricole du Midwest étalé sur quatre états, et qui suffit à lui seul à remplir les silos à grains (de maïs) du pays. Connaissant la consommation de pop corn et de corn flakes des locaux, ce sont des gros silos, croyez-moi. Forcément, quand on parle d’aviation dans le coin, le maïs n’est jamais très loin. Et forcément, beaucoup des gens qui volent dans le coin sont aussi ceux qui exploitent la terre.

J’avais prévu d’aller faire un tour à Troy, 20 miles au nord de Dayton, parce qu’à Troy se trouve Waco Field et son WACO Air Museum (à ne pas confondre avec Waco, Texas, de sinistre mémoire). Si le musée est tout petit, l’avion est une légende. Les Waco étaient parmi les biplans les plus prisés dans les années 1920, fiable et robustes, et faisaient jeu égal avec des Boeing Stearman ou d’autres constructeurs bien connus. Ces constructeurs là ont su prendre le virage imposé par la Seconde Guerre Mondiale, contrairement à la Weaver Aircraft Company of Ohio qui en était resté à des principes de constructions devenus obsolètes après guerre. La WACO a donc périclité au bout de quelques années, mais les avions volent toujours et la légende reste.

Le musée en lui même est superbe, deux petits hangars modernes mais aux allures d’époques, et les sept avions des débuts (du Cootie de 1919 au Type 7 de 1924) dans un état là encore impeccable. Étant seul visiteur ce jour-ci, le boss me fait le tour du propriétaire avec moult explications. Mais le clou du spectacle ne se trouvait pas à Waco Field.

USA’10 – Days 8 & 9 – Un album photo grandeur nature

Depuis hier je suis à Dayton, Ohio. Pour y arriver, depuis Chicago, il faut traverser l’Indiana. L’Indiana, c’est un gigantesque champ de maïs et au milieu pour s’amuser ils ont mis deux grattes-ciel et un ovale pour voiture de courses. Autant vous dire que se lever à cinq heures du matin pour traverser du maïs pendant 2h, ce n’est pas très motivant. Mais pourtant, je me suis bien levé à cinq heures. La raison ? Et bien de l’autre côté du champ de maïs, il y a un des berceaux de l’aviation, là où les frères Wright ont mis au point leur Flyer au cours des années qui ont suivies leur premier succès sur une dune de Caroline du Nord en 1903.

La prairie au milieu de laquelle ils firent tous leurs essais et leur mise au point est restée quasi intacte, le hangar et la catapulte ont été reconstruit à l’identique. Si on était pas au seuil de piste d’une des plus grandes bases de l’US Air Force, en fermant les yeux on se retrouverait presque 100 ans plus tôt, avec le Flyer qui s’élance sur son rail, vole à quelques mètres du sol, son moteur pétaradant, ses grandes ailes blanches, Orville qui observe en bas et Wilbur qui fait de son mieux pour négocier le prochain virage. Mine de rien quand on foule l’herbe de cette prairie et que l’aviation occupe pour vous une place centrale, on se dit qu’on doit beaucoup à deux marchands de vélos et qu’on leur est bien reconnaissant. Que de chemin parcouru en cent ans !