PNW’13 – Day 15 – Olympic National Park

Ce matin j’ai l’impression de faire la grass’ mat’ en me levant après 7h. Par contre, le ciel est couvert, une petite couche. Cela faisait dix jours que je n’avais pas vu un nuage et ils ne me manquaient pas. Mais c’est là c’est plus du brouillard dû à l’humidité ambiante, ça va percer dès que ça se réchauffera en milieu de matinée. Je tente quand même un retour à La Push pour voir si on peut faire quelques photos sans les contre-jours de la veille. C’est loupé, c’est tout gris et toujours cette brume d’embruns qui tue la visibilité. Je profite quand même une dernière fois du spectacle en prenant mon petit dej au bord de l’océan.

LaPush

LaPush

Le temps de retourner à Forks et de jeter un coup d’oeil aux magasins des Twilight fans, il est 09h30 et des trouées bleues apparaissent. Argh. Dilemme. Retourner encore une fois à Rialto ou pas ? Je laisse tomber, je ferai des meilleures photos sur la portion de route qui longe la côte vers Kalaloch. Je file donc vers Hoh Rain Forest, un des sites réputés du parc pour sa végétation exubérante. En français on a tendance à traduire Rain Forest par « forêt tropicale », mais ici on est bien loin des tropiques. Comme en Nouvelle-Zélande, des précipitations surabondantes sont ici capables de générer des forêts « pluviales » incroyablement denses. La Normandie ferait figure de garrigue en comparaison.

Hoh Rain Forest

Hoh Rain Forest

Comme prévu la couche disparaît complètement est c’est à nouveau grand bleu. La route s’enfonce dans la forêt de pins, dans le massif montagneux jusqu’au pied du Mount Olympus. La hauteur démesurée des arbres ajouté au fait qu’ils bordent la route donne vraiment l’impression que la route à creuser un canyon de verdure. Arrivé à proximité du site, un groupe de Roosevelt Elks, une espèce endémique, broute tranquillement dans un bras de la rivière Hoh en contrebas. Je shoote avec le télé et le 30D et quelque chose ne va pas, tout est largement surexposé. Je fais quelques essais et il semble que la mesure d’exposition craque complètement. J’espère que ce n’est pas définitif mais entre son âge, les embruns d’hier soir et le coup que je lui ai malencontreusement donné la veille, j’ai bien peur que ce soit le début du chant du cygne pour ce valeureux boîtier… Je m’autofélicite de la bonne inspiration pour la location non prévue du 5D en parallèle, sans quoi je serai bien dégoûté !

Roosevelt Elks

Hoh River

Je rentre ensuite sur le site, bordé d’arbres gigantesques. Deux trails vous emmènent dans la rain forest. Les vallées sud ouest du massif des Olympics constituent la plus grande forêt pluviale en zone tempérée au monde. Elle est alimentée par l’humidité constante dont est chargé l’air arrivant du Pacifique. Mois après mois, ce sont près de 4m d’eau qui tombent sur ces vallées. Tout ici est vert. Ce qui est vivant est vert, les pins, les épicéas, les fougères qui jonchent le sol. Et ce qui est mort est vert aussi. Les mousses, les lichens et les plantes basses recouvrent toutes les branches mortes, les troncs à terre. Autant les forêts de Yellowstone présentaient un contraste fort entre les forêts d’allumettes mortes et calcinées au milieu desquelles poussaient une nouvelle génération, différente en taille, en couleur, en forme, autant ici la vie et la mort forment une espèce de continuum dont il est difficile de dire qui est la poule et qui l’oeuf. On dirait qu’une araignée aurait tissée une toile verte inextricable et relativement oppressante. Les arbres sont assez monstrueux par la taille et par l’aspect. Il est quand même intéressant de voir comment justement la mort des arbres permet la vie, de par les animaux, insectes, oiseaux qui vont utiliser les troncs morts tant qu’ils sont debout, et les graines d’arbres qui vont trouver un terreau favorable dans les troncs  à terre. Les arbres poussent sur les arbres, jusqu’à ce que la décomposition des troncs à terre les fasse disparaître. Difficile de rendre ça en photo, l’échelle et les contrastes tuant la réalité ressentie.

Hoh Rain Forest

Hoh Rain Forest

Hoh Rain Forest

Hoh Rain Forest

Hoh Rain Forest

Le temps de manger un burger à la sortie du parc et je reprends la route vers la côte. En chemin un panneau m’indique Duncan Cedar, un cèdre géant, sans savoir s’il est au bord de la route ou plus loin. Au final je me tape près de dix bornes de piste défoncée pour finir sur un arbre certes impressionnant, mais mort ! Je poursuis la route jusqu’à Ruby Beach, il fait toujours aussi beau et c’est la revanche sur Rialto. Toujours beaucoup d’embruns et une visibilité restreinte, et toujours autant de troncs blancs sur le sable noir. Pendant 15km la route suit la côte, 30m en contrebas. Les troncs d’arbres morts forment une ligne blanche continue. Le plus impressionnant c’est la hauteur de ces arbres par rapport au niveau actuel de la mer. Je ne connais pas l’état de la marée, mais il doit falloir de bonnes grosses vagues et un bon gros vent pour jeter des troncs de cette taille les uns sur les autres.

Duncan Cedar

Ruby Beach

Kalaloch

Ruby Beach

Kalaloch

Je passe Kalaloch et la route repart dans les terres vers le lac Quinault, autre réserve indienne. Une route en fait le tour. Je tente d’abord la rive nord, mais on ne voit quasiment pas le lac derrière le rideau d’arbres de nouveau gigantesques. Je repars et vais voir la route sud, vers Quinault Lodge. Là encore un petit sentier éducatif vous balade à travers la rain forest. C’est la même ambiance qu’à Hoh, avec des petits panneaux éducatifs très bien fait. Les arbres sont impressionnants, qu’ils soient vivants et bien droits ou à terre. Surprenant aussi de voir de si grands arbres avoir aussi peu de racines, ce qui les rend vulnérables au vent. Mais l’air est tellement humide qu’ils n’ont pas besoin de plus pour capter l’humidité. Je vais un dernier crochet pour aller voir le plus gros épicéa du monde, au diamètre impressionnant, et puis il est temps de prendre la route pour Aberdeen.

LaPush

Quinault Lake

Quinault Rain Forest

Quinault Rain Forest

Hoh Rain Forest

Hoh Rain Forest

Hoquiam et Aberdeen, villes voisines, n’ont aucun charme, on a plutôt envie d’en partir. Pas étonnant que Kurt Cobain, natif d’ici, ait fait la carrière qu’il a fait…

Retrouvez toutes les photos ici.

Olympic NP to Aberdeen

Olympic NP to Aberdeen

 

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