La route du jour doit nous emmener dans une autre région du massif alpin, plus à l’est. Autant le versant Ouest est réputé pour son humidité, autant le versant Est est complètement protégé par les reliefs et le climat y est nettement plus sec. Ca saute aux yeux rapidement car la végétation change du tout au tout, la rainforest disparaissant au profit de rases campagnes jaunâtres et de champs arrosés à grand renfort de rampes gigantesques. Le tussock règne en maître et contraste comme un reflet doré en face du ciel, toujours aussi bleu, sans la moindre trace de nébulosité à l’horizon.
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Les reliefs aussi changent. Les parois escarpées et les crêtes laissent place à des montagnes beaucoup plus émoussées, plus rondes. Les Alpes prennent des airs de Massif Central. La route en devient presque monotone si ce n’est le divertissement des reflets dans les lacs qu’elle longe. Nous passons le Lake Dunstan puis le Lake Ohau (qui nous fait penser à Rain Man) qui présentent déjà une couleur turquoise et des reflets somptueux, mais sans comparaison avec le bleu du Lake Pukaki sur lequel nous arrivons ensuite. Le lac s’allonge quasiment jusqu’au pied du Mont Cook, quelques 70km au loin, et agit comme un bassin de réflexion. Le contre-jour nous empêche de distinguer les détails au loin, mais fait ressortir le bleu de l’eau comme jamais.
Nous continuons jusqu’à notre destination finale, le Lake Tekapo. C’est une petite station touristique qui vit uniquement pour le bleu de son lac, il est vrai exceptionnel, et pour l’observatoire établi sur la colline de 300m qui surplombe le lac et la ville. Le ciel clair et sec de la région se prête exceptionnellement bien à l’observation, mais pas ce soir car la Lune fini de se remplir. Nous tirons direct sur le camping qui a heureusement des emplacements libres, mais ce sont les derniers. Il fait aussi relativement chaud et faim, midi venant de sonner. Nous trouvons un chinois qui prépare à emporter, dans l’idée d’aller manger dehors sur une table au bord du lac. Nous commandons chacun un plat et un riz, et nous retrouvons dix minutes plus tard avec quatre boites d’un kilo chacun… Merci de nous avoir prévenu monsieur le serveur… Nous mangeons ce que nous pouvons, entourés de chinois qui se prennent en photo à la chaîne devant le lac.
Histoire de laisser la chaleur et la digestion passer, nous continuons le tour du lac en mode offroad avec le camper jusqu’à s’échouer sur une plage de galets, le temps d’improviser une nouvelle compétition de ricochets, sous le regard d’un vieux couple sirotant tranquillement une bouteille de vin blanc bien assis dans leurs chaises au soleil. Retour au camping en milieu d’après midi pour entamer la balade qui doit nous amener sur la colline de l’observatoire, le Mont John, et nous ramener par le bord du lac. Cela s’annonçait comme une balade dominicale mais comme à l’accoutumée, les kiwis ne font pas dans le détail et le chemin attaque droit dans la pente. Les 300m de dénivelés sont bouclés en 30min et ça tire sur les mollets.
Le soleil commence à descendre sur l’horizon et cela renforce l’impression de jaune de la plaine environnante, uniquement cassé par le bleu du lac, toujours aussi lisse en l’absence d’une quelconque activité nautique. Le chemin descend plus gentiment dans l’herbe rase de l’autre côté et nous rêvons de pouvoir le faire VTT, il s’y prête vraiment. Nous passons à l’ombre du relief alors que le soleil se couche et allume les montagnes en face. Un bateau fait enfin une apparition et son sillage unique inaltéré s’étend sur toute la longueur du lac. La pleine Lune se lève au dessus du relief à l’Est et se prête à une belle séance photo avec les reflets sur le lac. Revenus au camping, nous terminons la journée sur un énorme steak au BBQ, comme si nous n’avions pas assez mangé le midi. Mais il n’était pas idiot de prendre des forces pour le lendemain.
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