Les nouveaux pionniers – bis

Pour rebondir sur le commentaire de Kant, c’est vrai que je ne peux pas faire l’impasse dans ces colonnes sur un autre pionnier, avec un bon accent suisse comme on l’aime : Yves Rossy. Nouveau pionnier, pas tout à fait, ses premiers exploits remontant à plus de 15 ans. D’abord pilote de Mirage, puis d’avion de lignes chez Swissair puis Swiss, c’est un sportif de haut niveau et un grand promoteur de toutes les formes de vol. Il le prouva dès 1991 en réalisant un tour de Suisse en 1 journée en enchainant 25 moyens de transport différents. Parachutiste, il contribua à développer les techniques de skysurf, en s’amusant à surfer sur des maquettes de Mirage 3, ou à tangenter le jet d’eau de Genève avec son surf sous voile.


(c) Photo Pionnair

Bref, des heures de vols, il en a au compteur, et par toutes les manières imaginables. Et même plus. Car non content d’avoir épuisé le stock de modes de locomotion aériens, il a imaginé une nouvelle façon de voler. Au départ les parachutistes tombaient à la verticale. Puis avec le skysurf, ils ont commencé à pouvoir « avancer ». Puis les wingsuits sont arrivées, avec le résultat qu’on connait. Mais quelque chose ennuyait Yves Rossy : peu importe la manière, les parachutistes partaient toujours d’en haut et finissaient toujours en bas. Alors il a imaginé qu’en se collant une paire d’ailes rigides dans le dos, il pourrait voler mieux qu’avec une wingsuit, et qu’en plaçant des petits réacteurs sur cette aile, alors il ne serait plus tributaire de la gravité et qu’il pourrait aussi bien monter que descendre, tourner à droite qu’à gauche, bref, réellement évoluer dans la 3e dimension sans contrainte, presque sans artifice. Il pourrait ainsi devenir le premier véritable homme « volant ».

Il s’est attelé à ce défi, a su convaincre les bonnes personnes, s’est remonté les manches et a construit lui-même son aile. Et à pas loin de 50 ans maintenant, il a réalisé le rêve de beaucoup. Et pour ne rien gâcher, il se paye le luxe de faire ça au-dessus des superbes Alpes suisses…

C’est ainsi qu’il a gagné le surnom de JetMan, dont vous avez sans doute entendu parler au 20h en France ou bien sûr dans sa Suisse natale. Après des Geiger, des Nicollier, des Piccard, la Suisse prouve encore qu’elle est toujours bien présente dans le « Hall of Fame » de l’aviation. Et comme ses compatriotes, un bon accent, très humble, du bon sens paysan, les pieds sur terre mais les yeux vers le ciel.

L’actualité me rattrape, puisque Yves Rossy est sensé réaliser un vol de démonstration devant les médias sur le Salève dans les jours qui viennent. Bon vent à lui.

Je vous invite à visiter son site site officiel, FusionMan pour voir les vidéos de ses exploits passés (onglet « Performances ») ainsi qu’à lire sa biographie sur Pionnair, Le site des pionniers de l’aéronautique à Genève.

Les nouveaux pionniers

En fait je me suis trompé. Il y a plein de gars qui continuent à prendre leur pied en inventant des nouvelles façons de voler. Mais ils ne sont pas là où on les attendait. Comme d’habitude on pense qu’ils sont fous, inconscients voire suicidaires. Exactement ce qu’on pensait des premiers aviateurs au début du siècle quand ils mettaient leur vie « en danger » à essayer de piloter les bouts de bois et toile qu’on appelait aéroplane. 100 ans plus tard, il s’agit encore de toile, mais il n’y a plus de bois, et pas de moteur. Et pourtant, ça vole !


A l’instar de certains petits écureuils ou autre lézard, les base jumpers ont commencé par retarder leur chute à maitriser la troisième dimension grâce aux membranes qu’ils se sont fait « pousser » entre les membres.

Il y a quelques années ils se contentaient de vol en ligne droite depuis le bord de la falaise. Désormais ils s’amusent à longer la pente en se permettant un petit salto en chemin. C’est ce qu’on appelle le progrès ! Bluffant.

Il y a 60 ans

Le 14 Octobre 1947, Chuck Yeager passait pour la première fois le mur du son au dessus de Muroc Dry Lake, aux commandes du Bell XS-1 baptisé Galmourous Glennis.

Là aussi, comme pour la conquête spatiale, on constate un engouement féroce les 20 premières années. Mach 2 est passé en 1953 sur Douglas Skyrocket, Mach 3 en 1956 sur Bell X-2, le X-15 s’octroyant Mach 4, 5 et 6 au cours de l’année 1961. On notera aussi le premier avion ops Mach 1 en palier en 1954 avec le F-100, le premier Mach 2 en 1958 avec le F-104, et enfin le premier Mach 3 avec le A-12 en 1963, qui restera l’avion le plus rapide du monde jusqu’à son retrait. En parallèle, le Concorde passe Mach 1 en 1969, et restera lui aussi l’avion civil le plus rapide du monde, jusqu’à son retrait.

Et aujourd’hui ou en sommes nous ? En retrait. L’avion militaire le plus rapide est le bien vieux MiG-25, et les plus modernes doivent plafonner à Mach 2.2. L’avion civil le plus rapide doit être un bizjet qui tangente les Mach 0.95, talonné de prêt par ce vénérable 747 qui reste un des plus rapides – mais subsonique.

Ces 60 ans nous ont aussi appris que la vitesse était une chose, mais pas suffisante en soi si on ne sait pas manœuvrer. Côté civil, il a été dit qu’on ne pouvait pas être supersonique et rentable à la fois, du moins étant donné les technologies actuelles. Alors on en revient à des terrains connus, sur lesquels on peut devenir plus manœuvrant ou plus rentable, et c’est bien ce qui se passe.

Je garde toutefois une pensée pour tous ceux qui ont poussé le machmètre à chaque fois un peu plus loin entre 1947 et la quinzaine d’années qui suivirent, car même si aujourd’hui on en est plus là, grâce à eux nous avons appris beaucoup de choses, et en particulier comment faire revenir une Navette Spatiale sur Terre. Et surtout, ils ont permis, pendant quelques années, de faire certaines choses qui sont désormais impossibles : Charles de Gaulle – JFK en trois heures, ou Los Angeles – Washington en 1h.

Le mois d’octobre, toujours une bonne occasion de relire ou de se repasser l’Etoffe des Héros

Monde de merde

Pourquoi on ne peut pas blairer les Anglais ? A cause de leur airs maniérés ? Parce qu’ils n’ont pas de goût ? Non, si on les aime pas, c’est juste parce qu’on a toujours été en concurrence, sans que l’un ne prenne jamais l’avantage sur l’autre, et que de fait une fois sur deux, ils font rien que de nous contrarier. Ca a commencé avec Jeanne d’Arc et ça continue encore ce soir !!! Vivement les 6 Nations qu’on répare ça !

Alors une petite blague pour retrouver le sourire et résumer tout ça :

Les Anglais sont nos amis……………

Un jour dans un train un Anglais un Français et une jolie Norvégienne sont dans le même compartiment. Ils roulent comme ça sans se parler depuis des heures. Quand un tunnel vient plonger le train dans l’obscurité la plus totale. On entend alors un bruit de bisou immédiatement suivi d’un bruit de baffe.

Quand le tunnel se termine que la lumière revient, le Français et la Norvégienne sont assis comme si de rien n’était et l’Anglais se tient la tête à deux mains, visiblement sonné.

L’Anglais se dit : « Le français a dû embrasser la Norvégienne , elle a cru que c’était moi et elle m’a collé un pain. »
La Norvégienne pense : « L’anglais a dû vouloir m’embrasser mais il a loupé son coup et a embrassé le français qui n’a pas apprécié. »
Le Français se dit : « Au prochain tunnel je refais le bruit du bisou pour coller une autre mandale à cet enculé d’Anglais. »

Le Rêve Américain – Part XX – La Fin du Rêve

Et voilà. Après 22 jours dans ce pays, l’heure du retour dans notre vieille Europe est arrivée !! Triste ? Non. Satisfait. J’avais un programme bien chargé, et j’ai vu tout ce que je voulais voir, le plus souvent dans des conditions parfaites. Que demander de plus ?

Que retenir de ce voyage ? Quelques banalités d’abord. Les Etats-Unis, c’est grand, et rien n’est petit ou étroit. De la plus basique des places de parking, au paysage en passant par les camping cars ou les autoroutes, tout est grand. Et on s’y habitue très vite. Deuxième banalité : c’est beau. Mais ça je l’ai suffisamment dit ces derniers jours, je ne reviendrai pas là dessus. Ce qu’on retiendra aussi, c’est qu’on a beau se dire qu’on est très différent de cette culture américaine, quand on y est, on se rend compte combien elle est ancrée inconsciemment en nous. Ce qu’on y voit ou trouve peut nous étonner, mais ça ne nous surprend pas, parce qu’on l’a déjà vu un jour, au ciné, à la télé.

On retiendra aussi que les Américains sont pour le plupart des gens adorables, affables et serviables. Et très éduqués également. Peut être pas dans le sens de « cultivés », mais surtout dans le sens de « bien élevés ».
On a souvent le stéréotype de l’américain comme un de ces rednecks, au volant de son pickup avec une casquette John Deere vissée sur le crâne, un autocollant « Stars & Stripes » sur la vitre arrière, se rendant au Burger King local pour se taper un Whopper, et c’est pas faux. Il y en a plein les rues. Mais neuf fois sur dix, le redneck en question sera un mec très poli, ne dépassant pas les limites de vitesses, etc. Il ne sait peut être pas placer Amsterdam sur la carte d’Europe, mais finalement combien de français sauraient placer – disons Oklahoma City ou Boise – sur la carte des USA ? Bref, un voyage plein de petites rencontres de gens très sympa et qui pour la plupart adorent Paris. « Paris ? Ohhh I love Paris, it’s so gorgeous ! ». Par ailleurs, je n’étais pas venu pour la bouffe et j’ai bien fait, c’était le poste faible du budget. De fait j’ai pas mal tourné au burger, ce qui n’est un mal en fait puisque ce faisant, j’ai sans doute mangé plus de feuilles de salade que d’habitude.

Et si on devait citer quelques chiffres, plus de 7400km parcourus, sur un trajet qui m’aurait emmené successivement de Paris à Bruxelles, Zurich, Milan, Prague, Munich, Genève et retour à Paris. Plus de 500 heures de vacances, dont 105h assis au volant, soit une sur cinq. Rajouter à cela 180h de sommeil, quelques milliers de photos, 30L de Sprite, autant d’eau minérale, sept montages de tente et autant de démontage, une arrestation et aucun incident.

J’ai essayé de retranscrire toutes ces sensations au fil des jours sur ce blog, par la plume et l’image. J’espère que vous y aurez pris autant de plaisir à lire ces textes ou regardez ces photos que j’en ai eu à les mettre en ligne. Dès aujourd’hui, c’est déjà marrant de relire les premières étapes, qui me semblent déjà lointaine.

Cela étant dit, cela aura surtout été pour moi l’occasion de voir, visiter ou vivre toute une liste de choses qui s’étaient accumulés au cours des années, et qui pour certaines m’ont fait rêvé depuis si longtemps qu’elles ont sans doute fortement influé sur mon activité aujourd’hui. Ca peut sembler être des grands mots, mais pour autant c’est vrai. C’est en cela que ça a été plus qu’un voyage, un pèlerinage. Cela a donc été la concrétisation d’un rêve, mon rêve américain.

Le Rêve Américain – Part XIX – Back to San Francisco

Dernière journée aux US, qui s’annonce de prime abord comme une morne journée à attendre que mon avion décolle sur les coups de 19h. J’ai plus d’essence dans le réservoir parce que, comme un idiot, j’ai prépayé le plein du retour, du coup je dois la rendre vide. J’ai plus de sous non plus, parce que 1) les billets verts ne me serviront à rien en France 2) j’ai plus de sous du tout et sans doute que mon banquier m’attend de pied ferme à Roissy.

Je finis de préparer les valises, vide la voiture et me demande comment je vais occuper la journée. Il fait beau, et ça sera quand même bête de ne rien faire. En particulier des photos. Et il y a le Golden Gate que j’ai pas encore vu par beau temps… Bon ben on va bien s’occuper.

Pour commencer, puisque je suis à proximité de l’aéroport, et que celui-ci est réputé pour ces quatre pistes (2×2) qui se croisent au centre, je me dis que je vais aller spotter un peu pour voir ce qui vole dans le coin. Je trouve sur le net un conseil pour un bon point de vue, pas très loin de l’hotel, et hop c’est parti. Je mets tout dans la voiture et me dirige vers le point en question, quand – oh surprise – je vois un avion devant un hangar au loin qui me dit quelque chose, mais qui n’a rien à faire dans le coin : l’A380 ! Ca alors mais qu’est ce qu’il fout là celui ci ! Du coup, il y a pas mal de monde qui est venu spotter ! Je gare la voiture, prends le sac photo, et le temps de faire 200m, deuxième surprise, six avions bleus en formation avec fumigène qui remonte la piste : les Blue Angels !!!

Nan mais c’est quoi ce binze ? J’étais juste venu voir des 737 moi ! Bon, j’ai pas eu le temps de dégainé pour la formation, mais je fais les atterrissage, malheureusement un peu lointain. Je comprends mieux la foule. Il y a même NBC. Je discute avec un gars qui me dit qu’en fait, primo l’A380 est là pour des tests de compatibilité aéroportuaire, SIA devant desservir San Francisco avec ses A380 à terme. Pour le coup, un nouveau terminal a été construit, et il est inauguré en grande pompe aujourd’hui, avec le maire, Schwarzenegger et toutes les huiles. Les Blue Angels sont un peu là pour ça aussi, mais surtout pour ouvrir la Fleet Week qui débute samedi à San Francisco. C’est une semaine spéciale US Navy, avec défilé de bateaux dans la baie et tout le folklore.

Et bien, encore une fois, la chance est au rendez-vous. J’avais pas l’habitude, mais c’est assez agréable. Et le meilleur dans tout ça, c’est que j’ai même pas besoin de demander si je suis cocu. Il faut bien des avantages à être célibataire. Je fais encore quelques photos, mais ça caille. J’ai juste ce qu’il faut d’essence pour un aller-retour au nord de la ville, et si titine arrive en toussant au parking de l’aéroport, ça sera l’optimisation ultime. Si elle cale juste devant le parking, par contre, ça sera moins drôle.


Je prends la 101 vers le Nord, me remonte tous les quais (Embarcadero, Fisherman’s Wharf) jusqu’au Presidio, et j’arrive à proximité du Golden Gate. Il fait beau, je vais pouvoir prendre ma revanche. WRRRRRRRRRROOOOAAARRRR. Hein, quoi, comment ? Quatre avions bleus qui me passent sur la tête ! Mince alors, mais ils vont faire leur démo là maintenant ??? Je me gare fissa, sors le matos, et me voilà face au Golden Gate et à la baie de San Francisco, saupoudrée de fumigène version Blue Angels. En fait ils font leur repérage pour les démos du week-end. Pas mal de passages au dessus du pont, mais pas facile de faire une photo avec un avion et le pont en fond. J’y arrive tant bien que mal, mais malheureusement pas de passage en radada sous le pont.




Je fais quelques photos du Golden Gate, mais finalement pas tant que ça, trop occupé à chasser le F-18. Ca dure une petite heure et la faim se fait sentir. Je prends le chemin du retour, en repassant par Alamo Park pour refaire la photo des Seven Sisters, mais avec le bon éclairage ce coup-ci. C’est quand même mieux.


Allez, ce coup-ci on rentre. Il doit me rester juste assez pour rejoindre l’aéroport. Je conduis pépère, mais c’est que dans cette ville, ça monte dur ! Et donc ça consomme un peu plus vite que prévu. Je sers un peu les fesses, roule bien sagement sur la highway, les yeux rivés sur la jauge et me revoici à l’aéroport. Je tue mes cinq derniers dollars pour un Big Mac et un Sprite (pas assez pour les frites) et c’est parti pour le dernier de 4600 miles de route, direction le rental car return. Je grille les dernières gouttes d’essence, mais mon fidèle destrier ne me lâche pas et arrive sans tousser au parking. Et là re-WRRRROOOOOOOAAAARRRRRR.

Encore ??!! En fait le parking est situé pile dans l’axe de la piste de décollage, et voilà encore deux F-18 qui passent vertical. Je rends la voiture avec le sourire du mec satisfait « bon-courage-les-gars-pour-l’emmener-à-la-pompe », vide la voiture et repart… direction l’entrée du parking pour me faire quelque décollages. Plus de F-18, mais Fat Albert – le C-130 qui leur sert d’avion de soutien – fait un tour de piste, avec un posé d’assaut à la clé. Un 777, un 747, et aller il est temps de ranger une bonne fois pour toute le matos.


Le monorail m’amène au terminal international. Je passe devant l’A380 entouré de toute une ribambelle de véhicules, et devant le 747 qui va me ramener à Londres. L’aérogare est quasi déserte, je n’ai jamais vu un aéroport aussi calme. J’en profite pour taper ces quelques mots avant d’enregistrer mes bagages et de monter dans l’avion…

Une journée morne ?? Nan, pas aujourd’hui !

Le Rêve Américain – Part XVIII – Castle AFB & Silicon Valley

Dernière étape du voyage aujourd’hui, ce soir je serai de retour à San Francisco, et il faudra refaire les valises. Mais ce soir, c’est dans longtemps, d’ici là il y a encore pas mal de choses à voir et à vivre.

Commençons par ce qui m’a fait venir dans le coin : le musée de Castle AFB, une ancienne base de B-52 du Strategic Air Command qui a fermé il y a une dizaine d’années. J’y arrive sur les coups de 10h30 et le soleil tape déjà dur. Le musée est majoritairement en plein air. La collection, encore une fois, est impressionnante. Etant donné la vocation « bombardement » de la base, la majorité de la collection est constituée de bombardiers. On trouve évidemment les classiques, B-17, B-24, B-25, B-29, B-47, B-52 (Quoi, je fais mon blasé ?) mais on trouve aussi quelques perles : B-18 Bolo, B-23, B-45 Tornado, Vulcain, EB-47 et clou du spectacle, un RB-36 Peacemaker (sic). On trouve aussi quelques chasseurs, dont toute la collection des Century fighters.








Ah oui, j’oubliais (mais ça devient banal aussi), un SR-71 à l’entrée du musée. Et de 8 en deux semaines !

Je reprends la route, qui longe la voie de chemin de fer, direction San Francisco Bay. Ayant un peu de temps devant moi, je décide d’en prendre un petit peu pour faire la photo que je loupe depuis trois semaines, et plus particulièrement depuis ma nuit à Mojave à côté du passage à niveau : photographier un train de marchandise. Trainspotting. En France, je ne ferai pas un mètre pour ça. Mais ici les trains, il faut voir qu’ils font deux kilomètres de long, et qu’ils sont tractés par au moins trois loco diesel énormes (américaines) en général de couleur jaune, et qui jouent de la corne à tue-tête (vous savez comme dans les films quand une voiture en poursuit une autre, et que la première passe à toute vitesse le passage à niveau et que la deuxième doit piller pour ne pas se prendre le train). Je m’arrête donc à un passage à niveau, en espérant ne pas devoir poireauter une plombe avant qu’un train arrive. Comme d’hab depuis le début des vacances, j’ai de la chance, et à peine sorti de la voiture, je vois trois grands phares au bout de la ligne droite. Voilà le convoi. Finalement ça roule assez vite. Je suis gâté, celui ci est tracté par six loco ! Je fais ma photo et remballe tout pour deux heures de route.

Je n’ai pas d’objectif très précis pour cette fin de journée. Je vais faire le tour de la baie en voyant ce que je trouve sur le chemin. En arrivant au sud de la baie, entre Palo Alto et San Jose, on passe au travers de la Silicon Valley. En arrivant à Mountain View, je passe inopinément devant un aéroport avec des bâtiments bizarre, genre hangar à dirigeable, et un truc qui ressemble à une soufflerie version XXL. Je fais 500m avant de tomber sur un panneau NASA Ames Research Center. Ceci explique cela. Ames est un des centres principaux de la NASA. On y trouve une soufflerie échelle 1 pour la partie aéronautique, et pour la partie spatiale, c’est ici qu’on été développées beaucoup de technologie pour les capsules spatiales, les sondes, les robots, les combinaisons etc. Je visite le Visitor Center vite fait et repars au pays du silicone, euuh, du silicium. Je décide de rendre visite à deux compagnies qui ont quelque part révolutionné notre façon de travailler. Apple, qui a développé l’ordinateur personnel tel qu’on le connait aujourd’hui, et Google, qui a permis de retrouver ses petits dans ce hangar géant qu’est internet.

Premier étape chez Google, à Mountain View à deux pas de NASA Ames. C’est un grand campus au sein duquel règne une ambiance étudiante. Un peu comme dans le coin des physiciens au CERN pour ceux qui connaissent. On trouve au centre des bâtiments un terrain de Beach Volley, une cafétéria géante (on peut voir tout ça en résolution métrique ici ), un jardin botanique. Grosse densité de matière grise, et ici tout le monde à son laptop sous le bras.

Je poursuis vers le Sud, direction Cupertino, à moins de 10km de Mountain View. Le siège d’Apple trône ici, entouré d’une route en boucle, joliment baptisée Infinite Loop, les informaticiens apprécieront. Rien de spécial ici, ci ce n’est le Retail Store, où on peut trouver évidemment tout les Mac et les Ipod, mais aussi tous les t-shirt, casquettes, mug et autres gadget marqué d’une pomme entamée. Mais pour ça comme pour les Mac, on paie cher le logo… J’en profite pour découvrir les derniers Ipod dont le Ipod Touch et j’ai envie de crier « Vite arrachez moi cette carte de crédit des mains !! » Ce truc est vraiment génial. J’en veux un pour Noël. Ils ont des génies de l’ergonomie dans cette boite. J’ai toujours pensé qu’on devrait faire plancher ces mecs sur le contenu d’un cockpit, je suis sûr qu’ils auraient plein de bonnes idées pour en faire un endroit plus pratique à vivre, et donc plus sûr.

Je passe au nouvel Imac, version 24 pouces. « Aaaahhhh, mais vite, dépêchez-vous, j’ai la MasterCard qui me brule les doigts ». Oulala que c’est beau. Et l’écran, il a beau être brillant et pro-reflet, ça dépote ! Le bidule est connecté au net, alors je me dégonfle pas et tape l’adresse du blog. Et alors là surprise, je redécouvre complètement mes photos sur cette écran. Rien à voir avec les trucs sombrent qui sortent de l’écran de mon portable d’habitude. Le vendeur me voit faire, je lui explique que c’est mon blog et lui raconte mon voyage avec mes photos. Marrant de faire ça au sein même d’Apple.

Je laisse l’informatique ici, en ayant su rester maitre de ma MasterCard, et repars sur la route. Je décide de passer par une petite route qui escalade la sierra qui me sépare encore du Pacifique et qui rejoins finalement la Highway que j’avais quitté à Monterey. La route est magnifique et bien sinueuse comme je les aime. Surprise toutefois arrivé en haut : ça souffle fort, et la brume monte du Pacifique jusqu’en haut. La descente ce fait à moitié dans le brouillard. J’arrive enfin à Half Moon Bay. Ca tombe bien because it is a Half Moon Day. Dernier quartier si je ne m’abuse. Mais on ne voit même pas le soleil, alors la Lune… Je retrouve donc San Francisco comme je l’avais laissé : brumeuse, froide et venteuse. J’arrive enfin à l’hôtel et vide la voiture pour tout repackager car demain il faut reprendre l’avion !


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Le Rêve Américain – Part XVII – Monterey & Hollister

Ce matin, reveillé par un réveil que je n’avais pas programmé. Je ne sais pas ce que c’était, mais il avait faim et était venu voir si par hasard il n’y avait pas un truc à se mettre sous la dent entre le toit et le double toit. Sans doute un écureuil ou truc comme ça. Mais finalement, à la bonne heure puisque le vrai réveil n’a sonné que cinq minutes plus tard.

Je plie le camp une dernière fois pour ses vacances. Neuf nuits sous la tente, et une seule pas géniale. Jamais chaud, jamais froid, jamais inconfortable, et jamais bruyant (aux ours près…). On peut pas en dire autant de tous les motels. Je quitte ma forêt de Sequoia sur les coups de 9h30 après avoir attendu que ma dernière cartouche de gaz veuille bien se vider. Je reprends la route côtière, et m’arrête quelques miles plus au Nord, au parc de Point Lobos. Un bout de côte sauvage aménagé avec des sentiers de randonnées. On y croise des pélicans, des cormorans, des otaries, des loutres (parait il), beaucoup de lézards, des goélands, et des vagues. Point Lobos, c’est la Pointe des Loups en espagnol. Parce qu’à l’époque, les gens du coin pensaient que les aboiements qu’on pouvait entendre au loin étaient poussés par des loups. Ce n’était en fait que la colonie d’otaries… On ne dirait pas comme ça, mais ça tapait fort sur les rochers. Je profite donc du soleil, cherche en vain une loutre, et reprends la route.



Je traverse d’abord Carmel, la ville de Clint Eastwood, et roule sous la limite parce qu’il parait que le sheriff local joue du 357 Magnum. J’arrive ensuite à Monterey et sa baie. Monterey est un tout petit San Francisco, avec ses allées en pente, son Fisherman’s Wharf etc. Monterey est surtout réputé pour la richesse de sa faune océanique. Il faut dire qu’ici, sous la mer, il y a un canyon qui plonge très profond, et les courants font remonter de nombreuses bestioles à des profondeurs plus commodes.Je décide d’aller voir ça de mes propres yeux. Je prends un cours de plongée vite-fait, achète une boite étanche pour l’appareil photo et plouf à l’eau. Et on peut dire que la pêche a été bonne.



Meduse

J’en vois au fond qui lève un sourcil dépeignant une incrédulité certaine face à mes propos. On mettrait ma parole en doute ? J’en suis pas capable ? Humm, bon OK, c’est pas faux.

A Monterey, on trouve un superbe aquarium, qui a été fondé à la base par David Packard, de Hewlett-Packard. Il est très bien fait également et montre toute la faune – y compris l’avifaune – et la flore du littoral californien. On peut caresser les raies, toucher les mollusques locaux, voir ce qui se cache sous les wharfs, ce qui se passe dans les rochers balayés par les vagues (avec des vrais rochers et des vrais vagues), contempler toutes les sortes de méduses des parages, voir des loutres etc. Clou du spectacle, un énorme bassin sur lequel on a une vue panoramique, rempli de poissons énormes : thons, requins, poissons lunes etc. C’est vraiment impressionnant et je pourrais rester devant pendant des heures. Très bel aquarium, j’ai bien fait de prendre le temps d’y passer. Mais il n’y a toujours que 24h dans une journée et il me faut avancer, car je dors à 200km d’ici. Je reprends la route et quitte enfin la Highway, après 400km de côté pacifique, pour tirer dans les terres et retourner dans la vallée de San Joaquin.

Sur le chemin, je passe par Hollister. Hollister et son Air Attack Base, à savoir la base de Canadairs locaux. Je cherche l’aéroport pendant un bout de temps, et fini par demander mon chemin. Je trouve enfin ma route, et note sur le chemin une station essence pas cher avec car-wash. Bien noté, j’y reviendrai tout à l’heure après les photos. J’arrive enfin à Hollister AAB, quand je vois le Bronco et un Tracker qui virent en finale. Je presse le pas, dégaine le télé aussi vite que mes doigts maladroits le permettent, et quand enfin je suis prêt, le Bronco et déjà sur le taxiway et le Tracker pose ses roues, en complet contre-jour. J’enrage. Les avions viennent ravitailler. Je fais quelques photos, mais entre le contre-jour et les grillages, ça ne rend rien de bien. Les avions repartent, à trois ce coup-ci, vers l’Ouest. Bien, tant pis pour moi, je me fais la remarque que pour la première fois de ces vacances, j’ai pas eu de bol d’un point de vue photo.


Je fais demi-tour pour retrouver la station essence notée sur le chemin, ravitaille titine, la nettoie un coup parce qu’après 20j de ballade, elle accuse le coup. Elle est désormais toute propre, et je repars sur ma route, et repasse de fait devant l’aéroport. Et là que vois-je au-dessus des sierras ? Trois petits points noirs, le premier ayant les roues sorties. Nom de nom, je me ferrai pas avoir deux fois, je trouve vite fait un coin avec le soleil du bon côté ce coup-ci, sans grillage. Et là, revanche ! Le Bronco atterrit en premier, suivi des deux Trackers, par une belle lumière de fin journée ! Ca me remet le sourire et je me fais la remarque qu’encore aujourd’hui j’ai eu pas mal de chance niveau photo.


17h30, je repars vers l’Est avec le soleil dans le dos qui illumine la Sierra que je traverse, et c’est magnifique. Le relief est tout valloné, couvert d’une espèce d’herbe rase jaunâtre et de quelques arbres épars. je redescends sur la route de Merced dans la vallée de San Joaquin, véritable corne d’abondance de la Californie et de tout l’Ouest américain en fait. Une vaste plaine cultivée entre deux sierras, irriguée par un système de canaux géants, dont le California Aqueduct que je traverse, aussi large que la Seine.

Le soleil se couche sur ma gauche dans un dégradé qui va du rouge au bleu, avec la silhouette de la sierra qui se détache. Je traverse des grands champs et des marais. Et à cette heure là, c’est l’heure où les insectes se réveillent. Et en moins de dix minutes, mon pare-brise tout propre se recouvre d’une fine pellicule de purée de moustique. Un vrai carnage. J’entends les impacts des bestioles comme s’il pleuvait. Je suis partagé d’une part par le fait que mince, elle était toute propre, et d’autre part que c’est ma revanche sur toutes ces nuits insupportable ou un moustique venait bbbzzzzzzzzzzzzzzzer dans mon oreille.

J’arrive enfin à Turlock, en plein milieu des champs et des silos. Mais pourquoi suis-je là ? Parce qu’à deux pas d’ici, il y a Castle AFB et son musée que je visiterai demain, avant de retourner sur San Francisco. Eh oui, demain c’est la dernière étape et le retour à la case départ !


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Le Rêve Américain – Part XVI – Pacific rim to Big Sur

Comme prévu, ce matin en ouvrant la tente, je tombe face à un océan de 10000km de large. Ca rend humble dès le réveil. Et je risque de le voir encore un bout temps aujourd’hui… Je ne perds pas de temps, remballe tout car encore une fois j’ai pas mal de route à faire, et pas de l’Interstate pour le coup. La roadmap de la journée, c’est de suivre la Highway n°1, qui relie L.A. à San Francisco en longeant la côté Pacifique. Les gens lui préfèrent largement la 101 ou l’I-5, beaucoup plus larges, directes et rapides. Tant mieux, ca fera moins de monde sur ma route.

Je quitte donc Malibu, laisse sur ma gauche un plage avec ses cahuttes de surveillance et ses pick-up jaunes marqués LIFEGUARD, mais la plage est déserte et les cahuttes aussi, pas de maillot rouge ni de bouées à l’horizon.

Je passe par des noms connus (ou pas) : Mulholland, Point Mugu et Santa Barbara. A Point Mugu, grande base de l’US Navy, je tombe sur le Missile Park. Nom charmant d’un petit bout de terrain en bout de piste où sont exposés tous les modèles de missiles qui ont été testés ici, en partant du Loon, copie made in USA du V-1 allemand au tout dernier AMRAAM en passant par l’ICBM Polaris. Histoire de rendre la chose plus ‘humaine’, un Phantom et un Tomcat encadrent le tout.


Je continue ma route qui m’emmène directement vers Vandenberg AFB, une des bases les plus grandes et les plus discrètes de l’US Air Force. Siège de l’US Space Command, la branche spatiale de l’USAF, et bordée à moitié par le Pacifique, il est très difficile de savoir ce qui s’y passe. On sait toutefois que c’est un site de lancement de fusées, que c’est un des sites de récupération de la Navette Spatiale en plus Cape Canaveral et Edwards AFB. Il y a ici quelque part une piste de près de 5000m de long qu’on ne verra… jamais ! L’USAF avait ici tout ce qu’il faut pour lancer discrètement la Navette, loin du Cape et des médias, pour lancer un satellite militaire. Ils ont laissé tombé la Navette, mais continuent à y utiliser des fusées Delta

Chemin faisant, je teste quelque chose qui devait m’arriver en faisant plus de 6000km de route dans le pays. Je roulais tranquillement à 80MPH sur une route soit disant limitée à 65MPH, avec personne pour m’embêter à ce sujet, quand je croise au détour d’un virage un groupe de quatre voitures de tourisme. L’une d’elle est noire… à capot blanc, avec une étoile sur la porte. Mince le sheriff ! A peine l’ai je croisé que je le vois dans le rétro se ranger sur le bas côté et faire… demi-tour ! Hum, c’est pas courant que les sheriffs se trompent de chemin, s’il fait demi-tour, c’est qu’il doit avoir une bonne raison, et j’ai bien peur que la raison soit moi ! Je me visse une auréole sur le crâne en réglant promptement le cruise sur 60MPH. Le sheriff grossit dans mon rétro, et se colle derrière moi. Pas de gyrophare, pas de mégaphone, je continue ma route comme si je n’avais rien remarqué pendant 500m. WOUUUHOOUP, un coup de sirène, un coup de cligno, et je me range bien sagement sur le bas côté. John Wayne descend de sa voiture, et vient à ma fenêtre. Il me sort un charabia à la patate chaude parmi lequel j’extrais « Eighty, radar, driving license » et surtout un air pas content. Je prends mon air de chien battu, et mon plus bel accent français pour lui sortir un « EEuuhh, saurry, aille ame frencheu, coulede iou spiiik slauli plize ? »

« Driving license sir ! ». Je lui tends le bout de papier rose, il regarde ça avec circonspection. Je sens à son expression que son envie de se lancer dans la paperasse est très faible. Espoir… Soudain, son talkie walkie crache un truc inaudible mais qui à l’air important. Il ajuste le volume, et écoute. Il se baisse à ma portière, me redonne mon papier rose, et me lance un « Speed limit is 65, do you understand ?? 65, be careful !! ». et il repart à sa voiture au petit trot. Ouuufff, je sais pas à quel bandit ou catastrophe je dois une belle chandelle, mais me voilà reparti sur la route et sans avoir dû débourser le moindre dollar… Ouuffff !

J’arrive à Lompoc, ville attenante à Vandenberg, et pousse sur une petite route qui va plein Ouest jusqu’au Pacifique, en traversant littéralement toute la base (dont on ne voit rien). Et j’arrive ainsi à … Surf Beach, jolie petite plage…. à deux pas des sites de lancement, dont on distingue le haut des structures derrières une colline. Comble du comble, cette plage, à 15km de toute habitation, est desservie par un arrêt de l’Amtrak ! Et cela parait normal à tout le monde. Paradoxe américain.

Je continue ensuite vers le nord, en longeant le Pacifique et ses superbes plages. Pas beaucoup de surfers aujourd’hui, mais plutôt des planches à voile et des kite-surf, normal vu le vent à décorner un Big Horn !


Et ce ne sont pas les seuls à en profiter. Je tombe sur un coin garni de pélicans, cormorans et autres oiseaux marins qui s’en donnent à coeur joie le long de la falaise. Je monte le téléobjectif et m’en donne à coeur joie aussi !





Un peu plus loin, c’est une colonie de phoques se dorent la pilule sur une plage.


J’arrive enfin sur la dernière partie de la route, entre San Simeon et mon étape du soir : Big Sur, à 40km au sud de Monterey. Cette dernière partie ressemble plus à une route européenne. Deux voies, sinueuse, qui monte et qui descend, sans visibilité, coincée d’un côté par l’océan et de l’autre par les montagnes. Et surtout, pas une âme qui vive sur 100 miles. Un coin encore complètement sauvage et protégé pour ça. C’est le genre de route que j’adore, même si ça aurait été plus marrant avec une boite mécanique. Bien plus intéressant que l’Interstate.

Je trace ma route, et arrive en fin d’après à Big Sur, petit coin de paradis au milieu d’une grande forêt de séquoïas. Je plante ma tente et tente ma chance pour aller photographier le coucher de soleil sur l’océan. Une léger voile de brume sur l’eau masque légèrement les derniers instants de la journée, mais pas assez pour cacher un spectacle unique et inédit pour ma part : le rayon vert !!!



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Le Rêve Américain – Part XV – Los Angeles & Malibu

Aujourd’hui étape peu chargée, que ce soit en contenu ou en kilomètre. Je pars de Pomona, grande banlieue Est de L.A., et je dois me rendre à Malibu, grande banlieue Ouest. C’est quand même 100km à vol d’oiseau. Rien de spécial au programme, si ce n’est me perdre dans L.A. et ses quartiers pour voir ce que c’est.

Je démarre relativement tard, et commence par chercher une station d’essence pas trop chère pour ravitailler titine et aussi trouver un hôtel avec WiFi. Comme d’hab, je squatte sur le parking pour balancer mon histoire de la veille sur le blog. Wive le sans fil. Ceci m’amène à Anaheim, à côté de Disneyworld. Prochaine étape : le centre ville, Downtown. Ca a beau être gigantesque, difficile de s’y perdre. Les rues sont orientés suivants les quatre points cardinaux, et une fois qu’on connait les numéros des principales highway qui quadrillent la ville, on s’y repère facilement. Bien plus que quand on débarque en région parisienne, par exemple…

J’avais regardé la veille dans le Routard ce qu’il y avait à voir à Los Angeles, et je n’avais pas trouvé grand chose qui vaille vraiment le détour. A L.A., on trouve des gens qui bossent, mais pas beaucoup de touristes… J’avais toutefois noté la présence du California Science Center, sorte de cité de la Vilette local, avec une « aerospace gallery ». C’est toujours bon à prendre, en plus c’est gratis, alors je vais aller y faire un tour, sans trop savoir ce que je vais y trouver. Je prends donc la 91 direction Inglewood, que je traverse vers le nord. Aujourd’hui, comme tous les jours qui ont précédés et les suivants j’espère, soleil radieux et beau ciel bleu. Je cruise sur la highway, accoudé à la fenêtre de ma superbe Sonata qui attire tous les regards (« ils le vendent ça??? »).

J’arrive sur le parking du musée, et la grande surprise : en A-12 biplace, garé juste devant moi. Les A-12 étaient des monoplaces Mach 3.2, mais pour l’entrainement, quelques biplaces ont été réalisés, avec un backseat surélevé qui limitait la vitesse max à Mach 2. On pouvait aller plus vite si on voulait se débarrasser de l’instructeur… Celui est dans sa livrée d’origine, métal avec faux marquages USAF (ils étaient utilisés par la CIA), et est sans doute un des Blackbirds les mieux présentés que j’ai vu (le 8e maintenant). Le musée est très bien fait, très éducatif et plein de petites expériences à réaliser soi-même, de 7 à 77 ans. Pas beaucoup d’avions mais c’est peu importe, j’étais pas venu pour ça.



Je poursuis ensuite à travers le centre-ville et ses buildings, toujours impressionnants quand on est au pied. Je traverse Chinatown, passe le Dodgers Stadium, et tire vers le nord ouest sur l’I-5, direction Burbank. Burbank est le lieu historique des usines Lockheed, et je me suis dit, « allons voir ce qu’il en est aujourd’hui ». Déception, je fais le tour une fois, deux fois, mais rien, à part un aéroport régional comme tant d’autres. Lockheed est bien planqué s’ils sont encore là.


Je repars au sud, direction Hollywood. Je passe à travers Universal City, ville dédiée à l’industrie du cinéma. Je passe quelques collines et arrive sur Hollywood Blvd et Sunset Blvd. C’est marrant d’y passer, mais finalement rien de bien folichon. On passe le Kodak Theater où sont remis les Oscars, on voit les étoiles sur le trottoir et les palmiers, c’est plein de faux superman et de faux charlie chaplin pour se faire prendre en photo.

Je passe mon chemin, et continue sur cet interminable Sunset Blvd. Il me fait traverser Beverly Hills, qui n’est rien d’autre qu’un quartier résidentiel – très huppé et très vert – mais pas plus intéressant qu’un autre. Au feu rouge, je m’arrête à côté de George Clooney, lui demande comment ça va, et il me répond qu’il est tout triste parce qu’il est tout seul et que si ça continue il va appeler la Croix Rouge. Je le laisse chougner, traverse Santa Monica pour rejoindre la Highway 1 qui longe la côte. Avec tout ça le temps a passé et nous voilà déjà au soleil couchant. J’arrive donc à Malibu après que le Soleil soit passé sous le Pacifique, et trouve mon camping qui donne en plein sur l’océan. La plage de Malibu n’a rien de particulier non plus, et pour la plupart privée.

Bilan de la journée, je n’ai pas trouvé à L.A. ce que j’avais ressenti à San Franciso ou San Diego : l’envie d’y revenir !


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Le Rêve Américain – Part XIV – Chino

Ce matin, grasse mat’. Las Vegas est la ville des couches-tard, et donc des lèves-tard, et j’en fais parti ! Après cinq nuit en camping à chasser les levers de soleil, ça fait du bien. Je ne m’éternise pas pour autant, et m’embarque sur l’Interstate qui doit m’emmener dans les environs de Los Angeles après 400km de bitume.

Je repasse par des paysages connus, puisque je referme « ma grande boucle du Sud » et retrouvant des noms que j’avais déjà croisé en quittant la Vallée de la Mort : Barstow, Mojave Nat’l Preserve, Victorville, San Bernadino (qui longe le tracé de l’ancienne Route 66 soit dit en passant).

Ma destination de la journée est Chino Airport. Rien de bien affriolant à Chino me direz-vous, qui est dans la grande banlieue de L.A., en dessous d’Ontario. Non effectivement, Chino c’est principalement de l’élevage intensif de bovins. J’ouvre d’ailleurs une parenthèse sur Los Angeles. On s’en fait vite une idée de béton et de buildings à perte de vue, mais finalement c’est relativement plat et relativement vert. Beaucoup de parcs, de palmiers, d’espaces verts vraiment verts. Et on peut très bien trouver, comme je le disais, des fermes et des élevages dans la grande banlieue.

Quittons nos boeufs et revenons à nos moutons. Si je vais à Chino, ce n’est pas pour y découvrir l’agriculture locale. Si je vais à Chino Airport, c’est parce que c’est l’un des rares grands sanctuaires de la restauration et de la préservation d’avions de collections au monde. A Chino est établi le Plane of Fame, qui est plus qu’un musée d’avions, c’est un musée volant. Au même titre qu’à la Ferté, Duxford ou Old Rhinebeck, la plupart des avions du Plane of Fame ont à la fois un vrai passé, avions historiques fidèlement restaurés, et également un vrai futur car ils sont en état de vol et volent d’ailleurs régulièrement.

Comme pour La Ferté, Duxford ou Old Rhinebeck, la collection du Plane of Fame ne date pas d’hier. Elle a été crée par Ed Maloney il y a 50 ans, et fidèlement complétée depuis sa mort par Steve Hinton, vainqueur de Reno, aujourd’hui directeur de course à bord de son T-33, grand copain de Stephen Grey et grand monsieur de l’aviation de collection tout court.

J’arrive à Chino en début d’après midi, m’acquitte de mon droit d’entrée et le bonheur commence. A la Ferté, on fait à la française : les avions sont en bon état et tous entassés dans un petit hangar pas très lumineux, parce que ma bonne dame on fait avec ce qu’on a. A Duxford, on fait à l’anglaise. Les avions sont impeccables, surtout les Spit, et ils sont rangés dans des ex-hangars impeccables de la RAF autour desquels l’herbe est verte et taillée, impeccable, et ou des vieux monsieurs boivent le thé accompagnés de leur lady, parce que ma bonne dame, ici on a un certain standing. A Chino, on fait à l’américaine. Les avions brillent, et ils sont mis en valeur dans des hangars énormes, dans lesquels on pourrait manger par terre et qui sont tous équipés pour les personnes handicapés, parce que ma bonne dame, on voit pas comment on pourrait faire autrement.

La collection du Plane of Fame est vraiment magnifique. J’en avais déjà eu un aperçu l’autre jour en visitant l’antenne de Valle, Arizona, de ce musée, mais le site de Chino est vraiment un cran au-dessus. Rien que la richesse de la collection est impressionnante : deux P-38, P-39, Dauntless, Panther, X-2, D-558, P-40C, P-80, F-86, P-47, toute la famille des Cat de Grumman, Spit, Hurricane, Zero, Rayden, OV-10, aile volante Northrop, les premiers jets allemands, Mig-17 et j’en passe. Ils sont tous là, et tous dans un état remarquable, et pour une grande majorité en état de vol. En plus de ça, les murs des hangars sont garnis de vitrines pleines d’une collection encore plus impressionantes de maquettes. On y trouve absolument tout, même les avions de courses de Reno.



Et par ailleurs, le musée continue de s’agrandir. On peut visiter les ateliers de restauration et s’apercevoir qu’il y a quelques beaux projets en cours, et pas des moindres : Airacobra, B-17, P-39, Bearcat… Quel boulot !


J’en prends une fois de plus plein les mirettes et m’en vais rejoindre mon hôtel à deux pas américains de là. Encore une fois, on doit à la volonté d’une paire d’hommes, comme Jean Salis et son fils, Stephen Gey et Ray Hanna et ici Ed Maloney et Steve Hinton pour créer et préserver les plus beaux coffres à jouets volants de la planète. Remercions-les !


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Le Rêve Américain – Part XIII – Zion & Las Vegas

Encore levé tôt ce matin : la camping c’est sympa mais va falloir que ça s’arrête, je suis sensé être en vacances, pas me lever deux heures plus tôt que quand je bosse ! Bref, je sors la tête de la tente, et il fait frais mais ça va. Par contre un joli voile blanc couvre le ciel. Ca va être le jour ou se vérifie le vieil adage : « Pas de lumière, laisse l’appareil photo au vestiaire ». Bon ben tant pis, on va pas se plaindre après deux semaines de ciel bleu. Je commence la journée par une balade à travers les formations de Bryce Canyon. C’est déjà quelque chose vu d’en haut, mais quand on marche et que le sol change de couleur au fur et à mesure qu’on descend, et qu’on est surplombé par ces grandes colonnes qui semblent assez fragiles, c’est encore mieux. De timides rayons de soleil viennent donner un peu de relief à tout ça de temps en temps. Un bout de la balade fait traverser « Wall Street », qui est une sorte de couloir ou les parois semblent se rejoindre au-dessus de votre tête. Bizarrement, un arbre arriver à pousser ici ou là.





11h, je quitte Bryce Canyon et reprend la route direction Las Vegas, 400km à l’Ouest. Sur le chemin, en suivant le cours de la Sevier River, on arrive sur le dernier parc de la série : Zion National Park. C’est un petit parc, au Nord du Grand Canyon, et encore différent des autres. Zion, c’est un canyon creusé par la Virgin river (pour la signification des noms locaux, je vous rappelle qu’on est en Utah, l’Etat des Mormons et de l’Eglise de Jesus et des Saints des Derniers Jours…), comme le Colorado a creusé le grand Canyon. Mais ici, les parois sont quasi-verticales et le fond du canyon relativement large et plat. On arrive par une magnifique route qui serpente à travers quelques mesas, on passe un tunnel creusé en 1930 pour les voitures de l’époque, ce qui s’accommode assez mal des campings-car d’aujourd’hui. C’est donc un ouvert dans un sens, puis dans l’autre, et on roule au milieu sous la voute.

Contrairement aux autres parcs qui peuvent quasiment se visiter complètement en voiture, à Zion on pose la voiture sur un grand parking et on monte dans un bus-navette qui marche au gaz naturel et qui parcourt une boucle d’une vingtaine de kilomètres à travers le Canyon en une heure et demi. Bon bien sûr on peut descendre du bus et se taper une rando mais j’ai joué le feignant, pas trop le temps (on devrait jamais dire ça en vacances !).



Il y a encore de la route jusqu’à Vegas. Je sors d’Utah, regagne une heure, traverse un petit bout d’Arizona et nous revoilà en Nevada. Je sors de l’Interstate un peu avant Vegas, histoire de passer devant Nellis AFB, sensée être une des bases aériennes les plus actives du monde. C’est là entre autre qu’ont lieu les exercices inter-alliés Red Flag. Et bien pendant la demi-heure nécessaire pour en faire le tour, j’ai pas entendu une seule postcombustion, même pas un Cessna en l’air. So much pour Nellis, je passe mon chemin.

Et là c’est le choc, pour rejoindre le Strip, je passe par North Las Vegas. Je suppose que personne ne passe jamais à North Las Vegas d’habitude, et préfèrent l’Interstate qui la contourne, parce que sinon tout le monde s’enfuirait en courant, et c’est ce que j’ai failli faire ! North Las Vegas, c’est un peu l’envers du décor de sa grande sœur : pauvreté, saleté, misère. Ici toutes les enseignes sont en espagnol. Je suppose que c’est dans ces quartiers que vit l’immense communauté hispanique qui est employée à servir les centaines de casinos et hôtels de Las Vegas. Pas joli joli, et quand on vient de passer cinq jours dans le monde de Disney en plein air, avec les petits oiseaux et les petits écureuils au milieu de paysages fabuleux, le contraste pique les yeux assez sévèrement.

A peine arrivé à Vegas et au retour à la civilisation, que j’ai envie d’en repartir aussi vite ! Je laisse vite North Las Vegas derrière moi, et continue sur Las Vegas Blvd, alias le Strip, accueilli par la Stratosphère Tower. Au sommet de celle-ci, des attractions « adrelanine-rushing » genre on vous fait tourner à tout allure au dessus de 150m de vide…

Ca y est j’arrive enfin dans la partie touristique, et touristes il y a ! Quel monde. Et quelle ville ! C’est du grand n’importe quoi en mode génial. On l’appelle Sin City, moi je dirais plutôt Fake City. Tout y est factice, on laisse sur sa droite le Pont des Soupirs au Venezia, la tour Eiffel, la Statue de la Liberté. Il y a des bikers sur des Harley-Davidson de folie partout dans les rues, se frayant un chemin à travers les limousines, versions berlines, Hummer, pick-up, que sais-je encore. Après avoir traversé l’Utah, cette ville ressemble à un exutoire géant pour tout la moralité de l’Amérique.

Mais ce n’est pas la ville pour les amateurs de photo en goguette solo. Las Vegas, c’est fait pour faire la fiesta entre potes. Et dans ce cas, ça doit être absolument génial. Sinon, ça ressemble à un mauvais rôle dans un grand décor de cinéma. Histoire de quand même immortaliser ça, je me fais le Strip de nuit avec le trépied pour ramener quelques trucs pas trop flous…






J’en repartirai finalement aussi vite que j’y suis venu. Demain, je reprends l’Interstate pour rentrer en Californie, rejoindre Los Angeles et commencer mon retour tranquillement vers Frisco..


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Le Rêve Américain – Part XII – Bryce Canyon

Encore une belle nuit au clair de Lune, mais achevée tôt, car encore une fois je veux profiter des premiers rayons du soleil pour éclairer deux édifices qui étaient en contre-jour hier après midi : Landscape Arch et Double Arch. Levé 6h45, à 8h j’étais au pied de Landscape Arch, après avoir déjeuner, plier le campement et trotter une petite demi-heure pour arriver à l’arche.

J’ai bien fait de revenir, car elle est nettement plus belle ce matin. Et plus fine aussi. Ainsi éclairée, elle révèle toute sa fragilité. En 1991, un énorme bloc de 60t se détacha du milieu, la laissant encore plus fine qu’avant. L’érosion ne s’étant pas arrêtée à l’ouverture du parc, il est vraisemblable qu’un jour elle s’effondre complètement. Mais l’érosion ne s’étant pas arrêtée, de nouvelles arches naissent encore… Je tire ensuite le portrait à Double Arch, au nom assez équivoque…



Ensuite, de nouveau dans la voiture, et on tire plein ouest, direction Bryce Canyon. Pour ce faire, on traverse 500km d’Utah, avec toujours des paysages d’une variété rare et peints avec une palette de couleurs sans pareil. L’autoroute passe deux cols à plus de 2000m. AU fur et à mesure que je me rapproche de Bryce, la végétation reprend le dessus et au final on arrive par une vallée très verte, le long de la Sevier River. Finie la terre rouge…


En fait non ! Au pied de Bryce Canyon se situe Red Canyon, au nom tout aussi équivoque. En fait le coin est truffé de failles géologiques, et les différentes couches peuvent ressurgir n’importe où. Et c’est effectivement le cas de Bryce Canyon. Comme à Grand Canyon, on retrouve à Bryce tout un éventail de couches géologiques de variétés différentes et donc de couleurs différentes. Mais à Bryce, cette variété de couleurs joue dans des tons allant du rouge au blanc, via un subtil dégradé de nuances de rose, d’orange et d’ocre incroyables. Ce n’est pas un très grand Canyon par rapport à Grand Canyon, mais tellement plus beau ! Ici, pas de fleuve pour sculpter les reliefs, mais uniquement la pluie et la neige. Il faut dire qu’ici on est haut. Le camping est à 2400m, et le bout de la route à presque 2700m. Et ici, le travail de l’érosion a donné un résultat encore différent de celui de Grand Canyon, Monument Valley ou Arches. Ici, la pluie a sculpté des colonnes – Hoodoos en local – qui s’alignent les unes à coté des autres, comme une forêt pétrifiée. La légende indienne veut que ce soit un peuple mauvais qui a été pétrifié par le Grand Coyote pour punition.




Je fais le tour des points de vue en voiture, car je suis arrivé en milieu d’après midi et ça ne me laisse pas le temps de me lancer dans une excursion à pied. Peu importe, je me garde ça pour demain matin, encore un lever de soleil. Enfin si le Grand Coyote le veut bien, parce qu’un joli banc de cirrus annonciateur de rien de bon s’est installé en fin d’après midi, et il est fort probable que du mauvais temps passe par là dans pas très longtemps. Et à cette altitude, ça veut dire de la neige… On va encore déclencher le plan grand froid cette nuit !





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Le Rêve Américain – Part XI – Arches National Park

Ce matin levé 6h30, parce que le programme de la journée s’avère chargé. En sortant de la tente, je découvre un magnifique levé de soleil sur Monument Valley ! Mon sang ne fait qu’un tour, je saute direct dans la voiture pour aller tirer un panoramique de ce spectacle magique.

De retour au camping, je plie la tente vite fait, profite du WiFi (il y pas de réseau GSM, mais il y a le WiFi dans ce coin du monde, c’est fun) et hop direction Arches National Park. En partant de Monument Valley, j’emprunte une route qui part à l’Est, et en regardant dans le rétro, cette vue me dit quelque chose. Quizz : où l’avais-je déjà vu ???

Quelques étapes sur le chemin toutefois. Premier arrêt à Gooseneck State Park, un surplomb qui donne sur le canyon de la San Juan river, qui serpente en dessinant de méandres profonds et réguliers. Et quand je dis serpente, ça serpente : en 6 miles de rivières, elle n’a avancé que d’1,5 miles.

Je poursuis ensuite sur une petite route recommandée par le Routard : Valley of the Gods, sorte de mini-Monument Valley. Arrivé à l’embranchement, je me rends compte que la route est en fait une piste… Bon, pourquoi pas, je sais changer une roue, donc ma petite Hyundai ça va être le moment de montrer ce que tu as dans le ventre. Et là je suis bien content de pas avoir eu une Mustang, parce que je l’aurai achevé sur cette piste. Au début ça allait bien, 40 MPH facile, mais tout s’est compliqué lorsque la route, pardon la piste, à commencer à ressembler à des montagnes russes, avec des passages à gué, des bosses que j’ai cru que j’allai resté posé en équilibre etc. Mais bon, Titine n’en n’a fait qu’une bouchée, bien pilotée il est vrai. Et Valley of the Gods dans tout ça ? Et bien effectivement, c’est une mini Monument Valley, et il vaut à mon humble avis mieux faire ça avant qu’après. C’est toutefois très joli, mais pas aussi majestueux que l’autre.



Je reprends la route direction Moab, ville au pied de Arches National Park. De fait je traverse 300km à travers l’Utah et rien que les paysages valent le détour. On trouve tous les reliefs, toutes les couleurs, toutes les végétations, toutes les textures. C’est assez incroyable. J’arrive enfin à Moab sur les coups de midi, et en profite pour ravitailler Titine et son conducteur.


J’entre ensuite dans le parc, et là encore, quel spectacle ! Ca ne s’arrête donc jamais ? 🙂 On retrouve la même roche qu’à Monument Valley, la Navajo Sandstone, qui donne cette poussière rouge partout, avec ces magnifiques reflets sombres. Mais les reliefs sont différents. Ca ne ressemble à rien d’autres. Ici encore l’érosion à fait son travail d’artiste, mais pas avec la même patte qu’à Grand Canyon ou Monument Valley. Ici, une sous-couche de sel instable à fait craquer la croute rocheuse et l’a séparé en lamelles. L’eau a ensuite attaquer la roche et l’a creusé, sculpté, modelé, pour obtenir des résultats incroyables : un caillou de 3500t Ranger sinon on ne retrouve pas son chemin et des arches évidemment, d’où le nom du parc. De toute sortes : des fines, des longues, des massives, des fines, des aériennes.



Je parcours tout ça une première fois en faisant mon chemin vers le camping qui est au milieu du parc. Le site du camping est en lui-même somptueux. Je plante ma tente au pied d’un de ces monolithes rouges. Je m’en vais ensuite me balader à pied vers les différentes arches du parc, qui ont chacune leur petit nom. Landscape, Tunnel, Navajo, Partition, Double et bien sûr Delicate, la plus connue, et symbole de l’état de l’Utah.



Pour cette dernière, je prévois d’y aller pour le coucher du soleil, en espérant que la pleine Lune pointe le bout de son nez au dessus de l’Arche comme la veille à Monument Valley. Je prends mon sac photo en prévision, et commence la grimpette. Car autant pour les autres, la route amène quasiment au pied des arches, autant pour Delicate il faut crapahuter un peu. Elle se mérite. C’est la fin de journée, et j’oublie de manger un truc avant de partir, et du coup je me galère un peu sous le soleil pour arriver au bout. J’y arrive enfin et le spectacle est en encore une fois au rendez-vous. Delicate est seule au milieu d’un grande amphithéatre rouge-orange, comme si elle faisait son show, avec tout le monde assis autour d’elle, en attendant les derniers rayons du soleil. Derrière Delicate, rien. Ou plutôt si : une chaîne de montagne enneigée, un peu plus loin. Un bon résumé du coin. Je me trouve un coin sympa en attendant la Lune, mais celle si se fait attendre. Un peu trop à mon goût, car la lumière baisse et il faudra refaire les 3km de balade dans l’autre sens, et bien sûr ma torche est bien au chaud dans le coffre de la voiture.



19h45, je prends mes clics et mes clacs, tant pis pour la Lune, j’ai pas envie de passer la nuit ici. Je descends de mon rocher et essaye de m’habituer à l’obscurité. J’y arrive assez bien, mais tout de même, marcher de nuit sans lumière sur un chemin qu’on ne connait pas, et qui n’est balisé que par des cairns (vous savez, ces tas de cailloux plats empilés les un sur les autres), et bien autant c’est marrant sur 100m, autant ça devient vite une expérience intéressante, et un test de confiance en soi sur les 2900m restant. Heureusement, la Lune s’est enfin levée et vient éclairer le chemin de son obscure clarté comme disait l’autre. Retour au camping sur fond de Dark Side of The Moon, parce que définitivement, ici, on est n’est pas sur Terre.


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Le Rêve Américain – Part X – Monument Valley

Nuit moins froide que la précédente, mais pas forcément meilleure. Je me rends compte le matin qu’en fait mon tapis sol s’était dégonflé. Un peu tard pour s’en rendre compte… Je plie les gaules sur les coups de 9h30, en rangeant la tente pendant que le kawa fini de bouillir. Programme de la journée : heading East, en longeant le Grand Canyon sur une partie, puis un peu plus loin, visite du Navajo National Monument et enfin Monument Valley. 450km à travers l’Arizona pour finir en Utah, et changement de fuseau horaire à la clé.

Je roule donc en commençant par longer le Canyon sur sa rive sud, et m’arrête à quelques points de vue, dont Grandview Point et Desert View, histoire de varier les panoramas par rapport à mes photos de la veille. La visibilité est assez incroyable, on voit des sommets à plus de 100 miles de là.



J’enchaine la route, Cameron, Tuba City. Un petit vent frais fait qu’il ne fait pas si chaud, mais pourtant le soleil tape dur et la route est constamment constellé de mirages. C’est marrant de voir ces grandes lignes droites noires se finir en dessous de l’horizon, remplacée par du bleu ciel. Depuis quelques miles, je suis rentré en territoire Navajo. En fait une énorme réserve mixte Hopi/Navajo recouvre un bon paquet de terrain, à cheval sur Arizona et Utah. Depuis que j’ai quitté le territoire du Grand Canyon et ses pins Piñon, la terre est devenue bien plus rouge, les gens aussi et on sent qu’on est désormais bien bien loin de la richesse de la côte Ouest…

Premier arrêt au Navajo National Monument, qui est en fait un petit parc bien fichu qui explique pas mal de choses sur la culture et le mode de vie des Navajo, et tout cela articulé autour d’un vestige en superbe état de ruines troglodytes nichées au fond du Canyon de Betatakin.


Je reprends la route, direction Kayenta, et les premiers Mesa s’invitent sur l’horizon. Ce sont ces monticules rocheux énormes, semblant sortir de nulle part, qui font la renommer du coin et de Monument Valley en particulier. Vous vous souvenez, ces westerns de John Ford avec John Wayne, où la cavalerie arrivait juste à temps. C’était ici, à Monument Valley. Plus proche de nous, une scène de Forrest Gump aussi. Un panneau me signale que je suis désormais en Utah, et 200m plus loin, c’est l’entrée du parc. Là encore, je veux faire le coucher de soleil dans le parc, donc je file d’abord au camping pour monter la tente vite fait histoire d’éviter de faire ça à la lueur des phares.

Je repars ensuite sur le parc, et là mes amis, c’est beau à pleurer. Autant Grand Canyon c’est beau parce que c’est grand, autant là, c’est vraiment beau tout court. Un parcours d’une vingtaine de km de piste poussiéreuse vous emmene faire le tour de quelques Mesa qui rappelle quelques choses. On peut prendre soit sa voiture, soit un de ces pick-ups aménagés en transport de bétail – pardon de touristes – et pilotés à très grande vitesse par des Navajo. Il est 17h locale et le soleil est déjà bas, les ombres s’allonge et la lumière est magnifique.




La roche rouge a des reflets sombres de toute beauté, les apic sont impressionnants, le fond de la vallée et recouvert de buissons verdatres qui tranches avec le rouge de la roche et le bleu du ciel. Je mitraille à tout va. L’heure du coucher se rapproche, je fais winner titine sur la piste, yeeehhaaa, j’arrive presque à rattraper un pick-up de touristes.


J’arrive pour le coucher du soleil à John’s Ford Point, qui embrasse un panorama superbe, surtout à ce moment de la journée. Plein ouest, le soleil se couche, et plein Est, c’est la pleine Lune qui se lève, au-dessus des Mesa. Instant magique.



19h30, le soleil est passé en dessous de l’horizon, qui est teinté de jaune orange à l’ouest, et de rouge-violet à l’est. Le parc ferme, je rentre sur le camping, en profite pour faire une lessive pendant que je checke mes mails sur le wifi local (à moins que ce ne soit l’inverse). Mon voisin de camping est un guide suisse allemand qui me parle de Genève et du Macumba… La nuit est limpide et avec la pleine Lune on y voit comme en plein jour. Dommage qu’il faille si vite quitter un tel endroit, mais demain on part vers le Nord, direction Arches Nat’l Park.


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Le Rêve Américain – Part IX – Grand Canyon

PUTAIN CA CAILLE ! Heureusement le duvet est bon, et la nuit se passe bien au chaud. Au levé – 6h – c’est une autre histoire, parce qu’il faut sortir du sac ! « Ouh nom de Dieu mais ça caille sa mère dans ce bled. » 2°C, pas un de plus. Ca fait de la vapeur quand tu expires. Je mets 4 épaisseurs, les gants, le serre-tête, le cache-cou, me prépare un kawa bien chaud pendant que le voisin finit sa nuit dans la voiture avec le chauffage.

A 7h30, je suis sur les bords du canyon, direction Indian’s Garden et Plateau Point, 10km plus loin et 950m plus bas. Je n’irai pas jusqu’au fond, rivière Colorado, parce que c’est encore plus loin et plus bas, et plus ça serait trop. La balade est déjà sensée durée 8h, ça va bien comme ça. Et depuis Plateau Point, on voit très bien la rivière. Je profite de la lumière matinale qui sculpte bien les reliefs pour prendre pas mal de photos lors de la descente. Le Canyon sous toutes ses coutures.



C’était déjà impressionnant d’en haut, mais ça l’est autant d’en bas. En plus on voit bien la différence de type de sol au fur et à mesure qu’on descend et qu’on parcourt les différentes couches géologiques. C’est comme compter les stries sur la souche d’un arbre, on a l’impression de remonter dans le temps.


Le temps d’ailleurs, quelle heure est il ? 10h30, ça y est je suis arrivé à Plateau Point. De là, on découvre encore un canyon dans le canyon, car le Colorado coule bien plus bas, couleur boue. Mais le voir serpenter la haut milieu et se dire que c’est lui l’artisan de cette sculpture, ça fait quelque chose.



Trêve à la contemplation, il est temps de faire demi-tour. J’ai mis trois heures pour descendre, ça veut dire au moins 5h pour remonter, plus les pauses et le miam, ça me ramènera en haut juste à temps. Fini le froideur matinale, le soleil et bien là et il fait chaud sous le bob. J’enfile mes sandwichs improvisés à Indians Garden, remplit les bouteilles d’eau, et allez, c’est parti pour la grande ascension. Et là surprise, je ne sais pas qui a mit de la potion magique dans mon café du matin, mais grimpe ça « like a fucking rocket » comme ils disent ici. En 2h30 je suis en haut, en faisant des pauses à chaque tiers, ou il y a une petite aire de repos (les sentiers locaux, les « trails », tenant de l’autoroute de rando). Lors d’une de ces pauses, je rencontre Tac, le gardien du Canyon. Perché sur son bloc rocheux qui surplombe le plateau de 300m apic, Tac l’écureuil surveille. Et il observe le ciel qui bleuoie et le canyon qui rougeoitt, et laisse facilement approcher. C’est bien pratique ce pays où les animaux font un peu moins leur chochotte et où il n’y a pas besoin de se trimballer un 600mm pour les prendre en photo.


Bon, ben voilà, il est 14h et je suis déjà en haut, avec 3h d’avance sur le planning… Que faire ? Parce que bon, le canyon je l’ai bien vu là, et avant le couché de soleil, il va pas beaucoup changer. Eh, mais il y avait ce musée hier devant lequel je suis passé ! Le Plame of Fame. Ni une, ni deux, je file me changer à la tente, enfourche ma Hyundai et hop, direction Valle pour faire la visite du musée.

Bien m’en prends puisqu’il s’y cache quelques oiseaux pas banals : Me109, Grumman Duck, A-26, Curtiss Robin, Stinson Reliant, Okha, Grumman F3F2, Constellation, Pitts avec double train (pour atterrir sur le dos) etc. 16h, il est temps de rentrer sur Grand Canyon pour le sunset. Je dois à un camion de ne pas avoir fait connaissance des policiers locaux, parce que s’il n’avait pas été là il y aurait bien eu 15 MPH de plus au compteur.


J’arrive à temps à Canyon, prends la navette gratuite qui parcourt le côté ouest du parc. Elle m’emmène à Hopi Point (les Hopi sont les indiens locaux avec les Navajo), qui embrasse un panorama plein Est sur le Canyon, parfait pour les photos. C’est difficile de rendre ce qu’est vraiment le Canyon en image. On a pas l’échelle des distances pour se faire une idée. Quand le soleil est bas toutefois, cela creuse les reliefs et découpe les ombres, ce qui permet de se faire une meilleure idée.




Je mitraille, donc, et à 18h15, quand la lumière devient trop faible, je me rentre sur le Village. J’en profite pour écrire quelques cartes, manger un morceau à la cafet’ locale (parce que la bouffe que j’avais acheté se prépare en fait… au micro-onde, pas très pratique avec un réchaud à gaz…), et achète une carte routière pour les jours à venir. Demain, je quitte l’Arizona pour le 4e et dernier Etat de ma balade, l’Utah (prononcer IIIuuuutaa). Monument Valley dans un premier temps, puis Arches, puis Bryce et enfin Zion. Des kilomètres, mais surtout des belles choses en perspective.

Le Rêve Américain – Part VIII – Direction Grand Canyon

1000 bornes à travers la campagne américaine, ça à beau être dépaysant, ça reste 1000 mille bornes et c’est chiant ! Départ de San Diego à dimanche 8H30. Mini étape sur la base de Hemet Ryan pour voir les Canadairs locaux. Passage par Palm Spings et ses champs d’éoliennes. On pousse jusqu’à croiser le Colorado, oasis de verdure parmi le désert. Bifurcation plein nord, en suivant le cours du fleuve. Les stations de sport nautiques se succèdent, et l’eau est recouverte de jet ski et autre speedboat. Il faut dire que le cadre est vraiment superbe. Ensuite on retire vers l’Est direction Flagstaff, Arizona, et on rebifurque au Nord un peu avant, dernière ligne droite avant le Grand Canyon. Tout ça sous un magnifique ciel bleu et une visi de malade.



A 50km de là je passe devant un petit aérodrome sur lequel trône un Constellation. Bigre ! Qu’est ce que ça fait là ça ? Réponse : c’est le musée Plame of Fame, AZ. Mince alors, moi je le voyais vachement pas içi, plutôt vers Tucson.

Mais il est déjà 17h30 et c’est fermé. Dommage :o(. Je pousse titine histoire d’arriver à Grand Canyon pour le coucher de soleil, estimé vers 18h30. J’arrive à 18h10, et découvre un spectacle incroyable. A donner le vertige. A perte de vue, un gouffre gigantesque, striée de couleur allant du jaune ocre au rouge latérite, avec des teintes de vert. Ca donne le vertige. Je tente quelques photos mais la lumière est déjà trop faible.

Le soleil se couche, et d’un coup la température chute – mais bien. Je me jete sur le camping avant qu’il fasse nuit. Rebelote, je monte la tente (vachement plus vite ce coup ci) et lance la popote avant la nuit noire. Un ranger passe me prévenir que la nuit s’annonce fraîche, environ 3°C. Re-bigre, c’est quoi ce pays ? Effectivement, ça commence à cailler sévère et je déclenche le plan grand froid : on sort les gros pulls, les gants, toutes les polaires et assimilé. Je prépare vite fait la balade du lendemain à la frontale et vais me coucher, parce que je prévois de partir tôt, la balade devant durer presque 9h, et je veux être de retour pour 17h pour voir le coucher de soleil.


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Le Rêve Américain – Part VII – San Diego

Beurk, en ouvrant les rideaux ce matin, ciel couvert et belle pluie continue… Ca démarre mal. J’attends que ça passe devant un film sur HBO, et m’active à partir de 10h30. Aucun programme dispo pour le show, le seul truc que je sais c’est que les portes s’ouvrent à 11h, sur la rive nord de Big Bay. Je m’y pointe à l’heure dite, et c’est un peu le merdier pour se garer, et en plus rive nord, ca veut dire face au soleil pour l’après-midi et donc le merdier pour les photos. Surtout que le temps qui vient de l’océan à l’air dégagé et la journée sera sans doute finalement meilleure que prévue.

En conséquence, je me dis que rester au Nord n’est pas du tout une bonne idée, même si j’ai déjà payé mon billet $30. De l’autre côté de Big Bay, il y a Coronado, qui donne face à la skyline de San Diego, soleil dans le dos et tout aussi prêt du circuit où vont courir les avions. Seul soucis, le parking c’est dans la rue et au parcmètre, durée max 2h. Va falloir faire des allers-retours. Je me trouve une place de choix au bord de l’eau, à côté d’un bon vrai San Diegain à la cool – take-it-easy-man – et d’un couple mexicano-anglais adorable avec qui on discutera destinations voyages entre deux courses.

Pour ceux qui ne connaissent pas, les Red Bull Air Race, c’est une compétition en plusieurs courses, tout autour du monde, dans laquelle 14 pilotes et leur avions s’affrontent sur des circuits formés par des pylônes gonflables, généralement installés sur l’eau, et qui forment des portes à l’intérieures desquelles les avions doivent slalomer, à la bonne altitude, bien à plat ou bien sur la tranche, et surtout le plus vite possible. Que ce soit à Abu Dhabi, Interlaken, Budapest, Londres, Porto, Perth, ces courses attirent de plus en plus de public. Il faut dire que le spectacle est au rendez-vous. Les avions volent au taquet, les trajectoires sont tendues, les virages serrés (10g) et parfois la porte est un peu trop près de l’avion. Dans ces cas là, la toile du pylône se déchire au contact de l’aile, et une équipe en Zodiac se dépêche d’aller remplacer le pylône explosé par un pylône tout neuf.



Le beau temps s’invite finalement, je crois que j’ai vraiment du bol avec la météo. Depuis le début, que du beau à trois gouttes près, alors qu’il a plu des cordes et même neigé dans les coins où je suis passés. Qualif, éliminatoires, quart de finale, demi-finale, les courses se déroulent, entre-coupées par des démonstrations diverses, US Coast Guard, Mig-17 Red Bull, Bo105 Red Bull, US Navy. Le spectacle est superbe, avec un arrière-plan à base de porte-avions, gratte-ciels et ciel bleu. Toutes les deux heures, je cours remettre trois pièces dans mon parc-metre histoire de pas devoir aller récupérer ma magnifique Hyundai dans une fourrière made in USA.



17h, fin de la course, victoire de l’Anglais Paul Bonhomme pour le grand plaisir du londonien sur ma droite. La lumière est superbe, j’en profite pour visiter Coronado, la petite ville parfaite avec du soleil, des jolies blondes qui baladent leur chiwawa, des belles bagnoles et de l’herbe bien verte tondue au millimètre. Puis Coronado bridge, qui surplombe Big Bay. Je file sur l’Aerospace Museum, certes fermé à cette heure, mais devant lequel trône.. un magnifique SR-71. Le 6e en 3 jour. Pas mal. Ensuite je redescend dans downtown, histoire de voir les grattes-ciels de près, passe devant l’USS Midway, porte-avions recyclé en musée. Le soleil se couche, et je repars sur Coronado pour conclure en beauté par une dernière photo : San Diego Bay by Night.

Ambiance différente de San Francisco, San Diego à l’air d’être un coin où il fait bon vivre. Grosse communauté mexicaine évidemment, la frontière est juste au sud de la ville (ceux qui ont vu Traffic reconnaitront). Beaucoup d’espaces verts, tout est propre, immense plage, superbe skyline, gens bronzés à la cool, ambiance surfeur. Je regrette d’y passer en coup de vent car il y a beaucoup de choses à y voir. Le zoo est de réputation mondiale, le Sea World vaut le détour, plus plein de musées dont l’USS Midway. Va falloir que je revienne dans le coin !

Demain, journée de transit vers le Grand Canyon. Une journée de route, 1000km. Miam. Au programme des jours suivants : érosion et camping. Erosion, parce que c’est ce qui a crée tous les parcs naturels que je vais visiter, et camping parce que c’est le mode le plus sympa et le plus pratique pour les visiter. Avec ça, rando au fond de Grand Canyon, Monument Valley, Arches National Park, Bryce Canyon, passage par Zion et arrivée sur Las Vegas. 5 nuits en camping, loin du monde et du WiFi. Rendez-vous dans quelques jours !


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Le Rêve Américain – Part VI – Edwards AFB, Palmdale

Bon finalement il n’y pas tant de trains que ça la nuit et tant mieux. La nuit a quand même été courte et le levé un peu dur. Le rendez-vous est fixé à l’entrée de la base à 8h30, et j’ai une bonne demi-heure de route pour y aller. Ca parait tout prêt sur la carte, mais dans ce pays rien n’est petit. J’ai de la chance avec le temps, c’est nuageux partout à l’horizon mais au-dessus d’Antelope Valley, c’est le grand bleu. Je bifurque de la route 14 sur Rosamond Boulevard et traverse un premier lac salé, Rosamond Lake. Les noms semblent familier. J’arrive tout juste à l’heure à l’entrée de la base, qui nous accueille avec un joli parterre de la famille des Century Fighters, du F-100 au F-106.

On monte dans un bus, conduit par un retraité de la base et accompagné d’un guide également retraité et plein d’humour. On visite d’abord les quartiers vies de la base, qui est une petite ville de presque 8000 habitants et toutes ses dépendances. Puis le petit musée local, à base de protos et d’engins bizarres. Un SR-71 de plus à mon actif.


On enchaine ensuite par une visite du Dryden Flight Research Center, qui a vu voler tous les protos du X-1 au X-48. L’entrée n’est pas mal non plus : X-1E, X-15, X-29, F-104, F-8FBW et.. un SR-71 de plus à mon actif. On termine par un tour en bus sur la Flight Line, photos interdites. Et pour cause : F-22, V-22, F-117, B-1, F-16 modifiés, Global Hawk, ils sont tous là. Le lac salé s’étend à perte de vue. La base ne faillit pas à sa réputation, c’est Grand. L’esprit pionnier des années 50 à 70 à certes disparu et cela ressemble plutôt à de la mécanique bien huilée. Toutefois cela restera encore pour les années à venir, avec Mojave, le centre du monde aéronautique.




Le temps est passé très vite, il est déjà 15h, et j’ai encore de la route devant moi car ce soir je dors à San Diego, 350km au sud, sur la côte. Sur la route, je m’arrête à Palmdale, Plant 42. C’est encore plus protégé qu’Edwards, on ne voit rien. Là encore un tout petit musée, le Blackbird Park. Un SR-71 de plus et un A-12, plus rare, à mon actif.

Allez, je reprends la route, repasse dans la banlieue de L.A., un vendredi à 17h, quelle grande idée. Les bouchons sur cinq voies, c’est quelque chose. Mais finalement ça reste relativement fluide. Je descend toute la Californie sur l’Interstate 15 et arrive finalement à San Diego sur les coups de 19h30. Le mauvais temps prévu n’est pas là et ça s’annonce bien pour demain. Tant mieux parce que San Diego, ça se visite sous le soleil, et les Red Bull Air Race, c’est mieux sans nuage.


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