He did it !


Il l’a fait ! En toute sérénité. Calais Douvres en une douzaine de minutes, sans bateau, sans aeroglisseur, sans train, sans avion et pas à la nage non plus. Sincères félicitations à Yves Rossy qui devient, 99 ans après l’exploit de Louis Blériot, le premier homme à traverser la Manche, avec juste une petite aile pour le sustenter et quelques petits réacteurs pour le propulser. Quelles différences avec un avion alors, me direz-vous ? Et bien tout simplement que tout le pilotage, toute la gestion de la trajectoire, se fait uniquement par le corps du pilote. Pas de commandes de vol, pas de surface mobile, pas de manette des gaz, juste un corps humain, qui fait tourner, monter et descendre. Autre différence également, c’est qu’il est pour le moment impossible de décoller en l’état et a fortiori d’atterrir. Mais mon petit doigt me dit que Fusion Man ne va pas s’arrêter en si bon chemin et qu’il va continuer à développer la technique de vol autour de son aile jusqu’à la rendre pleinement utilisable.

Icare a 35 ans

On pensait qu’Icare reposait depuis bien longtemps au fond de la Méditerrannée, après avoir approché le Soleil de trop près. Il n’en est rien : Icare a fêté ses 35 ans ce week-end, il va très bien, vole de mieux en mieux et a priori n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Et quoi de plus normal que de parler d’Icare sur Daedalum ?

Pour être plus précis, il est en fait question de la 35e édition de la Coupe Icare, qui s’est tenue comme tous les ans à St Hilaire du Touvet, dans le massif de la Chartreuse, à deux pas de Grenoble. Grande messe du vol libre en France, la Coupe Icare est surtout connue par son aspect le plus médiatique : le concours de déguisements. Un vrai carnaval aérien, préparé pour certains participants des mois à l’avance. Il n’y a donc qu’à St Hilaire que vous verrez une mante religieuse décoller en parapente, un delta transformé en flèche chasser une pomme-parapente, à la Guillaume Tel, un grand biplan gonflable, une étoile filante filant à 25km/h etc. Le cadre est magnifique, en surplomb de la vallée, l’ambiance est bonne, la sensation de vol est magnifique, motivé par un espèce de jeu du chat et de la souris avec les courants d’air de l’atmosphère. Bref les valeurs du vol libre dans toutes leurs splendeurs.





Au-delà de ça, c’est aussi un grand salon du Vol Libre, avec ses exposants, son matériel et ses innovations. Et Dieu sait que c’est un milieu innovant. On a souvent l’impression que le vol libre reste de l’amateurisme. Pourtant sur les 105 ans que compte l’aviation, le vol libre en a déjà presque 45, et c’est aujourd’hui un domaine mature avec son business, ses intervenants majeurs, sa concurrence et surtout un grand potentiel d’améliorations. Les matériaux changent – toujours plus légers, toujours plus robustes – , les ailes changent – toujours plus performantes et plus sûres -, les possibilités s’agrandissent d’années en années. On voit ainsi se répeter dans le domaine du vol libre ce qu’à pu connaître l’aviation il y a une cinquantaine d’années, et ça fait plaisir à voir. Même un domaine comme le delta est encore hyper-dynamique alors que certains avaient annoncés sa mort certaine avec l’apparition du parapente. Aujourd’hui les delta se sont rigidifiés, ont gagné quelques surfaces de commandes, des winglets, parfois des carénages voire même des motorisations portatives, thermique ou électrique. La distinction avec les ULM pendulaires devient de plus en plus subtile.




Du côté du parapente, là aussi les orientations sont des motorisations ultra-légères avec un bon avenir pour l’électrique, des nacelles plus confortables et plus sûres en cas de petits pépins, des ailes classiques plus performantes, des ailes de voltige ultra-manoeuvrantes, des ailes courtes pour le speed-riding etc. Les gens dans ce milieu, qui sont plus proches de l’état d’esprit des premiers aviateurs que des grandes industries aéronautiques (pourvu que ça dure) fourmillent d’idées. Certaines mourront vite, d’autres casseront la baraque à n’en pas douter, et c’est tant mieux. A l’occasion de la coupe, Yves Rossy présentait son aile volante et aurait du voler en démonstration si une préfecture frileuse ne l’en avait pas empeché. Après avoir discuté avec lui, il était un peu déçu mais pas étonné, et envisageait sereinement sa tentative de traversée de la Manche qui devrait avoir lieu en cette fin de semaine voire même aujourd’hui si les conditions le permettent.



Wish You Were Here


Juste une petite brève pour signaler la disparition hier de Richard Wright, le claviériste du groupe Pink Floyd. Peut être pas le membre le plus éminent, parfois même en marge, mais pourtant un membre incontournable. Ses influences jazz, son calme, sa discrétion sont sans doute à l’origine des morceaux les plus fins du Floyd, comme Summer ’68 et bien évidemment la plus belle mélodie au piano sur un album rock : The Great Gig in the Sky. Il contribua aussi notamment à l’introduction du synthétiseur qui fit la marque de groupe sur les albums de la période Atom Heart Mother, Meddle et Dark Side of the Moon. Richard Wright s’est éteint hier des suites d’un cancer à l’âge de 65 ans. So long, Richard.

Avant-goût

Et me voilà de retour de ce côté de la Flaque. Encore un beau voyage outre-Atlantique plein de bons souvenirs :

  • Ours noir : checked
  • Orignal : checked
  • Fous de Bassan : checked
  • Baleine : checked
  • Poutine : checked
  • Canoë : checked
  • Érable : checked
  • et bien d’autres…

Mais avant de tout vous raconter, un petit avant-goût photo…







Et c’est parti !


Québec, me voilà !

Au programme, la Gaspésie et ses oiseaux, le Parc Forillon, les monts Chic-Chocs, la rive sud du Saint Laurent, le Charlevoix, Quebec, le parc de la Mauricie, Montreal, du sirop d’érable, des caribous, de la poutine, des ostis, un peu d’hydravion si possible, pas mal de rando, un peu de camping, beaucoup de nature, quelques villes et sans doute pas mal de bon temps en perspective. Moi aussi en revenant je pourrai dire « Je me souviens »… Un petit aperçu du trajet :


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Je vous donne rendez-vous dans deux semaines ! D’ici là, soyez sages, et fly safe !

Chevalier Noir, Chevalier Blanc

Ces dernières semaines, il a beaucoup été question de médailles – celles qu’on gagne dans un stade et celles qu’on gagne dans de mauvaises guerres – ou encore de futur-ex présidents des États-Unis. Il a aussi beaucoup été question d’un Chevalier Noir qui Bat-ait tous les records du box-office. Batman, the Dark Knight : chef d’oeuvre ou gros buzz ? Ni l’un ni l’autre finalement. J’avais adoré Batman Begins et la rupture esthétique et scénaristique qu’il avait établi vis à vis des quatre premiers qui tournaient gentiment au nanard. Finis les costumes de carnaval, les batailles ‘Splashh, booummm, baaang » de dessins animés, Nolan nous plongeait directement dans le monde sombre de Frank Miller (celui de Sin City ou de 300) et nous a fait découvrir qui était vraiment ce super-héros dépourvu de super-pouvoirs et la bataille interne qui le ronge, pris entre justice et violence.


Quelques années après, on prend les mêmes, Nolan, Bale (vous savez, le gosse de l’Empire du Soleil), la Batmobile sorti d’un dépôt de l’US Army, on y rajoute un Joker plutôt flippant et on recommence. On secoue bien et on obtient un grand film, par la durée et par le contenu, mais sans la surprise qu’avait pu suscité Batman Begins. On est plus tout à fait dans le monde de la BD, on est pas encore dans celui du polar noir, on oscille entre les deux sur fond de règlement de compte à OK-Gotham. Alors chef d’oeuvre, sans doute pas, mais un très bon film qui mérite une grande partie du buzz médiatique qui l’auréole.


Quelques temps auparavant, trois milles kilomètres plus à l’Ouest, le monde avait pu faire connaissance avec un autre chevalier, blanc celui-ci, WhiteKnightTwo. Lui aussi il vole, mais dans un tout autre style, et c’est en juillet dernier que son concepteur l’a dévoilé, le « roll out » dans le jargon. La scène se passe sur le terrain de Mojave dans le désert californien, aussi vide et ensoleillé que Gotham City peut être peuplée et sombre. Pour le coup, il y a un peu plus de monde que d’habitude dans ce bout de désert, voire même du beau monde, et là encore un grand Buzz, astronaute de son état.


Exit les foules de passionnés qui avaient suivi avec force émotions le vol historique de SpaceShipOne, premier engin privé à atteindre les franges de l’espace, le parterre est constitué de gens sérieux – du moins c’est ce qu’ils disent – à savoir des businessmen et des journalistes. Il faut dire que la petite bande de furieux de Mojave a gagné ses lettres de noblesse et que les gens rigolent désormais beaucoup moins en parlant d’eux. Eux, c’est Scaled Composites, l’entreprise de Burt Rutan dont il a déjà souvent été question sur Daedalum. En 2002, Rutan avait marqué les esprits en faisant voler le WhiteKnight, avion porteur du SpaceShipOne, qui devait emmener ce dernier vers le succès. Le principe est simple, WhiteKnight emporte SpaceShipOne sous son aile jusqu’à une altitude de plus de 15.000m et le largue. Le petit suppo blanc allume alors son moteur fusée qui le propulse lui et ses occupants en dehors de l’atmosphère. Là encore, le père du Chevalier Blanc établissait une rupture esthétique et conceptuelle avec ce qui existait alors. Gigantesque structure composite bi-poutre, qui partage la même pointe avant que son petit frère SpaceShip, et tachetés de hublots ronds et noirs qui lui donnent vraiment l’impression de porter un heaume. J’avais adoré ce design, vraiment novateur, qui laissait entrevoir ce que pourrait être l’avenir du transport spatial.


Quelques années après, on prend les mêmes, Rutan, Branson (vous savez le proprio de l’Empire du disque), on y rajoute un objectif de rentabilité et on recommence. On secoue un peu (pas trop sinon ça explose) et on obtient un grand avion, par l’envergure et par le sens historique, mais sans la surprise qu’avait pu suscité WhiteKnight 1er du nom. Certes le fils (43m) est bien plus grand que son père (25m) et réaliser un aussi grand avion tout composite est un achèvement en soi. Certes le concept d’avion porteur ayant une grand communalité avec l’avion porté reste une prouesse. Mais pourtant si la parenté de WhiteKnightTwo avec son père est évidente (on peut aussi en voir une avec son oncle Global Flyer) il n’en reste pas moins qu’on voit réapparaître des formes et des concepts (cockpit, train, etc.) bien plus classiques qui réduisent – à mon goût – un peu l’esprit pionner de l’entreprise. Dommage pour le design, tant mieux pour la sécurité des passagers sans doute. Mais ne nous trompons pas, la seule ambition du Chevalier Blanc n’est pas de remporter un concours de beauté, mais de permettre d’ici quelques années de « démocratiser » le vol spatial et le rendre accessible à n’importe qui. Du moins, n’importe qui ayant 200.000$ en trop sur son compte en banque. On pourrait croire que cela réduirait fortement le nombre, mais pourtant il y a déjà plus de 250 inscrits sur liste d’attente ! SpaceShipTwo étant encore en construction, le premier vol commercial ne devrait pas avoir lieu avant 2011, emmenant les six premiers riches courageux à plus de 110km d’altitude.


Tout cela étant dit, ne boudons pas notre plaisir : noir ou blanc, les deux Chevaliers ont peut-être un air de déjà vu, mais ils marqueront tous deux l’Histoire à leur façon. Finalement, n’est ce pas cela, l’exploit ?

Colorado


Si on m’avait dit qu’en emménageant à Salon, je serai à moins d’une heure de voiture du Colorado, je n’y aurais pas cru. Pour la bonne raison que la dernière fois que j’y suis allé, il m’a fallut 10h d’avions et autant de voiture. Et pourtant ce n’est que la stricte vérité. C’est assez surprenant, mais quelques part au milieu de la campagne française, une déformation de l’espace-temps vous transporte directement à 9000km de là, dans l’esprit « Ruée vers l’Ouest ».



Des terres rouges, oranges et jaunes, rongées par l’érosion, des décors improbables : l’illusion est presque parfaite. Mais en cherchant bien, on découvre rapidement le subterfuge. Déjà les cigales trahissent l’ambiance comme un air de samba au beau milieu d’une grande messe. Ensuite, au-delà du rouge, l’horizon est bordée de verdure et de petits villages aux clochers bien français. Enfin, les Rangers ont un drôle d’accent, peuchère. Non pas de doute, ici c’est bien le Lubéron. L’illusion en question est en fait donnée par d’anciennes carrières d’ocres qui étaient mondialement réputées il n’y a pas si longtemps que cela.
Depuis la chimie industrielle a créé des colorants bien meilleurs marchés, mais avant cela, c’étaient les pigments extraits de ce bout de Provence qui teintait vêtements, briques, céramiques etc. La gamme de terres disponibles va du rouge au violet en passant par des nuances de verts, de jaunes, de roses qui sont effectivement bien plus classiques du coté de Moab et de Bryce Canyon qu’au sein de notre brave vieille Europe. Mais cela n’a pas suffit et les carrières ont du fermer.



Aujourd’hui, seul le tourisme fait vivre le Colorado Provençal (c’est son vrai nom), situé entre Roussillon et Rustrel, à quelques kilomètres d’Apt. Mais cette tâche de rousseur au beau milieu de nulle part vaut vraiment le détour. Alors il faut jouer le jeu, et mentalement remplacer « Départementale » par « Interstate », croire que les panneaux sont en miles et payer son Coke avec une poignées de dollars. Encore un effort et le bruit ambiant ne sera pas dû aux cigales, mais aux serpents à sonnette et l’illusion sera complète. Buffalo « Marius » Bill vous salue bien.



La prochaine Manche


Petite brève pour signaler qu’Yves Rossy – alias FusionMan – a réalisé hier un vol probatoire de plus de 35km (Bex-Villeneuve-Bex) sous sa nouvelle aile en répétition de la traversée de la Manche qu’il compte réaliser courant du mois de Septembre, quelques 99 ans après le vol historique de notre Blériot national. A priori tout s’est passé sans problème, mettant fin à quelques soucis de mise au point de compatibilité électromagnétique. On notera que l’aile de Rossy est toujours montée en quadrimoteur, sachant qu’il prévoit au final de finir avec deux moteurs plus puissants pour gagner en faciliter de mise en oeuvre et en souplesse.

35km, c’est plus qu’il n’en faut pour relier Douvres depuis Calais. Plus rien n’empêche donc Rossy de tenter sa chance et d’inscrire son nom à la place qu’il mérite dans les livres d’Histoire. Pour le coup, s’il réussit, il mettra moins de 10min pour boucler la traversée lorsque notre bon vieux Louis a dû serrer les fesses pendant 38 minutes dans son avion. Et si à l’époque c’est le Daily Mail qui suivait l’équipe des Latham, Blériot et autres Levavasseur, c’est aujourd’hui le National Geographic qui assurera la couverture de la tentative un peu folle du Suisse volant. Le vol devrait être retransmis en direct. On me souffle aussi qu’un livre est en préparation. Stay tuned.

Lavande

Ici en Avril-Mai, les champs sont rouges, c’est la période des coquelicots. L’été arrivant, le ciel devient plus bleu, et le rouge des champs tourne alors au violet : la lavande a pris le relais. C’est donc tout début Juillet que j’ai parcouru le Lubéron et le plateau de Valensole à la recherche de ces lignes mauves qui zèbrent la campagne. Histoire de mieux les répérer, je commence par escalader le Mont Ventoux pour avoir un meilleur point de vue. Mais là haut, c’est encombré de nuages et de Belges en mal de relief. Dommage c’est pourtant un point de vue unique par beau temps, qui permet de voir les Pyrénées, les Alpes et le Massif Central. Allez, je vais vous la jouer à la chinoise, en vous montrant des images pas exactement prises en 2008….



La descente vers le plateau d’Albion et Sault apporte les premières arômes recherchés à mes narines. La palette des violets est variée, mais il manque toujours un petit rayon de soleil. Il faut allez le chercher plus au Sud, je laisse donc Banon et ses fromages derrière moi, la Montagne de Lure sur ma gauche et serpente sur les routes du Lubéron vers la vallée de la Durance. Un petit passage à Forcalquier et voici la rivière avec son cours nonchalant. Un fleuve de galets pour un petit filet d’eau. Tien, de fugaces reflets dorés apparaissent, le soleil est revenu.



Oraison ouvre la porte du plateau de Valensole, il faut passer en seconde pour escalader la petite route qui vous y emmène. Un virage, un camping-car, un petit pont, un autre virage et boum, l’horizon change de couleur : la lavande en cinémascope, avec les parfums en odorama. Une version bio de Sephora… Le déclencheur crépite et les abeilles bourdonnent.




Mais le soleil fini par tomber derrière le plateau, il est temps de rentrer. Alors on se laisse tomber dans le Verdon qui vous ramène sur la Durance. En guise de souvenir, caché dans le coffre, un plant clandestin embaume l’habitacle de senteurs qui résument la journée. Tout ça pour tenter de récréer à la maison un petit bout de ce coin de paradis. Prendra, prendra pas ? De tout façon on y retournera !


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Rebond


Cher(e)s amis, famille, collègues, complices, Angelina Jolie, fans, potes, groupies ou simple lecteur de blog, que tous vos doutes disparaissent, Daedalum is « back on track » après une période d’inactivité – longue au goûts de certains – mais nécessaire. Démission, déménagement, emménagement, aménagement, nouveau boulot, nouvelles têtes, anciennes têtes pas vues depuis longtemps, nouvel écran, nouveau cerf-volant, que sais-je encore – ah si – PC ressuscité, nouveau canapé… bref les dernières semaines ont été bien occupées. Mais maintenant que le dernier cadre est posé sur le dernier clou planté et que la poussière retombe, je peux enfin reprendre la plume (et l’hélice).

Me voici donc Salonais, maugréant contre le moindre nuage venant masquer le soleil, pestant contre ces &#%!$@& de Parisiens qui encombrent ma route, siestant au doux son des cigales au fond des calanques. Bref vous l’aurez compris, tout va bien dans le meilleur des mondes. Certes il manque encore une condition pour que tout aille pour le mieux, mais Angelina je sais que tu lis ces lignes et tu sais comme moi que Brad s’occupera très bien des jumeaux tout seul. Tu verras, mon nouveau Salon est très confortable.

Et mes amis, voyez-vous, si Daedalum n’était pas actif en cette période de congés, c’était à la fois pour faire le plein d’actualités, de photos et aussi pour se demander un peu où le vent allait emmener ma plume et mon viseur dans les mois à venir. Aussi il est possible que l’hiver prochain transforme la chenille en papillon et que Daedalum change de robe voire plus si affinités. Wait & See.

Mais en attendant, j’ai quelques billets en stock pour les semaines à venir, où il sera au moins question de tourisme spatial, de Provence, de design, de Colorado, d’avions, de Salon, de photos et de Verdon. Il sera aussi également question de Québec, puisque votre serviteur s’en va visiter cette belle contrée tout début septembre. S’il me sera difficile de tenir un carnet de route comme aux États-Unis, comptez sur moi pour tout vous raconter au retour.

Quoi qu’il en soit chers amis, merci de votre impatience, et j’espère que la suite vous plaira. Que ce soit le cas où non, les commentaires sont mon seul moyen de le savoir. Exprimez-vous ! En attendant, Lucy vous salut bien !



Veille

Bonjour à tous,

Juste un petit mot pour vous signaler qu’en cette période de déménagement, Daedalum risque d’être très calme disons jusqu’à la mi-juillet, histoire que les cartons se fassent et se défassent, et que le Dieu Electron m’autorise à me reconnecter au web du côté de Salon de Provence…

Stay tuned

Où l’on reparle des Suisses

Deux bonnes nouvelles récentes en provenance de Suisse voisine.

La première concerne le projet Solar Impulse de Bertrand Piccard et André Borschberg, après l’accomplissement d’un premier vol de 25h sur la machine, et cela alors que l’avion n’est pas encore construit ! A l’instar des grands constructeur, de manière à débroussailler les problèmes d’ergonomie, de qualité de vol, de procédures, de pannes et aussi de faisabilité (en particulier le vol de nuit pour avion solaire…) au plus tôt, l’équipe de Solar Impulse et l’EPFL ont développé un simulateur très réaliste de la machine, alors qu’un prototype de la cabine a été construit. De fait Bertrand Piccard a pu s’installer au commande de son avion virtuel, accompagné par un visuel à 210° projeté sur écrans autour de la cabine. Décollage virtuelle de Payerne mardi dernier à l’aube, et atterrissage 1 jour et 1 heure plus tard. Re-belote aux mains de Borschberg le surlendemain. Pas de soucis particulier pour le moment, si ce n’est que la station du pilote doit être légèrement revue pour encaisser un peu plus facilement les heures de vol. Le comportement en vol virtuel à l’air sain même si la tenue des paramètres semble délicate. Le projet continue d’avancer sur un bon rythme, et leur promoteur se sentent confiant pour 2011. A noter pour la bonne pérennité du projet, Clarins a rejoint la liste des supporters officiels du projet.

Vous pouvez revivre ces deux vols en accéléré sur leur site très bien réalisé : http://www.solarimpulsevirtualflight.com/


Photos © Solar Impulse/ Stéphane Gros

La seconde nouvelle est le premier vol de démo de Yves Rossy – Fusion man – devant la presse la semaine dernière également. Après avoir transporté les journalistes en hélicoptères sur une crête dominant le Chablais, Yves Rossy s’est élancé d’un avion à 2500m d’altitude avec sa nouvelle aile à réaction et a fait plusieurs passages devant les caméras, et c’est même permis un petit tonneau en fin de démo pour bien montrer la maitrise qu’il a acquis avec son engin. Quelques minutes plus tard, il a atterrit sous voile sur l’aérodrome de Bex où il a donné sa conférence de presse. Rappelons que Rossy est le précurseur du concept d’homme volant, car il pilote son aile uniquement en positionnant son corps par rapport à son aile et à l’air. Il est ainsi capable de prendre les trajectoires qu’il souhaite et même d’avoir des dénivelés positifs contrairement aux parachutiste habillés de wing-suit. Prochaine étape : un peu plus de puissance sur l’aile (2x70kg au lieu de 4x22kg), un peu plus de finesse sans doute, plus de fiabilité et de simplicité et peut être à la clé de tout ça une tentative de traversée de la Manche pour le centenaire en 2009, voir même du Grand Canyon.

http://www.fusionman.ch/

Pour un film HD du vol, rendez vous sur le site Pionnair-GE

Biscarrosse

Aéronautique. Voilà un mot bien inspiré. Comme tout le vocabulaire relatif à l’aviation, il est fortement empreint de connotations navales et marines. Les avions et les bateaux sont des machines dont les formes pourtant très différentes cachent des similitudes parfois très fortes. En premier lieu, ni l’une ni l’autre ne sont terrestres et elles échappent de fait au royaume du banal. Leurs capitaines en retirent d’ailleurs une aura toute particulière qui les distingue du commun des mortels. Elles symbolisent toutes deux le voyages, la conquête de l’homme sur l’élément. L’une flotte sur l’eau – merci Archimède – quand l’autre flotte dans l’air – merci Bernoulli. Elles sont capables des plus grands exploits mais n’en restent pas moins extrêmement fragiles. Les hélices, le gouvernail, la voilure, le carénage, bâbord, tribord, le pont, le courrier, la soute, on pourrait trouver des exemples de points communs à foison.

Alors naturellement, l’idée de marier les deux ne date pas d’hier. Premier vol des frères Wright en 1903. Premier déjaugeage d’un hydravion sur l’étang de Berre par Henri Fabre en 1910, moins de sept ans plus tard. Tout d’abord munis de simples flotteurs en guise de train d’atterrissage, le dessin des hydravions s’est rapidement affiné pour donner dans les années trente des machines somptueuses, rapides et efficaces dont on a bien cru qu’elles mettraient au placard les avions terrestres et leurs encombrantes pistes de décollage. Bien évidemment en mariant l’avion au bateau, on maria le meilleur de la paire : des courbes pour fendre l’eau et des courbes pour fendre l’air. Et bien évidemment, leurs capitaines en profitèrent pour rajouter le mystère du marin au prestige de l’aviateur.

La France étant un des creusets les plus fertiles en terme d’aviation, il est logique qu’elle compte les plus grands temples de l’hydraviation. Parmi ceux-ci, Biscarrosse et son lac. Le site fut choisi en 1930 par Pierre-Georges Latécoère pour servir de point de départ à ses hydravions, qui devaient porter loin les couleurs de l’aéronautique française. Bien sûr on connait tous la suite. Bien sûr les pistes encombrantes ont gagné, et les hydravions sont devenues des bêtes anachroniques. Mais Biscarrosse est resté ce temple et une des rares hydrobases actives à plein temps du territoire.



Tous les deux ans s’y tient à l’Ascension un des plus grands rassemblements d’hydravions d’Europe. Ascension rime avec pont et cette année elle rimait même avec 1er mai, et Dieu – grand amateur d’hydravions – avait installé une tempête de ciel bleu sur l’Hexagone pour l’occasion. Et votre serviteur – grand amateur d’hydravions – y était aussi mais pour une fois il ne s’est pas contenté de faire des photos, puisqu’il faisait partie de l’équipe de piste. Pour faire court, il s’agit de la bande de rampants en gilets jaunes fluo qui s’évertuent à essayer de guider les avions sur le tarmac et à les parquer au cm, la place étant comptée. Très bonne expérience soit dit en passant, malgré les courbatures à pousser et repousser les avions sur la ligne centrale. L’occasion également de monter à l’arrière de certains hydravions pour un tour au dessus de la pinède et de la plage, mais ceci est une autre histoire…


Merci à © S. Beilliard pour la photo de gauche, et à l’équipage du Caravan pour l’autre



Sur le petit porte-hydravions de Biscarrosse, on pouvait trouver cette année entre autres quelques Cessna, du petit 150 local au grand 208 Caravan descendu de Suède pour l’occasion, des Piper Cub, un magnifique Beaver, un Maule (peu élégant dans sa version terrestre, mais superbe en hydro, surtout quand il est bichonné à la British), un monstrueux AT802 FireBoss bombardier d’eau. Concernant les hydro à coque, un Twin Bee, un Lake Renegade, le tout dernier Dornier S-Ray et une ribambelles d’hydroULM au design très recherchés. Clou du spectacle, l’incroyable Dornier Do-24ATT, dont les traits reptiliens font de lui le dernier dinosaure d’une longue et belle lignée. Surmotorisé par trois turboprop en remplacement des BMW à piston d’origine, le Do24 est réellement un avion unique, au propre comme au figuré.




Biscarrosse, ce n’est pas qu’une hydrobase, c’est aussi un petit aérodrome duquel s’élançaient les démos aériennes variées qui venaient ponctuer l’après midi




Enfin, après les démos, une fois que le public est reparti chez lui plein de bon souvenirs, et que le soleil se couche, commence un dernier spectacle :





Biscarrosse, vous l’aurez compris, restera un excellent souvenir. Rendez-vous est donné pour 2010, et il sera alors temps de célebrer le Centenaire de l’Hydraviation.

Direction Poutine country

Et non, et non, ce n’est pas ce que vous croyez, je ne retourne pas en Russie. Non, cette année, direction le pays de LA poutine, vous savez ce met fin et onctueux qui fait le bonheur de nos amis québécois ! Rien d’autres que des frites recouvertes de cheddar fondu et de sauce barbecue. j’en rêve depuis le jour où on m’en a parlé ! Et bien ca y est, après des années d’annulations et de report, j’ai enfin pris mes billets pour deux semaines au pays des Cariboux. Sortie nationale en septembre !

Gone in sixty seconds

Ca y est, il est mort. :((

Ca aura été très rapide, quelques secondes toutes au plus. Depuis presque sept ans nous étions pour ainsi dire inséparables. Nous nous étions connus en 2001 lors du Salon du Bourget. Depuis nous étions parti ensemble en Islande, en Russie, au Maroc, aux States. Où il allait j’allais. J’avais même invité toute sa bande au Pakistan. Pas une photo de lui sans moi. Grâce à lui, je me sentais fort, il me renvoyait une certaine assurance, m’avait fait passer à l’âge adulte, à un âge où on se sent toujours trop jeune. Grâce à moi en échange, il s’affirmait, s’affinait, s’épanouissait, s’épaississait. Derrière lui je pouvais toujours masquer ce que j’avais de plus sensible.

Mais voilà, il a toujours vécu sur le fil du rasoir. Il avait déjà eu chaud aux poils deux ou trois fois, souvent à cause de moi. On m’avait bien dit qu’à jouer avec des ciseaux, on peut blesser quelqu’un. Je l’avais même défiguré une fois, un jour d’alcoolémie, mais il ne m’en a jamais tenu rigueur. Accidents ou actes manqués ? Lui comme moi on savait que cela allait mal finir. Au fil du temps sa fidélité était devenue encombrante. Sa protection, emprisonnante, toujours à me coller, à donner une image de moi qui me plaisait de moins en moins. Et voilà que j’ai été pris d’un accès de passion. Ou de lucidité. En sept ans lui n’avait pratiquement pas changé. Moi si. Alors ce soir j’ai craqué, et les yeux dans les yeux, je l’ai achevé. Il n’a pas bronché.

Ce soir, j’ai perdu mon bouc.

Paris, c’est fini

Je n’irai plus jamais,
Bosser chez Sagem,
Je n’irai plus jamais,
Ca y est, j’ai démissionné,

Je n’irai plus jamais,
Et je pars sans peine,
Je n’irai plus jamais,
Comme les autres années;

Paris, c’est fini,
Et dire que c’était la ville
De mon premier amour,

Paris, c’est fini,
Je ne crois pas
Que j’y retournerai un jour.


Et oui les amis, aujourd’hui, jour pas comme les autres, aujourd’hui, jour de rupture. Partir, oui, mais pour où, et pour quoi ? Et bien partir de la région parisienne d’abord, pour trouver un coin un peu plus ensoleillé, et quitter les avions de chasses pour trouver les voilures tournantes ? Les quoi ? Les ca !


© Alexandre Dubath – Provence Air Spot

Cet été sur vos écrans !

Vent d’hier, vent d’aujourd’hui

La Baie de Somme fait partie de ces coins de France que j’affectionne particulièrement. Rien de flamboyant, mais un petit terroir au cachet tout particulier, une situation exceptionnelle, une variété de paysages, une végétation surprenante, une faune très riche, et tout ça à deux heures d’ici. Bienvenue chez les Ch’ti du Sud

J’aime m’y balader au moins une fois par an, de préférence lors du Festival de l’Oiseau qui se déroule en avril. On s’en souvient, l’an dernier, l’été a eu lieu en avril et ça avait permis quelques photos colorées. En 2008, avril est des plus classiques et ma sortie annuelle là bas était plutôt couleur grisaille. Dommage, parce que du coup vous ne verrez pas photo de ma chasse aux phoques en pirogue au milieu des bancs de sable de la baie, ni de ma traque du sanglier dans les dunes du Marquenterre. Dommage, c’était bien sympa, et les deux étaient au rendez-vous.

Outre sa Baie, ses oiseaux et sa chasse, la Somme (et plus globalement la Picardie) est réputée pour son vent. Un vent généralement sans excès, mais régulier, qui donne à cette région un des meilleurs potentiels éoliens de l’Hexagone, avec la Bretagne, et le Languedoc Roussillon. Les Anciens l’avaient bien compris, et les moulins à vent y poussèrent régulièrement, au sommet des collines, pour en tirer profit et moudre leur grain. Parmi ceux-ci, le moulin de la commune d’Eaucourt-sur-Somme (moins connue que son maire, Henri Sannier), construit au XIXe siècle pour alimenter les boulangers d’Abbeville. Mais l’industrie est arrivée, et les moulins n’ont pas pu faire face aux minoteries. Alors on abandonna les moulins, et on se désintéressa du vent et de sa force.

Ce n’est que récemment qu’on se préoccupa du sort de ce moulin. Racheté, et restauré en état de marche, il permet désormais de voir comment fonctionnaient ces géants d’antan. On apprend donc à toiler les ailes du moulin, à faire pivoter le toit pour le mettre face au vent, à embrayer le hérisson sur le rouet pour activer la meule, à y jeter les blés et à en tamiser la farine. De la jolie mécanique en bois et toile, aérodynamique mais pas aéronautique (les ailes pèsent 12t, le toit 20t !), et des efforts récompensés par un goûter avec le pain issu de notre farine et des confitures maisons à tomber à genoux. Merci aux guides-meuniers d’avoir préparé tout ça.

Ce n’est que récemment aussi que le vent et à sa force revinrent à la mode. Par tous les sports de voile, évidemment, et plus prosaïquement par le besoin en énergie grandissant. Les Anciens ne s’étaient pas trompés, et après force études statistiques, les études ont montré que le coin le plus intéressant des alentours pour installer un champ d’éoliennes était le site même du moulin. Rien d’étonnant donc à ce qu’on découvre une demi-douzaine d’éolienne à deux pas du moulin. Que dirait notre brave Don Quichotte face à ces géants blancs, encore bien plus imposants que les moulins qu’il combattait ? Oserait-il s’y attaquer ? Il faut dire que les bêtes sont impressionnantes. 120m de haut en bout de pale, 80 mètres de diamètre, 2 mégawatt en pleine puissance. Woushhh, woushhh, woushhh, elles découpent gentiment et en sourdine l’air qui s’y aventure.

Difficile pour autant d’en penser quelque chose. C’est élégant certes, surtout avec ces pales magnifiques qui comptent autant de lignes droites qu’un Spit. C’est propre certes, cela ne nécessite aucun carburant, et est complètement démontable au besoin. Certes, ça permet aux petites communes rurales d’avoir de nouveaux revenus. Mais ça pousse un peu partout, car la France a pris l’engagement de porter à 20% sa part de production d’énergies renouvelables d’ici 2020. Aujourd’hui les barrages en représentant déjà 13, et arrive à saturation, et l’éolien, mois d’1% ! Alors les collectivités ne jurent que par l’expansion de l’éolien, ce qui en fait surtout un business juteux, d’autant plus qu’EDF est tenue d’acheter l’énergie produite au prix fort de 8cts le kilowatt. Juteux, on le voit bien, mais est-ce efficace ? Ca le serait si le vent soufflait en permanence, mais ce n’est pas le cas. C’est même le cas moins d’un quart du temps au final. Bref on peut se demander si on ne ferait pas mieux de mettre cet argent là à isoler les logements pour réduire la consommation, plutôt que d’essayer d’augmenter la production. Les éoliennes, un joli miroir aux alouettes ? De l’écologie trompeuse ? Mon brave Sancho Panza, remonte vite sur ton âne, nous avons un nouveau combat à mener !

Une photo pour le site du 02.003 :o)

Vous vous souvenez des photos de Cambrai ? Et bien mon ami Sergio, créateur de site web pour ses copains à ses heures perdues (on lui doit entre autre ceux de FoxAlpha, de Ciel & Partage, de la FAQ de F.R.A., de l’Amicale Salis, sur lesquelles vous retrouvez déjà des contributions de votre serviteur, puis récemment le site de l’escadron 01.002 Cigognes), a pensé que l’une d’entre elles pourrait bien servir d’entête pour le site du 02.003 Champagne, escadron de Mirage 2000D basé à Nancy, qui vient d’ouvrir ses portes !

Lisbonne – Retour du Soleil

Et la lumière fut !

And yet more to come…

Lisbonne – N&B

On continue le week-end. Ville côtière, ville d’océan, le climat change vite à Lisbonne. Alors quand les nuages bâillonnent le soleil, on met les couleurs au placard et on regarde ce qui se passe en noir et blanc, ou presque…

Still more to come…