Le Rêve Américain – Part V – Mojave

Quoi de neuf depuis Shoshone ? Et bien moulte route et moulte belles choses à clé. Etant donné les prévisions météo qui annoncent un temps de mois de Janvier pour les deux jours à venir dans le coin, rien à sert d’y rester. Route vers le sud, traversée de zones désertes pleines de vide, de buissons qui roulent sur la route, de Joshua Trees aux formes torturées et de lacs salés. Première étape dans la banlieue très Est de Los Angeles, plus précisement Riverside, conté de San Bernadino. Je fais connaissance avec les autoroutes à cinq voies (plus deux bandes d’arrêt d’urgence, une de chaque côté) et les échangeurs à étages. Impressionnant au début, mais finalement bien fichu et pratique. Je m’arrête donc à March Field, aujourd’hui une base de C-17 de l’USAF, et qui héberge par ailleurs un joli petit musée en plein air. Avions certes poussiéreux, mais en bon état et une belle collection de l’inventaire de l’USAF depuis la fin de la guerre. Un SR-71 de plus à mon actif.


Puis retour vers le Nord, direction Antelope Valley, un plateau au Nord de Los Angeles, qui rassemble trois des haut lieu de l’aviation depuis la fin de la guerre également :
* Edwards Air Force Base, alias Muroc Field, que vous connaissez tous si vous avez vu ou lu l’Etoffe des Heros. C’est l’endroit d’où décolle tous les protos de l’USAF et de la NASA, l’endroit qui a vu naître le vol supersonique, le vol hypersonique, le décollage vertical, les avions furtifs, la navette spatiale et j’en passe. La liste des premiers vols effectués ici doit être écrit en taille 7 pour tenir sur un A4 recto verso.
* Mojave Airport, qui a changé de nom pour Mojave SpacePort depuis le succès en 2005 du premier vaisseau spatial civil, SpaceShipOne, construit par Scaled Composites qui a ses bureaux à Mojave, de même qu’Orbital Sciences, BAE, Flight Research Int’l etc. Bref, il règne à Mojave un esprit pionnier, qui faisait bien défaut dans l’aéronautique civile, mais j’en ai déjà parlé.
* Palmdale, Plant 42. Une base de l’Air Force qui ne contient que des usines : Lockheed Skunk Works, Boeing Phantom Works, Northrop Grumman. Bref l’endroit d’où sont sortis tous les black programs depuis le premier : le U-2. Puis les A-12/SR-71, F-117, Darkstar, Have Blue, et bien sûr le B-2.


La visite d’Edwards est prévue pour le lendemain, mais je suis déjà tout excité à l’idée de côtoyer un endroit qui m’a fait rêver depuis tout jeune. Les avions de record, c’est ici, les avions spéciaux, c’est ici, les avions spatiaux, c’est ici, les pilotes d’essais sans peur et sans reproche, c’est ici, le boui-boui de Pancho Barnes, c’était ici. Bref c’est un peu le centre du monde, le sommet de la Grande Ziggourrat pour paraphraser Tom Wolfe. Je coupe un peu dans la pampa, au milieu des Joshua Trees et des buissons qui roulent. La base est là, quelque part au Nord. Je roule, je roule, la route est droite et déserte, et puis un point sombre grossit à l’horizon sur le côté droit de la route. Un gigantesque panneau d’accueil, à l’américaine. Ca y est j’y suis : Edwards AFB.

Je prends une route que j’avais repéré sur Google Earth qui évite les postes de gardes et contourne le lac salé par l’Est. La base est énorme et il faut bien 1h pour en faire le tour. Au détour d’un virage, apparait le lac, gigantesque, plat, ocre, couvert de mirages. C’est le plus grand lac salé d’Amérique du Nord. Il contient 16 pistes d’atterrissage, de toutes dimensions et de toutes orientations, ce qui est bien pratique lorsqu’on doit se poser en urgence. A l’horizon s’alignent les hangars. Juste derrière, un gros grain s’abat sur Mojave. J’espère que c’est passager et que la pluie ne s’invitera pas pour la visite le lendemain, comme l’annonce la météo avec ce vilain front froid qui a fait tomber de la neige à South Tahoe et Yosemite depuis que j’en suis parti.

J’arrive enfin à Mojave au soleil couchant, avec un magnifique double arc-en-ciel en guise d’accueil. Mojave, c’est aussi un lieu de stockage pour avions civils en recherche d’emploi. On y voit quelques MD-11 de Swissair, et d’autres avions de compagnies américaines ayant fait faillite.

Je pose enfin mes valises, dans un motel qui longe la voie de chemin de fer. Vous savez ces longs convois de ferroutage, avec trois loco diesels qui tractent une tetrachiée de wagons, et qui mettent un coup de corne à chaque passage à niveau, comme dans les films. C’est super sympa dans les films, mais quand on « dort » à côté d’un passage à niveau, on s’en lasse assez vite. Allez, dodo quand même, demain levé tôt pour être à l’heure au rendez-vous à l’entrée de la base, et réaliser un autre rêve de gosse.


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Le Rêve Américain – Part IV – Death Valley

Mes aïeux, quelle nuit ! Autant la première nuit à Yosemite avait été calme et bear-free, autant la seconde a eu son lot d’évenements. Je me pieute à 22h, tout fourbu de mon trek en prenant la précaution de boire une baignoire d’eau histoire d’éviter les courbatures. Conséquence logique, je me réveille en pleine nuit avec une envie pressante. Bon, je croise les doigts pour ne pas croiser Papa ours et Maman ourse sur les 50m qui me séparent des toilettes. Aller sans problème, retour sans problème. C’est au moment où je m’apprête à rentrer dans ma tente que j’entends juste sur ma gauche un tonitruant « GO BEAR GO GO, GO BEAR », et un faisceau de Maglite qui s’agite en tous sens. Rassemblant tout mon courage, je plonge dans ma tente jusqu’au fond de mon sac et referme illico la fermeture éclair. Dix secondes plus tard, un gros truc passe au galop juste devant ma tente en grognant, suivi de près par le Ranger qui continue à brailler tout ce qu’il peut pour effrayer la bestiole… Youpi !!! Dix secondes au toilettes en plus et on aurait bien rigolé, le ranger chassant l’ours chassant le Robin en calbute…

Je devenais donc de fait officiellement l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours. Forcément, après ça on met un peu plus de temps à se rendormir, en cherchant vainement la réponse à la question « Mais qu’est ce que je fous là ??? » Et une heure après, encore un cas (ce coup, une variante : « GET OUT BEAR, GET LOST »), puis des coups de feu, puis encore un GO BEAR. Réveil 7h, personne ne m’a mangé une jambe pendant la nuit, tout va bien.

Je reprends donc la route, et il est temps car un gros front froid et en train de s’enfoncer dans les terres. A 10h, lorsque je repasse le Tioga, le ciel est bien couvert. Je rattrape mon retard sur le front qui descend comme moi vers le Sud, mais moins vite que moi. Bridgeport, Big Pine, Low Pine, et je bifurque direction la Vallée de la Mort, Death Valley en local. La route devient un long ruban rectiligne noir, avec personne dessus, et personne aux alentours, pendant une bonne centaine de km. En plein désert, on monte à 4000ft, puis on descend dans une première vallée à 2000ft, puis on remonte à 4000ft, sous un soleil de plomb (il y a des endroits pour ravitailler en liquide de refroidissement tellement les moteurs encaissent)

Et la on redescend à 0ft ! C’est pas tous les jours qu’on se tape plus de 3000m de dénivellé dans la journée, du Tioga Pass au fond de Death Valley, qui est en dessous du niveau de la mer. Et Death Valley, c’est un peu la Lune en couleur. C’est désertique. Le ciel est bleu foncé. Le soleil tape dur. Le fond est constitué d’un lac assechée, devenu aujourd’hui une grande étendu de sel et de poussière. Mais tout le spectacle de Death Valley réside dans les deux massifs qui la bordent à l’Ouest et surtout à l’Est. Des massifs rocheux jaunes, rouges, ocres, bruns, verts, blancs, on trouve toute la palette. Splendide.






Mais la contemplation sera de courte durée car le front froid me rattrape, et un vent phénoménale se lève dans la Vallée, soulevant un nuage de poussière et de sable qui bouche la visibilité. J’arrive au camping dans lequel j’avais prévu de passer la nuit : pas un chat, et pour cause, il n’est même pas immaginable de monter la tente avec un vent pareil. Il va falloir passer au plan B : un motel pas trop loin. Mais pas trop loin, ici, ca veut dire 100km. J’arrive donc en fin de journée, à Shoshone, Nevada, 3 pelés et un tondu, ambiance Bagdad Cafe. Le motel est miteux, cher, mais il a le mérite d’être là et d’avoir le WiFi. Une bonne douche pour enlever le sable des oreilles, et il est déjà temps de préparer la journée de demain. Le front froid continuant de descendre, la pluie arrive et le froid aussi. J’abandonne donc mon plan initial de poursuivre dans la Vallée de la Mort pour visiter un musée dans la banlieue de Los Angeles, avant de remonter sur Mojave et Edwards AFB.


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Le Rêve Américain – Part III – South Lake Tahoe et Yosemite

Et voilà, on quitte Reno sur une magnifique victoire de Rare Bear après une course au coude à coude avec September Fury, qui cassera son moteur dans le dernier tour. Changement de style pour les jours à venir. On prend de l’altitude. Avec une étape à South Lake Tahoe dans un premier temps. Le Lake Tahoe, c’est un peu le havre de paix à la Californienne. Un joli petit lac à l’eau bien claire à 2000m d’altitude, bordé de pins et de sequoias. L’été c’est une station balnéaire huppée, l’hiver c’est une station de ski huppée. Mais c’est vraiment superbe. Dommage de n’y passer qu’en coup de vent. En plus j’avais dégoté un super motel à pas cher, tenu par une suisse allemande adorable, avec de grandes chambres tip-top en ordre.

C’est très joli, mais c’est pas forcément le monde des bisounours. Ici comme dans toutes les high sierra en été, le risque de feu de forêt est très grand, comme l’indique Smokey Bear. Le sol est juchée d’épine de pins sèches qui ne demandent qu’à s’embraser. De fait la plus grande vigilance est de rigueur, et les Rangers se chargeront de vous le rappeler le cas échéant.


Il est ensuite temps de prendre la route direction Yosemite Park si je ne veux pas arriver trop tard. J’ai beau avoir réservé l’emplacement de camping, c’est toujours plus agréable de planter sa tente… de jour, et je compte sur 4h de route. 4h de route effectivement pour arriver à l’entrée Est du parc, après un passage sur le Mono Lake et la montée du Tioga Pass (3031m) qui donne du fil à retordre à Titine qui est un relativement gros veau…

J’arrive donc dans le parc Yosemite à 17h30, ce qui me laisse a priori du temps pour faire la route qui me sépare du camping et arriver avant la nuit (19h30). La lumière de fin de journée est superbe et les panoramas aussi. Je m’arrête par ci pour un faire un, par là pour en faire un autre. Le parc est de toute beauté, constitué de grandes étendues de pins et de séquoias, de lacs, de formations géologiques toutes particulières. Si ça ne tenait qu’à moi, je m’arrêterai tous les 500m pour faire des photos.

Un coup d’oeil à la montre : 18h15 !!!! Oulala, mais je suis encore loin du camping et l’heure tourne. Il faut dire que le parc n’est pas petit (3000km²), et que tout le monde roule au pas pour admirer la contrée. Mince, va falloir que je m’énerve un peu si je veux dormir « confortablement » ce soir. En fait, il faut compter 1h30 pour rallier le camping depuis l’entrée Est. Et avec les photos, j’arrive enfin à Upper Pines Campground à 19h. La Yosemite Valley est déjà dans l’ombre. Ca va être chaud. J’arrive à l’entrée, le bureau d’accueil du camping est fermé depuis… 16h30. Fonctionnaires !!! Bon, je rentre avec la voiture, en espérant trouver mon emplacement libre, et on se débrouillera plus tard avec les Rangers. Cela étant dit, le camping est au pied d’une falaise de quasiment 1000m de haut, l’environnement est magnifique. Ouf l’emplacement est libre, j’y installe ma petite tente fissa, au milieu de motorhome gros comme des autobus. Evidemment je me galère parce que c’est ma nouvelle tente et je découvre le montage en live. Hop, c’est enfin monté tendu, mais ca y est il fait nuit. J’enchaine sur la bouffe avec mon nouveau réchaud ($50, alors qu’en fait on trouve des recharges CampingGaz même ici, je suis deg’), dans le noir, mais vu la gueule de la bouffe c’est peut être pas plus mal.

Je m’enfile ça vite fait, le stress retombe, et je prépare tranquillement ma balade du lendemain à la frontale. Mon choix est fait, ça sera un trek de 25km jusqu’au sommet de Glacier Point, en haut de la falaise qui surplombe le camping. Ce faisant un Ranger faisant sa ronde nocturne à la Maglite se pointe à ma table. Pas de soucis pour l’arrivée tardive, il avait bien prévu que je viendrai. On remplit la paperasse et il me fait un topo sur … les ours. Et oui, Yosemite, c’est 3000km² préservés à l’état complètement sauvage, exception faite de la Yosemite Valley et des sentiers de rando. On y trouve donc toute la faune sauvage, dont loups et ours. Ces derniers ont bien compris que les campings étaient du pain béni pour eux quand il s’agit de se ravitailler. Et de fait ils viennent roder la nuit, à la recherche de nourriture, et difficile de tromper leur odorat. Ils ouvrent volontiers les voitures comme des boites de conserve si on a la malheur d’y oublier qqch qui sent bon, même du savon. Je vous parle pas des tentes. De fait là aussi les consignes sont strictes. Mon Ranger m’explique que tout ce qui a une odeur doit être enfermé dans un casier en métal fait exprès pour, les poubelles sont fermées/ renforcées, interdiction de jeter l’eau de vaisselle par terre etc. Ca n’empêche pas certains d’oublier, et donc les ours de continuer à roder. Que faire si on en croise un ? Là aussi c’est très simple, il faut l’agresser. Se pointer vers lui en braillant « GO BEAR, GO !!! » comme si on supportait l’équipe de foot du coin, faire du tintamarre avec ce qu’on à sous la main. Ca le fera sans doute fuir, et surtout ça alertera les voisins et les Rangers. En dernier recours , et au diable les écologistes, il faut caillaisser la pauvre bête pour la faire fuire. « Bien M’sieur, oui M’sieur ».

Je range mes affaires et vais me coucher au fond de mon sac, quand j’entends au loin « Go bear, go !!!! ». Humm, ambiance. Je prévois déjà ma lampe torche, la télécommande de l’alarme de la voiture et des munitions au cas où. Cela dit je suis bien crevé et m’endors de suite. La nuit fut calme, si ce n’est les trois ours que j’ai du tuer à mains nues parce qu’ils voulaient me piquer mon Yop les salauds, … dans mes rêves bien sur.

Réveillé par le soleil à 7h30, le tente est encore là, la voiture aussi, les voisins aussi. Je me prépare vite fait et à 8h30, me voilà sur le Mist Trail, direction Nevada Falls dans un premier temps, puis Glacier Point « dans la foulée ». J’avale les premiers 600m de dénivelé en 3h. Le panorama est somptueux, ici tout est grand et grandiose. Les photos ne rendent pas 1/10e de ce que ca peut être en vrai. Je continue gentiment les 8km qui me séparent de Glacier Point, ou je compte casser la graine vers 13h30. Sauf que les salauds me font d’abord redescendre de 300m, et donc remonter ensuite de 600m. Il est 13h, soleil au zénith, à 2000m+, avec 15km dans les pattes, c’est un peu galère et j’ai hâte d’arriver en haut. Finalement j’arriverai à 14h15, tout naze et ne pensant qu’aux sandwiches au fond de mon sac. Là haut le point de vue est superbe, je suis à l’aplomb du camping d’où je suis parti 5h30 plus tôt. Malheureusement la visi n’est pas très bonne car un incendie de forêt plus en aval disperse une fumée blanchâtre assez persistante. J’enfile tout mon miam, et je pars pour une sieste réparatrice. Heureusement le dernier bout de la balade n’est que de la descente jusqu’au fond de la vallée. Toutefois, 2h de descente, ça fait mal aux pattes aussi. J’arrive donc enfin en bas avant 18h, quasi-mort mais heureux après un superbe trek au milieu de panoramas gigantesques, d’apic vertigineux, de cascades, de séquoias, de petits écureuils pas farouches. Pas vu d’ours toutefois et peu de rapaces. Tant pis, de toutes façon je m’étais pas encombré du télé.




Demain on replie la tente, on retraverse le parc dans l’autre sens, on descend le Tioga Pass et direction le sud et la Vallée de la Mort. Finie l’altitude, on passe sous le niveau de la mer.


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Mon Rêve Américain – Part II Bis – Reno Air Races

Quand j’avais 14 ans je lisais les Warbirds Worldwide que me passait mon oncle, et j’attendais toujours le numéro de fin d’année, car c’est celui qui relatait les courses de Reno de l’année. Et je bavais sur des noms comme Strega, Dago Red, Rare Bear, Precious Metal, Critical Mass, Super Corsair etc.

Reno, c’est le seul survivant d’un concept qui avait une bonne audience dans les années 30 : les courses d’avions. A l’époque il y en avait plusieurs sur le territoire américain, tout au long de l’année, récompensée par des sommes intéressantes. Des pilotes comme Jimmy Doolittle s’y firent un nom. Le concept est simple : un « hippodrome » balisé par des pylônes, des avions survitaminés qui doivent parcourir un certain nombre de tours et que le plus rapide gagne.

70 ans plus tard, il n’y a qu’à Reno qu’on peut encore voir cela. Mais en grand ! Reno Stead Airfield, c’est un plateau à 1500m dans la Sierra, à deux pas de la plus grande des petites villes du monde. Et pendant un semaine par an, c’est le rendez-vous des amateurs de métal hurlant de la planète. Ici, on voit des avions uniques. Tellement uniques qu’ils sont tous affublés d’un nom, et personne ne parle du Sea Fury rouge ou du Mustang violet, mais de September Fury ou de Voodoo. Unique parce que d’ailleurs, ce ne sont plus ni des Sea Fury, ni des Mustang. La forme générale est là, mais tout est modifié, allégé, gonflé dans un seul but : la vitesse. Et les moteurs développent pour certains plus de 4000ch (le double de la puissance initiale) et propulsent ces obus ailés à plus de 800km/h à 50m du sol. Et les vétérans Strega, Miss America, Precious Metal Rare Bear sont là et encore vigoureux.

Reno, ce n’est pas un meeting aérien. C’est une course. Une vraie, avec des circuits, des catégories, des écuries, des qualifs, des sponsors, des stands, des mécanos, des chronos, des dépassements, des sorties de trajectoires, des gagnants, des perdants, des casses mécaniques, des casses humaines aussi malheureusement. Alors, certes, entre deux courses, il y a une démo ou deux, mais c’est vraiment pour faire passer le temps. Et quand on y reste un peu de temps, on voit le moral des équipes évoluer au fur et à mesure des diverses fortunes et infortunes, on voit les moteurs se faire changer parce que cramé sur la dernière course et surtout on voit les mécanos polisher les avions comme des pierres précieuses.







Ce que je retiendrai de Reno, outre le rêve de gosse qui se réalise, outre les zincs exubérants, et les courses à 500mph, c’est l’esprit. Partout des gens adorables, passionnées par ce qu’ils voient, respectueux des autres, entamant la discussion en toute occasion. Bref, génial. J’y retournerai sans aucun doute, mais la semaine ce coup ci. Halte au blabla, laissons parler les photos.

Mon Rêve Américain – Part II – Reno

Il parait que San Francisco est souvent plongé dans le brouillard, en fait de la brume qui vient de l’Ocean. J’avais du mal à y croire après la superbe journée d’hier, mais aujourd’hui j’ai eu un aperçu de ce que ça pouvait être. Je mets les valises dans le coffre, destination finale Reno, en passant par quelques étapes intermédiaires.

Tout d’abord fin de la visite de San Francisco mais en voiture ce coup ci. C’est vrai que quand on conduit dans les rues de San Francisco, on comprend vite pourquoi quantité de réalisateurs y ont tourné des courses poursuites. Elles ont beau être toute droites sur des kilomètres, elles montent, elles descendent avec des pentes impressionnantes, coupées par de petits paliers quand elles croisent une autre rue, ce qui limite la visibilité aux 100 prochains mètres. Tout ça en stop/priorité à droite. Une expérience de conduite intéressante. Pour le coup on apprécie les boites automatiques.
Et puis il y a Lombard Street, qui est aussi toute droite sur des kilomètres, jusqu’à se transformer en un serpentin de 20m de large, qui ondule entre des parterres de fleurs. La rue la plus tordues de toute la ville, avec un paquet de touristes en haut, un autre en bas, photographiant un troisième lot de touristes, ceux qui comme moi descendent la rue avec leur voiture.

Ensuite direction l’Ouest de la ville, en prenant les rues des cable cars, jusqu’à Alamo Park pour faire la photo carte postale, celle avec les Sept Soeurs, les sept petites jolies maisons qui finissent de compléter le tableau de « La fête à la maison ». Le ciel bleu se couvre gentiment de nuages bas venant de l’océan… J’espère que le Golden Gate ne sera pas dans le smog…
Je reprends la voiture et poursuis vers Golden Gate Park en passant par Ashbury Haight, le quartier qui a vu naître le mouvement hippie et où des Janis Joplin, Grateful Dead ou encore Jimmy Hendrix avaient leurs pieds à terre. Golden Gate Park, c’est le bois de Boulogne local, mais seulement pour les plantes vertes, sauf qu’on est aux USA, donc c’est la version XXL. Sur plusieurs km², un grand rectangle vert au sein de la ville bien agréable. Sur sa partie Ouest, il est bordé par North Beach, la grand plage de sable qui donne sur le Pacifique, ses vagues et ses requins.

Je remonte la plage vers le Nord direction le Golden Gate. Les nuages descendent gentiment, à moins que ce ne soit la route qui monte, et puis au détour d’un virage, voici le pont qui apparait. Du moins le bas du tablier, parce que tout le reste est dans la brume… Merdum. Mais en fait, en le traversant, la moitié Nord était à peu près dégagée.

Quelques photos plus tard, je reprends la route, traverse encore un pont sous un ciel radieux maintenant, direction Travis Air Force Base, base de KC-10 et de C-17, et autrefois base de bombardiers stratégiques. Le musée est en fait dans la base militaire, à deux pas de la piste. Il faut se présenter au Visitor Center, et là un sergent vous prend en charge et vous demande de le suivre en voiture jusqu’au musée. Pas de soucis, nous voilà au musée, le sergent me fait un petit signe de la main et … « au revoir et bonne visite ». Et me voilà petit Frenchie libre comme l’air au beau milieu d’une base militaire de l’US Air Force ! Et dire qu’à Roissy on a pas le droit de faire de photos pour cause de Vigipirate, ça laisse rêveur… Je visite le musée, avec des avions relativement bien entretenus sous un ciel limpide, avec entre autre un F-106 et un C-124 Globemaster II, une horreur de la génération des derniers avions de transport à pistons.



Sage comme une image, je quitte la base sans la visiter de fond en comble (ça serait con de finir à Guantanamo), et tire sur Reno. Bouchons sur Sacramento, puis superbe autoroute en serpentin au milieu des résineux pour monter jusqu’au Donner Pass (1800M) et vers 18h30 j’arrive enfin dans la plus grande des petites villes du monde, celle ou l’on peut divorcer en un jour, et dans le ciel de laquelle, 5 jours par an, volent les plus plus rapides des avions civils. La suite au prochain épisode…



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Mon Rêve Américain – Part I – San Francisco

Et bien mes amis, quelle entrée en matière ! Crapahute à pattes de 09h à 19h par une journée radieuse dans une ville sans pareil. Des rues aux pentes incroyables, des jolies petites maisons victoriennes multicolores, des buildings de verre, des petites places sympas, des « cable car » d’un autre siècle, des quais à n’en plus finir et qui vous emmène droit sur … Alcatraz. Alors si ce n’est mes pieds qui trouvaient les chaussures un peu étroites sur la fin, j’aurai bien continué à m’y promener 10h de plus !





Pour aujoud’hui et les jours à venir, n’hésitez pas à utiliser la carte ci-dessous pour « localiser » les photos.


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Le voyage

Et voilà, après 11h de vol et 24h après m’être levé, je peux enfin me coucher… à San Francisco !! 😎 Voyage sans encombre, si ce n’est qu’une fois bien sanglé sur mon siège hublot, je vois « mamie-oxygène » arriver droit sur moi avec sa machine à oxygène à roulette. Bingo, elle sera donc ma voisine pour 10h de vol entre Londres et Frisco. Une fois assise, elle débranche sa canule de la machine et la branche directe sur la sortie des masques au plafond, vous savez ceux qu’on vous montre avant chaque décollage. Ambiance. Le sourire me revient une minute après, quand une bombe atomique arrive et s’assoie deux rangées devant, avec un décolleté qui pourrait être un bon aperçu de ce que peut être le Grand Canyon…

Et que je me penche pour ranger mon sac, et que je monte sur les sièges pour ranger mes bagages, bref difficile de ne pas la remarquer et toutes les mamans donnent des coups de talons dans les tibias des monsieurs qui font semblant de me pas profiter du spectacle. De mon côté j’aborde ma voisine : « File moi le masque à oxygène Mamie, sinon c’est moi qui vais faire un arrêt cardiaque ». Là dessus l’hôtesse arrive : « Monsieur, vous désirez quelque chose ? » « Euh, oui, la jeune fille juste devant, là, s’il vous plait ! ».

Une fois la tornade passée, ma mâchoire retrouvée et l’avion décollé, je me surprend à contempler un tout autre spectacle par le hublot, beaucoup moins courant (et ayant beaucoup beaucoup moins d’admirateurs). En fait j’avais choisi un siège « hublot » pour pouvoir admirer l’Islande, le Groenland et les Rocheuses au cours du vol, mais il faut savoir que le siège 31A sur un 747 donne en plein sur l’aile, donc on contemple surtout l’aile, et éventuellement – au prix d’une douloureuse contorsion vers l’arrière – un bout du sol . Bref, nous décollons de Londres et partons vers le Nord-ouest ce qui amène le Soleil pile dans l’axe de l’aile, et fait alors apparaître les ondes de choc sur l’extrados. Superbe spectacle. La NASA avait bossé sur le sujet il y a quelques années pour identifier en vol la position des ondes de choc, mais avec un succès mitigé. Là, un beau trait d’ombre sur quasiment toute l’envergure matérialisait la position du choc aérodynamique, dû à la vitesse proche de Mach 1 (j’avais prévenu, c’est moins sexy qu’un 95D). Et au niveau 330, dans un air relativement calme, et bien l’onde de choc gigotait sur une amplitude d’un mètre à la grosse, alors que ce que ça doit être quand ça turbule !

Bref, je me remets de mes contemplations scientifico-poétiques, mate deux ou trois films, roupille à moitié en gardant un oeil sur la bombe de devant, et nous voilà San Francisco… caché par les nuages. Pas trop épais heureusement. Je récupère ma voiture, qui finalement n’est ni une Mustang ni un PT Cruiser (il n’y en avait plus) mais une … Hyundaï Sonata ! Vive le rêve américain !

Bon, je prends la route 101 direction le centre ville, et arrive sans me perdre à l’hotel, à deux pas de Fisherman’s Wharf. Il est 20h (5h heure française), mais je me décide à aller faire un tour pour voir et manger un morceau avant de me coucher. Il fait déjà nuit, pas grand chose à se mettre dans le viseur. Je me venge en allant boire une Bud au Hooters du coin. Petite photo d’ambiance pour ceux qui ne connaitraient pas…

Pour info, la fille dans l’avion était bien mieux que ça….

Allez au dodo !

Le Rêve Américain – Intro

Ca peut paraitre bête. Des millions de gens vivent en Californie, donc en soi y mettre les pieds n’a rien d’exceptionnel. Et pourtant.

Et pourtant, qu’on le veuille ou non, on grandit en entendant parler en permanence de ce qui s’y passe. San Francisco, L.A., Hollywood, Santa Barbara, Malibu, San Diego. Que des noms qui nous paraissent familiers, car sans cesse rabâchés au travers de la petite lucarne ou du grand écran. De fait, lorsqu’au final, on y met les pieds, ça a quelque chose de magique. Ca y est, on y est. Ca y est, cette vue sur la plage de Malibu, je la vois de mes yeux. Elles sont où les filles en maillot de bain rouges ? C’est ça la Californie.

Et puis tout le monde connait le Grand Canyon et Las Vegas. Tout le monde a vu les westerns tournés sur fond de Monument Valley. Tout le monde sait que Yosemite c’est haut, froid et plein d’ours. Tout le monde sait que la Vallée de la Mort, c’est bas, chaud à mourir et désert. Alors comme tout le monde, on a envie de voir ça.

Et quand par-dessus ça on est passionné d’aviation, l’Ouest américain c’est un peu le centre du monde. Parmi toutes les grandes avancées technologiques, tous les exploits de ces 60 dernières années, une grande majorité ont eu lieu là bas. Alors forcément, quand on est gosse est qu’on entend parler des courses de Reno – où les avions volent très vite et très bas, de la base d’Edwards – où volent les avions les plus modernes, des musées de Chino – remplis de warbirds, de Top Gun – école des as de l’US Navy, de Nellis – une des plus grandes bases au monde, de Groom Lake – alias Area 51, base top secrète, forcément tout ça reste gravé dans un coin de la mémoire. Un jour on se dit : « j’irai là-bas, voir ça de mes propres yeux ». Et par un beau jour, on y est. Et ce jour-là, mine de rien, c’est un peu la magie du rêve américain qui opère.

Alors pour les 22 jours à venir, bienvenu dans mon rêve américain.


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Almost Gone

Tente : Checked
Duvet : Checked
Carte mémoires : Checked
Caleçons propres : Checked
….

Derniers préparatifs, on essaye de penser à tout, on essaye de faire rentrer tout ça dans la valise, on se rend compte que ca va jamais tenir, on essaye de voir ce qui est indispensable, etc. etc.

Bref, J-1 avant l’aventure, et je suis à l’arrache !

Pontoise bis

Encore quelques unes pour la route




Pontoise

Comme tous les ans début septembre, un petit meeting sur l’aérodrome de Pontoise-Cormeilles, dans le Vexin. Mais plus années passent, plus le plateau est pauvre. Cette année, je me contenterai des répets



Une patrouille de yak pilotés par Krine et Baptiste Salis, l’Aeromach de Ali Osturk dans une démo hyper-dynamique, un Morane Paris très gracieux, voilà ce qu’on à ce mettre sous la dent. La PAF également et la patrouille Tranchant sur Fouga, ainsi que le Team Guinot.




Un ch’ti meeting pour la route

Dimanche, réveil 6h. Couché quelques heures plus tôt pour cause de mariage, c’est un peu dur. Mais allez hop debout, une chouette journée se profile. Rendez-vous est donné à 7h30 sur l’aérodrome de Chavenay avec Antoine et Fred pour allez faire un petit tour du côté du terrain de Lens-Bénifontaine, chez les Sang et Or (ceux du nord). Au programme quelques tagazous divers et variées, la patrouille Breitling rentrant de Bex, la démo de l’Alphajet et du Mirage 2000, Zephyr, Vampire, Jordanian Falcon, Cap 232. La météo s’annonce relativement bonne (du moins par rapport à ce qui nous tombe sur la tête depuis mai). Magneto 1+2, l’hélice du DR400 s’ébranle et nous voilà en l’air à 8h du mat en s’extirpant des brumes direction le ch’nord.

Une heure et quart de vol plus tard (j’en profite pour terminer ma nuit au fond du DR400), nous trouvons le terrain de Lens, à gauche derrière le terril. C’est un peu nuageux mais c’est sensé s’améliorer vers midi. On pose (comme une fleur), on parc parmi les avions de l’exposition statique, et on va prendre un café plus ou moins au soleil. Le meeting commence à 13h, ça nous laisse le temps de trainer nos guêtres et de saluer les têtes connues, dont toute la bande des Tators qui nous présenteront les avions au cours de l’après-midi.

Petite angoisse tout de même : on est sensé revenir à Chavenay à 21h après 1h20 de vol retour pour un atterro avant la nuit, soit un décollage dernier carat à 19h40. Or le Directeur des Vols nous annonce que la dernière démo finira à 19h35. Glurps, ca va être chaud les marrons. Le risque : devoir atterrir un peu n’importe où entre Lens et Chavenay quand la nuit tombera… Pas cool un dimanche soir quand on doit être au boulot le lundi matin… Mais bon c’est ça les joies du voyage aérien. Faut juste pas être exigeant sur les heures, voire les dates, de départ et d’arrivée.

On s’enfile un sandwich américain à l’huile et le meeting commence. L’axe de démo et surtout de décollage ne sont vraiment pas loin, surprenant pour un meeting français. Mais tellement mieux pour les photos. Exemple :



Vers 16h, le ciel se couvre gentillement mais surement, puis de moins en moins gentillement. Je sens déjà poindre l’instant à partir duquel la question ne sera plus « arriverons-nous à temps à Chavenay ? » mais « partirons-nous d’ici avant que le ciel ne nous tombe sur la tête ». Et puis, comme souvent, en fin de journée tout s’éclaircit, les nuages s’éparpillent, laissant les avions danser dans une superbe lumière, en particulier l’Alphajet du sieur Bolduc qui nous fait trois-quatre pirouettes.




Mais bon , il n’y en a pas que pour eux…

Fin de journée, le Mirage 2000 clos le débat et met tout le monde d’accord sur fond de soleil couchant. On saute dans le DR400, magnéto 1+2, on aligne en bout de piste en saluant la foule comme si on allait voler la vedette au Mirage. Plein gaz face à l’Ouest, et hop, cap au sud après le terril…

Crédit : Fanaviation

Finalement, on posera à Chavenay à 20h55, après une nav avec quelques pouces d’admission en plus, histoire de pas trainer. Le tout par une superbe lumière rasante qui creuse le moindre relief, en passant Arras, Amiens, Lens, Pontoise. Superbe. Retour à la maison 22h, un yaourt et au lit. Quelle journée !

Inspiration

L’autre jour je vous parlais du projet de tourisme spatial SpaceShipTwo, piloté par Burt Rutan, créateur d’avions géniaux et personnage inspiré. Si vous avez quelques minutes, écoutez-le parler de sa vision de l’évolution – ou plus précisément de l’absence d’évolution – depuis 25 ans en terme d’aéronautique et comment cela pourra changer.

Et on ne peux pas lui donner tort au monsieur. Pour que ça continue à bouger demain, il faut inspirer les gamins d’aujourd’hui.

Pitts

Il y a deux ans s’éteignait Curtis Pitts. 60 ans auparavant, ce Monsieur s’était mis en tête de dessiner un petit avion d’acrobatie, qui ne serait bon qu’à faire cela et pas grand chose d’autre, et pour pas cher. De manière à maximiser les performances sans être obliger d’utiliser des matériaux trop chers, il opta pour la formule du petit-biplan-surmotorisé. Le biplan avait l’énorme avantage d’avoir des ailes très courtes, sur lesquelles il est possible de mettre quatre ailerons et non deux, ce qui voulait dire que le petit bolide allait pouvoir tourner des tonneaux à une vitesse phénoménale. Inconvénient du biplan : la trainée énorme des deux ailes et surtout des haubans qui viennent rigidifier l’ensemble.

Pitts créa donc juste après guerre l’avion que l’on décrit encore aujourd’hui comme « l’avion de voltige » et auquel se comparent tous les autres. Les grands constructeurs d’avions sont caractérisés par le fait que leur dessin est toujours inspiré. Et Pitts fait partie de cette catégorie. Le concept qu’il a imaginé il y a 60 ans, s’il a forcément évolué depuis sur les machines de série, n’a pas pris une ride. Les formes caractéristiques du Pitts SpecialLittle Stinker pour les intimes – sont toujours aussi efficaces et reconnaissables. On peut toujours l’acheter, soit tout fait, soit en kit, soit simplement les liasses. Et cet avion à toujours un succès fou auprès des pilotes, même si au sol on ne voit rien devant et qu’il est difficile à poser. Et auprès des foules également : Pitts est passé dans le vocabulaire commun et désigne tout ces petits biplans multicolores aux trajectoires improbables.

La France compte encore un certain nombre de Pitts, dont deux sur le plateau de la Ferté-Alais. Un petit monoplace S1S et un biplace S2B, qui a pris l’air hier.





Ca bouge encore

Désormais, et pour coller un peu plus à l’esprit initial de Daedalum, je vais m’efforcer de vous relater l’actualité d’une poignée de projets aérospatiaux actuellement en développement et qui représentent aujourd’hui les vraies nouveautés et innovations en terme d’aéronautique. L’Aviation a eu 100 ans en 2003, et pendant ces 100 ans la croissance a connu plusieurs vitesses : rapide de 1914 à 1920, puis ralentie jusqu’en 1935, puis très rapide pendant la guerre jusqu’en 1945, puis une croissance sans précédent jusqu’à la fin des années 70 et depuis….plus grand chose, voire régression. Sait-on encore faire voler un avion commercial à vitesse supersonique ? Non. Les records établis dans les seventies resteront hors d’atteinte encore un bon bout de temps, et il faut s’attaquer à autre chose aujourd’hui pour innover.

Fini le temps du plus haut, plus loin, plus vite. On fait désormais dans le plus écologique, plus efficace, plus intelligent, plus automatique, plus rentable. Pour autant, ce n’en est pas moins louable, même si on ne fera jamais un film comme l’Etoffe des Héros sur les pilotes qui testent ces nouveaux avions et qui semblent bien ordinaires à côté d’un Chuck Yeager et son Bell X-1 ou d’un John Glenn assis au sommet de son pétard géant, prêt à défier le grand Ivan en orbite.

Ordinaires, pas tant que cela finalement. Je vous avais déjà fait part de mes pensées vis-à-vis de Bertrand Piccard et son projet Solar Impulse. Je continuerai à vous tenir au courant de l’avancée de ce projet, qui représente le vol écologique poussé à l’extrême, puisque à part l’énergie utilisée pour sa construction, Solar Impulse se contentera des rayons solaires pour faire le tour du monde. Au dernières nouvelles, 40 des 70 millions de dollars nécessaires au record sont assurés, via de solides sponsors. Vivement la suite !

Second projet d’intérêt : SpaceShipTwo ; SpaceShipTwo (SS2) représente la « démocratisation » de l’accès à l’espace. SS2 est le petit frère (mais grand par la taille) du petit SpaceShipOne (SS1). Vainqueur du X-Prize en 2004, SS1 fut le premier appareil construit, financé et testé par une compagnie privée à aller flirter avec les franges de l’atmosphère, à plus de 100km d’altitude.

La compagnie en question n’est autre que….
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Oiseau noir

Engoulevent. Un oiseau sombre. Qui se fond dans son environnement. Furtif. Un tel oiseau existe. Ce n’est pas le plus beau, pas le plus agile. Mais il est tout à fait spécial.

Engoulevent. Pas très sexy comme nom, me direz vous. C’est bien mieux en anglais : Nighthawk. Pouvait-on trouver un nom plus approprié pour cette superbe machine qu’est le F-117 ? Un avion furtif, le premier à voir le service opérationnel, qui opère de nuit, seul, en toute discrétion.

Son heure de gloire : le 16 janvier 1991. Le monde se réveille sur des images de bombardement « chirurgicaux » de bunkers irakiens aux premières heures de l’opération Desert Storm. Les F-117, sortis de l’ombre quelques mois auparavant après déjà 7 ans de service, reçoivent le baptême du feu. Une promenade de santé. Les F-117, réputés indétectables, survolent l’Irak et sa capitale Bagdad en toute impunité, sans être inquiétés. Les ballets de traceuses que l’on peut voir en boucle sur CNN n’y peuvent rien. Les avions volent. Les bombes tombent.

Seize ans plus tard, et à l’aube de son retrait du service actif, un F-117 était présent au Royal International Air Tattoo de Fairford. L’occasion pour moi de voir cette drôle d’oiseau pour la première fois. Il n’est pas très beau. Il n’est pas très agile. Mais bon Dieu qu’il est spécial. Un condensé de science-fiction volante. On a beau le connaitre, l’avoir vu dans les livres, à la télé, on a toujours l’impression d’observer un OVNI. A voir.










Vexin

Le Vexin au printemps, ça donnait ça, et en été, après les moissons, c’est différent mais tout aussi charmant… Petite balade dominicale sous le Soleil (enfin), à travers les champs, le long de l’Epte, en passant par les falaises de calcaire de la Seine et en finissant sur l’Oise








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Thunderbirds

Pour certains, c’est une voiture mythique. Ou une moto mythique. Ou une guitare basse mythique de chez Gibson. Pour d’autres, c’est une série télé mythique des années 70 avec des marionnettes un peu trop lisses qui pilotaient des vaisseaux spatiaux. Pour d’autre enfin, c’est un logiciel pour consulter leur mail (envoyés par Meetic?)…

A la base, c’est un nom d’oiseau mythique emprunté aux indiens d’Amérique du Nord qui coiffait nombre de leurs totems. Et pour beaucoup, c’est une patrouille mythique : La patrouille de l’US Air Force. Avec une chorégraphie hyper rodée (même les mécanos au sol sont synchros), et un vol hyper proche avec leurs gros F-16 (à comparer des Alphajet de la PAF), et des passages réglés au millimètre, c’est effectivement une démo qui vaut le détour, accompagnée dans les hauts-parleurs d’une propagande bien rodée elle aussi…

Très jolie certes, mais pas aussi technique que les patrouilles européennes. Autre culture, autre style. Au final je préfère largement les Red Arrows ou les Frecce. Assez de blabla, place aux images…





Tattoo N&B

La couleur ne m’inspire pas ce soir, alors petite tentative en N&B