Icare a 35 ans

On pensait qu’Icare reposait depuis bien longtemps au fond de la Méditerrannée, après avoir approché le Soleil de trop près. Il n’en est rien : Icare a fêté ses 35 ans ce week-end, il va très bien, vole de mieux en mieux et a priori n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Et quoi de plus normal que de parler d’Icare sur Daedalum ?

Pour être plus précis, il est en fait question de la 35e édition de la Coupe Icare, qui s’est tenue comme tous les ans à St Hilaire du Touvet, dans le massif de la Chartreuse, à deux pas de Grenoble. Grande messe du vol libre en France, la Coupe Icare est surtout connue par son aspect le plus médiatique : le concours de déguisements. Un vrai carnaval aérien, préparé pour certains participants des mois à l’avance. Il n’y a donc qu’à St Hilaire que vous verrez une mante religieuse décoller en parapente, un delta transformé en flèche chasser une pomme-parapente, à la Guillaume Tel, un grand biplan gonflable, une étoile filante filant à 25km/h etc. Le cadre est magnifique, en surplomb de la vallée, l’ambiance est bonne, la sensation de vol est magnifique, motivé par un espèce de jeu du chat et de la souris avec les courants d’air de l’atmosphère. Bref les valeurs du vol libre dans toutes leurs splendeurs.





Au-delà de ça, c’est aussi un grand salon du Vol Libre, avec ses exposants, son matériel et ses innovations. Et Dieu sait que c’est un milieu innovant. On a souvent l’impression que le vol libre reste de l’amateurisme. Pourtant sur les 105 ans que compte l’aviation, le vol libre en a déjà presque 45, et c’est aujourd’hui un domaine mature avec son business, ses intervenants majeurs, sa concurrence et surtout un grand potentiel d’améliorations. Les matériaux changent – toujours plus légers, toujours plus robustes – , les ailes changent – toujours plus performantes et plus sûres -, les possibilités s’agrandissent d’années en années. On voit ainsi se répeter dans le domaine du vol libre ce qu’à pu connaître l’aviation il y a une cinquantaine d’années, et ça fait plaisir à voir. Même un domaine comme le delta est encore hyper-dynamique alors que certains avaient annoncés sa mort certaine avec l’apparition du parapente. Aujourd’hui les delta se sont rigidifiés, ont gagné quelques surfaces de commandes, des winglets, parfois des carénages voire même des motorisations portatives, thermique ou électrique. La distinction avec les ULM pendulaires devient de plus en plus subtile.




Du côté du parapente, là aussi les orientations sont des motorisations ultra-légères avec un bon avenir pour l’électrique, des nacelles plus confortables et plus sûres en cas de petits pépins, des ailes classiques plus performantes, des ailes de voltige ultra-manoeuvrantes, des ailes courtes pour le speed-riding etc. Les gens dans ce milieu, qui sont plus proches de l’état d’esprit des premiers aviateurs que des grandes industries aéronautiques (pourvu que ça dure) fourmillent d’idées. Certaines mourront vite, d’autres casseront la baraque à n’en pas douter, et c’est tant mieux. A l’occasion de la coupe, Yves Rossy présentait son aile volante et aurait du voler en démonstration si une préfecture frileuse ne l’en avait pas empeché. Après avoir discuté avec lui, il était un peu déçu mais pas étonné, et envisageait sereinement sa tentative de traversée de la Manche qui devrait avoir lieu en cette fin de semaine voire même aujourd’hui si les conditions le permettent.



3 commentaires

  1. Oui bien belles ces photos… Sur un bien beau milieu, celui du vol Libre. Et puis j’aime bien le mélange entre le vol et la vie en nature. Vivre et voler qu’elle disait la Jacqueline! Tu n’aurais pas une photo de cette motorisation portative sur delta?
    Quand à Monsieur Rossy quel exemple pour tous!

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