Waooh
Préambule : Au bout du premier jour, je voulais vous écrire un billet intitulé Waoooh pour vous dire à quel point Oshkosh est énorme. Je n’ai pas eu le temps de le finir, et finalement j’ai enchainé sur le deuxième jour . Et là je me suis rendu compte que ce que j’avais vu la veille, c’était à peine la moitié de l’événement. C’est donc officiel, Oshkosh c’est deux fois énorme. Dont acte : waaooh waoooh !
Si je n’avais pas honte de vous avouer que je tiens une liste de meetings auxquels j’ai assisté, je vous dirais que sans me vouloir me vanter, je pensais avoir vu pas mal de choses sur le sujet au cours de ces 99 événements étalés sur près de 20 ans de passion.
Maintenant, je savais que Oshkosh, c’était quelque chose. Je l’avais lu, je l’avais entendu, j’en avais vu des photos et des vidéos. Mais je vous jure qu’il faut le vivre pour le croire. C’est juste incroyable. J’en suis resté ébahi toute la première matinée.
Ici le «yes we can» prend tout son sens. «Eh, les gars, vous croyez qu’on pourrait rassembler plusieurs milliers d’avions en un même endroit pour une semaine ?»
«Yes we can».
«Et vous pensez qu’on pourrait inviter des centaines de milliers de personnes à venir les voir, sans poser aucune barrière, en comptant sur le civisme des gens ?»
«Yes we can».
Et vous pensez qu’on pourrait les faire dormir sur place, en remplissant le terrain de tentes, de caravanes et de RV gigantiques ?»
«Yes we can»
«Même si le terrain est détrempé par les pluies diluviennes de la semaine dernière ?»
«Yes we can».
«Et que tout cela se passe dans la courtoisie et la bonne humeur, grâce à la motivation de centaines de volontaires bénévoles, selon une organisation qui ferait pâlir les pros ?»
«YES WE CAN»
Et pas le «yes we can» de celui qui veut vous en mettre en plein la vue. Plutôt le «yes we can» de celui qui pense «pourquoi on ne pourrait pas ?». Outre les dimensions sans équivalent, c’est surtout cet esprit bon-enfant qui contraste justement avec la taille de l’événement. Toujours un sourire, toujours un bonjour, toujours une attention, toujours un «you’re welcome». C’est presque trop, presque louche pour un français, méfiant par définition (si si). A chaque fois que je viens aux US, ça me le fait. J’ai l’impression d’être un petit garçon plongé dans quelque chose de trop beau, dans un Disney Land grandeur nature. Ca a beau être trop lisse pour nous autres, ça en impose quand même.
Quant à la manifestation, ça dépasse l’entendement. Prenez des hectares entiers (beaucoup), remplissez les d’avions. Des avions anciens, des avions modernes, des avions en kit, des avions amateurs, des avions militaires, des hydravions, des ULMs, des hélicos, des avions mythiques. Prenez chaque modèle que vous connaissez et amenez en une demi-douzaine. Pour les plus connus, des centaines. Là ou il reste de la place, installé des stands genre «le Bourget pour monsieur tout le monde». Et quand vous avez terminé, aménagez tout le reste en camping actif une semaine par an, et pourtant parfaitement fonctionnel. Ajoutez un service de transport public interne, un cinéma en plein air, et un show aérien différent chaque jour, dans lequel «today’s warbird special» veut dire 100 avions en même temps en l’air, dont une bonne quinzaine de mustang, qui occupent tout l’espace, qui se croisent, qui atterrissent pendant que les autres décollent, qui volent sans les limitations habituelles chez nous.
Je ne vais pas insister plus longtemps parce que comme je le disais, je pourrais vous le décrire pendant dix pages, ca ne vaudra rien par rapport à ce que vous ressentirez si un jour vous y venez : Waoooh.
Et même Waaooh waooh le deuxième jour…