Couteau Suisse

Un couteau suisse, c’est un petit machin plein d’outils astucieux et utiles, et à ce titre c’est un joli symbole du pays qui l’a vu naitre. La Suisse c’est pareil. C’est un petit pays plein de gens astucieux et utiles, et c’est particulièrement vrai dans le domaine de l’aviation. A titre d’exemple, je vous parlais ces derniers jours d’Yves Rossy, alias FusionMan, et quelques temps auparavant, je vous parlais du projet d’avion solaire – Solar Impulse – d’un autre suisse génial, Bertrand Piccard. Ce projet grandit chaque jour un peu plus, et aujourd’hui c’est un troisième grand aviateur suisse qui prend part au projet : Claude Nicollier.


© Photo NASA

Né dans le canton de Vaud il y a 63 ans, Claude Nicollier a commencé par être scientifique, avec une licence de physique en poche, qui l’amène à l’observatoire. En parallèle, il devient pilote dans les troupes d’aviation suisse. Il abandonne ensuite l’observatoire pour se faire embaucher comme pilote sur DC-9 chez Swissair, et se fait diplômer en même temps par l’université de Genève en… astrophysique. Bref, Nicollier est le genre de gars énervant qui est réussit tout ce qu’il entreprend avec une humilité désarçonnante.

Il obtiendra ensuite une bourse de l’ESA pour travailler en astronomie infrarouge à Noordwijk. C’est là qu’il sera sélectionné par l’ESA pour faire partie des premiers spationautes en 1978 avec Ulf Merbold et Wubbo Ockels. Il ne volera toutefois pas avant 1992, devenant le premier suisse a quitter l’atmosphère. Il recommencera trois fois, son dernier vol spatial ayant eu lieu en 1999 à bord de Discovery.

Aujourd’hui, Claude Nicollier se lance dans une nouvelle aventure. Il va en effet encadrer l’équipe chargée de réaliser les essais en vol de Solar Impulse, l’avion électrique de Piccard qui doit faire le tour du monde sans une goutte de pétrole en 2011. Et Solar Impulse est le genre d’avion sur lesquels les essais en vol n’ont rien d’une sinécure. Le comportement d’un avion aussi souple n’a rien de trivial Un premier prototype, légèrement plus petit que le vrai (60m d’envergure tout de même) doit décoller de la base de Payerne à la mi 2008 pour valider le concept et débroussailler le terrain. Comment va se comporter la structure ? Sera-t-il suffisamment stable (un avion très stable traine beaucoup et donc consomme beaucoup. Solar Impulse est donc volontairement très peu stable et donc sensible aux turbulences) ? Sera-t-il pilotable ? Voilà, pour rappel, ce qui peut arriver aux avions trop souple au-delà d’une certaine vitesse.

Cela s’appelle le flutter et personne n’a envie de voir comment ça fait parce qu’en général on a peu de chance d’en revenir pour raconter aux copains comment c’était. Charge donc à Nicollier de superviser les essais du panneau solaire volant. Sans doute un sérieux atout pour la crédibilité de ce projet, le Monsieur connaissant sont affaire en pilotage et en technique aéronautique. En parallèle, les équipes multiplient les vols de simulation pour prouver la faisabilité de tentative de vol autour du globe en toute sécurité, quels que soient la couverture nuageuse sur le trajet qui masquera les précieux rayons solaires, les courants aériens qui le ralentiront dans sa course, le trafic aérien qu’il l’obligera à certains détours…

Continuons à surveiller de près ce projet, qui devrait faire parler de lui dans les semaines et mois à venir.

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