Gone in sixty seconds

Ca y est, il est mort. :((

Ca aura été très rapide, quelques secondes toutes au plus. Depuis presque sept ans nous étions pour ainsi dire inséparables. Nous nous étions connus en 2001 lors du Salon du Bourget. Depuis nous étions parti ensemble en Islande, en Russie, au Maroc, aux States. Où il allait j’allais. J’avais même invité toute sa bande au Pakistan. Pas une photo de lui sans moi. Grâce à lui, je me sentais fort, il me renvoyait une certaine assurance, m’avait fait passer à l’âge adulte, à un âge où on se sent toujours trop jeune. Grâce à moi en échange, il s’affirmait, s’affinait, s’épanouissait, s’épaississait. Derrière lui je pouvais toujours masquer ce que j’avais de plus sensible.

Mais voilà, il a toujours vécu sur le fil du rasoir. Il avait déjà eu chaud aux poils deux ou trois fois, souvent à cause de moi. On m’avait bien dit qu’à jouer avec des ciseaux, on peut blesser quelqu’un. Je l’avais même défiguré une fois, un jour d’alcoolémie, mais il ne m’en a jamais tenu rigueur. Accidents ou actes manqués ? Lui comme moi on savait que cela allait mal finir. Au fil du temps sa fidélité était devenue encombrante. Sa protection, emprisonnante, toujours à me coller, à donner une image de moi qui me plaisait de moins en moins. Et voilà que j’ai été pris d’un accès de passion. Ou de lucidité. En sept ans lui n’avait pratiquement pas changé. Moi si. Alors ce soir j’ai craqué, et les yeux dans les yeux, je l’ai achevé. Il n’a pas bronché.

Ce soir, j’ai perdu mon bouc.

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