Ca y est, ça devait arriver, il faut refaire les valises et reprendre l’avion. Le programme de la journée est plutôt tranquille, donc on s’autorise une énorme grasse-matinée jusqu’à 8h30 ! Les derniers reliquats du frigo passent dans le petit déjeuner, et il est temps de mettre en peu d’ordre dans le camper, de jeter la pile de flyers publicitaires accumulés en trois semaines, de retrouver un arrangement pour que tout rentre dans la valise. Petite satisfaction, les premiers nuages depuis deux semaines refont leur apparition aujourd’hui…
Nous mettons en route sur les coups de 10h30 direction Queenstown où un avion doit nous ramener Auckland. Nous repassons par la route du Crown Range, tellement belle, avec son point de vue imprenable sur la vallée menant à Queenstown. L’aéroport apparaît également, au pied du lac. Nous échouons dans notre Burger King préféré et sur les écrans passe un clip video qui sert de générique de fin à notre voyage. Jonny Love, nom cheesy pour chanteur rock cheesy, chante the Weight of Tomorrow en revisitant en mode timelapse la plupart des sites que nous avons eu le plaisir de parcourir ces dernières semaines.
Nos derniers $100 servent tout juste à refaire le plein du camper et de nos estomacs, et c’est avec peu d’enthousiasme que nous trouvons la station de location à laquelle nous devons rendre notre campervan. Mine de rien on s’y attache à ces petites choses et autant le premier qu’on avait eu reste un horrible souvenir, autant celui-ci était vraiment fait sur mesure pour nous et nous a amené partout où nous le décidions, même sur les pires pistes. Quoiqu’il faut ici rendre hommage au réseau routier NZ qui est de toute première qualité, avec près de 5000km au compteur pour pouvoir l’affirmer. Près de 250km par jour. Trop de route ? Peut être un peu. En trois semaines, il faut sans doute mieux ne faire qu’une seule des deux îles, mais par ailleurs, la route est aussi valable que l’étape et la plupart des magnifiques paysages qui se sont présentés à nous l’ont été au détour d’un virage.
Ca y est, les bagages sont enregistrés, et nous savourons nos deux dernières bières sur un banc devant l’aéroport en remerciement mutuel de ces trois semaines passées sans encombre. Nous embarquons ensuite dans un superbe A320 repeint aux couleurs des All Blacks, magnifique de noir et d’argent aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Dans la pure veine Kiwi, l’équipage est très sympa et toujours aussi décontracté. Le décollage de Queenstown se fait plein gaz pour se sortir rapidement des montagnes environnantes et l’avion se transforme ensuite en machine à remonter le temps. Wanaka glisse sous l’aile, le bleu des lacs Pukaki et Tekapo se montre un peu plus loin. Finalement le MtCook apparaît, ou du moins se devine car la côte Ouest est comme à son habitude cachée sous une couche de nuage qui bute sur les Alpes et fait tomber sa pluie sur Fox et Franz Joseph. La ligne de démarcation Ouest/Est est d’ailleurs clairement visible, et la rivière qui sillonne la vallée de l’Arthur’s Pass reflète un beau soleil. Un quart d’heure plus tard, ce sont les plages d’Abel Tasman qui apparaissent, avec quantité de plaisanciers au mouillage à AnchorageBay.
On devine au bout de l’aile le détroit de Cook, Wellington et le bout de l’île du Nord, sur laquelle le temps est au grand beau. On espère encore voir le Mont Egmont / Taranaki qui était resté invisible sous le brouillard, mais là encore il fait sa mijaurée et passe à la verticale de notre trajectoire, bien planqué sous nos pieds. Par contre, les volcans du Tongariro se montrent fièrement à l’Est, comme le lac Taupo. Les grandes Alpes ont laissé place à ce petit relief mamellaire d’origine volcanique, et la verdure omniprésente donne sa couleur à toute l’ile du Nord. On imagine Rotorua entre Taupo et la péninsule des Coromandels qu’il faudra revenir visiter un jour. Les maisons se font ensuite de plus en plus serrées et nous posons enfin à Auckland. Quentin part ce soir sur Vancouver alors que mon avion pour Seoul ne décolle que demain matin. Les aux-revoirs sont rapides, l’impression du voyage accompli. Oh bien sûr on regrette que la première semaine se soit faite sous la pluie, mais le magnifique ciel bleu des deux dernières semaines a largement séché ce vieux souvenir. Ce fut encore un bien beau voyage, mais allez, il faut retourner travailler pour payer le prochain.
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