Etape suivante du road trip : Chicago
Pas de programme très précis en tête, ci ce n’est un passage par le Museum of Science and Industry, un autre par ce qui a été Meiggs Field et puis du temps à se balader en ville pour voir à quoi ça ressemble.
On commence donc par le musée des Sciences, un bâtiment ancien qui abrite une exposition hyper moderne, bien foutue, genre La Villette. Dans l’aile dédiée aux transports, un Stuka, un demi Boeing 727 visitable, un Boeing 40 demi-unique, un surtout un U-Boat capturé aux allemands et remorqué jusqu’aux Etats Unis pendant la dernière guerre. Et aussi plein d’expériences / démonstrations en tous genres pour le plaisir des petits et des anciens petits. Là encore, tout est très bien mis en valeur, tout est visuel, et pourtant tout est très bien expliqué.
Je pousse ensuite un peu plus au nord pour atteindre l’ancien Meiggs Field. L’endroit ne dit rien à personne, sauf à ceux qui ont un peu gouté à Flight Simulator dans leur jeunesse, puisque c’est le terrain dont on décollait au démarrage. Terrain particulier puisque à proximité immédiate du centre ville, situé sur une espèce de presqu’île sur le lac Michigan, avec vue imprenable sur la skyline de Windy City. Marrant de constater que sans y être jamais allé, j’avais déjà quelques repères en tête ! Le stade, le port, le planétarium, Sears Tower. Toutefois il n’y a plus que dans Flight Sim qu’on puisse encore décoller de là, le vrai terrain ayant été rasé il y a quelques années pour en faire un parc.
J’enfile ensuite mes baskets pour un tour photo de la ville, la truffe au vent.
C’est relativement facile de se balader dans ces villes américaines, du moins difficile de se perdre. Pas de dédale, peu d’impasses, on s’en sort toujours. Partant du planétarium, je remonte la Marina jusqu’au Navy Pier, ce qui laisse d’abord le temps au temps couvert du matin de se dégager. Bien pour la photo, mais il va faire chaud dans les baskets ! Ca me donne une bonne vue sur les grattes-ciels. Il y en a des originaux, deux énormes (Sears & Hancock), et c’est toujours impressionnant. Bizarre tout de même que dans un pays avec autant d’espace ils se soient autant évertués à pousser la construction dans la troisième dimension… Arrivé au Pier, pas mal de monde, c’est une sorte de fête foraine, on est samedi après midi et il fait beau.
Je m’enfonce plus au coeur de la ville. C’est notablement une ville d’architectes et d’architecture. Beaucoup de variété dans les styles, dans les tons, dans les époques. Mais finalement ce patchwork est assez bien réussi parce qu’il n’y en a pas qui semble avoir atterri au milieu de la mauvaise planète. BAM, BANG, tiens, on tourne un film catastrophe (à en juger par les décors de décombres) dans la rue d’à côté. Outre les bâtiments, deux particularités que j’aime bien : la rivière Chicago qui traverse le centre ville, sur laquelle on peut se balader en kayak ou en promène-couillons, ça donne un peu d’air à la ville qui est par ailleurs assez oppressante de verticalité. La deuxième c’est le métro, le L, qui est entièrement aérien, en surcouche par rapport aux rues, et dont les quais et les voies sont recouverts de bois. Dis moi quelle métro tu as et je te dirais quelle ville tu es. C’est du coup un excellent moyen de visiter la ville, surtout que toutes les lignes forment une boucle donc là non plus, pas de risque de perdre. En conclusion une bien jolie ville, très urbaine mais avec de la verdure et de l’eau, mais sous un beau soleil tout semble joli. La même en hiver avec un vent bien froid ? Pas sût d’avoir envie d’essayer…
Et pour finir la journée, un horrible motel. Tous les road trip ont leur «shabby hotel». Référence au Blue Dragon de Cardiff, pire hôtel de ma vie, qui était référencé dans le Lonely Planet sous le qualificatif «a cheap shabby hotel». A cet époque, je ne connaissais pas la signification de «shabby». «Mignon» ? «Coquet» ? Pas du tout. «Minable». Et oui, il faut savoir, dans le Lonely Planet peuvent figurer des hôtels minables.
Tous les road trop ont donc leur shabby hotel, et pour celui-ci, c’était (j’espère) celui de Chicago. Il payait déjà pas de mine sur la photo quand je l’avais réservé il y a quelques mois, mais en vrai c’est encore pire. Situation glauque, population glauque, pas propre, vieux, l’horreur. J’arrive dans la chambre, et là j’entends un bourdonnement terrible. Je sais pas trop d’où ça vient, du mur ou du plafond, c’est pas net. Mais pas moyen que je dorme dans ce raffut. Je remonte le couloir, et le bourdonnement est partout. Je suis au dernier étage, ça doit être les clim sur le toit. Je redescend à la réception, pourri le gardien en lui disant que c’est pas normal d’avoir des chambres aussi bruyantes et en demande une autre à un autre étage. Il s’exécute, je prends ma nouvelle chambre. Non seulement ça pue l’humidité, mais re-belote, bourdonnement.
Las, je reste dans cette chambre et ouvre ma valise. Moment partagé entre la solitude et éclat de rire quand je me rends compte que c’est mon rasoir qui s’était mis en route tout seul et qui bourdonnait… Evidemment, en trainant ma valise dans les couloirs, je ne risquais pas de trouver une chambre ou ça ne bourdonnait pas… J’enlève mes chaussures pour me rendre compte que la moquette est trempée, shampouinée dans l’après midi a priori. D’où l’odeur de chien mouillé.
Au final, ça reste shabby et heureusement demain le départ est prévu aux horaires direction Dayton via Indianapolis.